Affichage des articles dont le libellé est Guernesey. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Guernesey. Afficher tous les articles

samedi 18 juillet 2020

[Tudoret, Patrick] Juliette






J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Juliette

Auteur : Patrick TUDORET

Editeur : Tallandier

Année de parution : 2020

Pages : 272

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

« Je suis née dans la nuit du 16 au 17 février 1833 à Paris… à l’âge de vingt-six ans. Toutes les années écoulées n’avaient pas compté, ne pouvaient pas compter. Je ne puis, en y repensant, réprimer un ébranlement de tout mon être, un frémissement de chaque parcelle de ma peau comme en ce temps béni où il la caressait de ses mains. »
Un roman bouleversant, palpitant, celui d’un amour fou, de deux destins hors normes – Victor Hugo et Juliette Drouet – où, dans un style flamboyant, l’auteur épouse la plume de Juliette et rend un fervent hommage à sa liberté d’esprit.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Docteur en science politique, Patrick Tudoret est l’auteur d’une quinzaine de livres et de pièces de théâtre. Son roman L’Homme qui fuyait le Nobel (2015) a connu un vif succès et obtenu le prix Claude Farrère et le prix des Grands Espaces.

 

Avis :

Au soir de sa vie, affaiblie mais lucide, Juliette Drouet se remémore ce que fut son existence, toute entière absorbée par sa profonde passion pour un homme marié d’une stature exceptionnelle : Victor Hugo.

Au fil des souvenirs de Juliette, à peine romancés à partir d’une solide documentation, l’auteur retrace la biographie de cette orpheline qui perça au théâtre et y rencontra, à vingt-six ans, celui qui allait bouleverser toute sa vie. Le récit, tout de tendresse et de nostalgie, sert de miroir au propre parcours de Victor Hugo, dont l’ombre omniprésente domine tout le texte. Aux côtés de cet homme si brillant et si puissant, Juliette apparaît comme une femme de caractère, remarquable d’indépendance d’esprit, de courage et de dignité, que la propre épouse de Victor, Adèle, finit par prendre en estime.

Patrick Tudoret insuffle une profonde humanité à cette restitution, en même temps d’une grande fidélité historique. Son style, d’une parfaite élégance, accompagne à merveille les mille variations de l’intime, qui nous font découvrir sous un angle étrangement proche, la compagne d'un homme dont le génie, en tout point inégalable, n’en finit pas d’impressionner.

Touchantes et brillamment abouties, ces mémoires apocryphes réussissent le tour de force, par la beauté et la maîtrise de leur écriture, de ne pas déparer l’esprit et l’élégance de celle qui sut s’attacher le plus grand homme de son siècle. (4/5)

 

Citations :

La nuit est tombée d’un coup sec comme la lame d’une guillotine. L’automne est là qui, un instant, a lesté le ciel de longues guipures jaunes, mais soudain, elle a tout mangé. Et c’est une pluie lourde qui, maintenant, bat les volets, cingle les tuiles à les faire chanter dans une douce torture, comme elle le fait dans ces îles qui me sont si chères.

Après les épisodes les plus rudes, jour après jour, au compte-gouttes, la vie revenait en nous. L’être humain est-il fol ou sage à ce point que ses pires blessures cèdent toujours au temps ? L’amour le commande. L’amour l’exige. Un amour n’en remplace pas un autre, il permet d’y survivre.

L’enfer est plein de cette pauvre conviction que l’homme est bon naturellement. J’ai connu deux révolutions, la Commune, des guerres, des massacres, des assassinats, les convulsions sanglantes de l’histoire, et à chaque fois j’ai vu le pire se déchaîner en lui. Puisse, un jour, Dieu nous épargner de tels fléaux.

En parcourant ces pages, je me dis que ma vie a passé comme un songe, laissant dans son sillage une foule de regrets. Je sais que c’est égoïste, mais pour Victor, j’eusse aimé un peu moins d’éclat et un peu plus de présence à mes côtés pendant toutes ces années où je n’ai fait que l’attendre. Qui a dit que la gloire est le deuil éclatant du bonheur ?

 

 

Du même auteur sur ce blog :