dimanche 3 mars 2019

[Decoin, Didier] Le Bureau des Jardins et des Etangs






Coup de coeur 💓💓


Titre : Le Bureau des Jardins et des Etangs

Auteur : Didier DECOIN

Editeur : Stock

Parution : 2017

Pages : 390








Présentation de l'éditeur :

Empire du Japon, époque Heian, XIIe siècle. Être le meilleur pêcheur de carpes, fournisseur des étangs sacrés de la cité impériale, n'empêche pas Katsuro de se noyer. C'est alors à sa jeune veuve, Miyuki, de le remplacer pour porter jusqu'à la capitale les carpes arrachées aux remous de la rivière Kusagawa. Chaussée de sandales de paille, courbée sous la palanche à laquelle sont suspendus ses viviers à poissons, riche seulement de quelques poignées de riz, Miyuki entreprend un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers forêts et montagnes.
 

Avis :

Encore un coup de cœur pour cet auteur, dont je ne me lasse décidément pas. Dans le Japon du XIIème siècle dévasté par les guerres de clans et les bandits, le jeune Empereur et sa cour mènent une existence de raffinement, se passionnant pour la beauté, la poésie et les parfums, à cent lieues du mode de vie rude et rustique du village de Katsuro et de Miyuki. Katsuro pêche des carpes d'exception et fournit les étangs des temples de la Cour. Lorsqu'il se noie, sa veuve Miyuki se charge d'acheminer ses derniers superbes poissons à sa place, jusqu'à la capitale : périple difficile et périlleux, occasion de rencontres diverses, au milieu de sublimes et poétiques paysages d'estampes : brumes, neige, montagnes..., où la beauté côtoie violence et cruauté, tant des hommes que de la nature. 
Ce roman est une prouesse par la qualité de l'évocation du Japon de cette période, évocation où se retrouvent bien des ingrédients de l'écriture des grands auteurs japonais : onirisme, poésie, érotisme, beauté du texte particulièrement sensoriel. L'esthétisme des descriptions est très soigné, les odeurs imprègnent chaque page (décidément thème récurrent chez Didier Decoin), tandis que l'eau est l'élément dominant sous toutes ses formes. Du grand art. (5/5)

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