dimanche 3 mars 2019

[Decoin Didier] Madame Seyerling






Coup de coeur 💓💓

 

Titre : Madame Seyerling

Auteur : Didier DECOIN

Editeur : Seuil

Parution : 2002

Pages : 304








Présentation de l'éditeur :

Antoine Dessangles a posé son stylo : c'est fini, il n'écrira plus. Mais personne ne le sait. Surtout pas sa femme et son éditeur auxquels il continue de jouer, non sans une certaine allégresse, la comédie du romancier.
Pour l'écrivain repenti, seuls comptent désormais les héros de la vraie vie : la jeune fille amoureuse, le boxeur de Valenciennes, l'hôtesse de l'air, le plagiste de Biarritz. Antoine les repère, les suit, entre en clandestinité pour observer ce qu'ils deviennent après la rupture, après le combat, après que l'avion s'est posé et que la plage s'est vidée en glissant dans l'arrière-saison.
C'est ce qu'il appelle collectionner les après.
Jusqu'au jour où il part pour New York afin de s'offrir ce qu'il croit devoir être le chef-d'œuvre de sa collection, le plus poignant de tous les après : la douleur de madame Seyerling, une Noire dont la fille a été condamnée pour meurtre et exécutée.
Dans un New York encore inviolé, Antoine pénètre comme par effraction dans la vie de cette mère d'une force et d'une fragilité mystérieuses. Une vie qui cache un étonnant secret dont la découverte va faire passer l'écrivain voyeur du rôle de témoin intrigué à celui d'acteur bouleversé. Après Abrabam de Brooklyn et John l'Enfer, Didier Decoin retourne à New York pour traquer la vérité de nos existences. Mais les tragédies de l'Histoire sont, elles aussi, du voyage.
 

Avis :

Encore un coup de coeur pour Didier Decoin. Aucun des livres de cet auteur ne ressemble au précédent : cette fois, nous voici à New York, dans le quartier de Brooklyn. L'idée centrale est originale, la construction habile, pour évoquer tout en pudeur et sobriété non dénuées d'humour, la difficulté certes, mais la possibilité de la résilience chez un être profondément blessé : si fragile qu'elle semble, Madame Seyerling possède un rêve qui va lui donner la force de poursuivre au-delà du désespoir, touchant l'écrivain fatigué en mal d'inspiration qui l'observe, et l'entraînant peu à peu malgré lui dans un contagieux processus de reconstruction et de renaissance. C'est parfois drôle, parfois très touchant, intrigant aussi, car on ne cesse de se demander où l'auteur nous emmène. A noter, dans ce roman, pas d'odeurs (cf mon avis sur Docile), mais l'amour de l’auteur pour les jardins. (5/5)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire