mercredi 6 mars 2019

[Hermary-Vieille, Catherine] L'épiphanie des Dieux






J'ai aimé

Titre : L'épiphanie des Dieux

Auteur : Catherine HERMARY-VIEILLE

Editeur : Gallimard

Parution : 1983

Pages : 192








Présentation de l'éditeur :   

L'épiphanie des dieux est l'apparition sous des traits humains des dieux du panthéon vaudou. Dans une Haïti moite, sensuelle, indolente et violente, ces dieux sont symbolisés par trois personnages : Babé, la jeune femme française secrète, passive, généreuse, lâche et obstinée, à l'image d'Erzulie Freda, la déesse de l'amour ; Barthélemy Avril, son amant, ministre de l'Intérieur, représentant Damballah le dieu-serpent, qui joue politiquement une partie double l'amenant à sacrifier un homme qu'il a manipulé ; et David Manville, Agué le dieu aux yeux clairs venu de la mer, Américain arrivé en Haïti pour enquêter sur l'assassinat d'un de ses compatriotes. Ces trois personnages sont liés les uns aux autres, comme le sont les dieux, dans une tornade de sang et d'obscurité qui va trouver son aboutissement au cours d'une oppressante cérémonie vaudou, mise à mort et résurrection. Ce roman, qui entraîne le lecteur dans un pays fascinant, va le conduire dans les pas de ses héros vers le mystère de l'épiphanie des dieux.

 

 

Avis :

En Haïti, l’enquête après l’assassinat d’un Américain risque de compromettre l’ambitieux et pas très net ministre de l’intérieur, d’autant plus embarrassé que débarque un enquêteur dépêché par les Etats-Unis. Pour se maintenir au pouvoir, l’homme politique ne va pas hésiter à trahir et à jouer double jeu. Tout comme il va rompre avec sa maîtresse blanche, la Française Babé, avec qui il entretenait une liaison flatteuse, mais soudain bien moins séduisante qu’une possible relation avec une jeune femme proche du Président d’Haïti.

Dans une atmosphère moite et trouble, Catherine Hermary-Vieille nous fait découvrir une île d’ombre et de lumière, où se côtoient nonchalance et violence. Sous les bougainvillées et les flamboyants, au bord des eaux turquoise, la gaieté et l’insouciance versent vite dans le sang et la noirceur : sanguinolents combats de coqs, oppressants rites vaudou et sombres assassinats pour le pouvoir, émaillent une histoire par ailleurs assez lente, celle de la déliquescence de la relation amoureuse entre Babé et le ministre Barthélemy Avril. Le jeu de pouvoir et de séduction qui, tels les dieux du panthéon vaudou, lie les puissants de cette histoire, n’apportera que mort et séparation à leur entourage, sacrifié sans vergogne.

L’histoire en elle-même ne m’a pas vraiment séduite, voire parfois presque ennuyée. Le texte est toutefois remarquablement bien écrit : l’atmosphère est palpable, la végétation et la lumière haïtiennes transpercent les pages, les personnages prennent vie avec finesse et subtilité. De grandes qualité donc, mais au service d’un récit qui ne m’a pas complètement captivée. (3/5)

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