vendredi 1 mars 2019

[Decoin, Didier] La pendue de Londres






Coup de coeur 💓

 

Titre : La pendue de Londres

Auteur : Didier DECOIN

Editeur : Grasset

Parution : 2013

Pages : 332








Présentation de l'éditeur :

Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur des cordes, un expert dans le minutage de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen.
Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, d'entraîneuse, Ruth devient prostituée. Un jour, malheureuse, jalousée, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton oeuvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s'il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ?
Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d'un Londres luisant de « fog » et de pluie, théâtre de vices cachés dans une société bien-pensante, Didier Decoin alterne le chant du bourreau et de la victime. Saisissant.
 

Avis :

Ce roman est écrit à partir d'une histoire réelle : celle de Ruth Ellis, dernière femme exécutée au Royaume-Uni dans les années cinquante, à l'origine d'une polémique qui a abouti à la suppression de la peine de mort dans ce pays 12 ans plus tard. 
L'auteur fait alterner le récit entre la jeune femme et le bourreau, Albert Pierrepoint, exécuteur britannique le plus actif de son siècle, avec 450 pendaisons à son actif des années trente à cinquante, dont des criminels de guerre nazis. 
Le roman est très bien écrit et se lit d'une traite. Comme d'habitude chez Didier Decoin, le style est très visuel et l'atmosphère admirablement rendue : celle du Londres dévasté d'après-guerre, où Ruth Ellis finit par basculer dans l’interlope. Toujours relatée avec humanité et sobriété, sans parti pris ni jugement, l’histoire de cette femme maltraitée et manipulée qui ne se défendit pas lors de son procès, fait froid dans le dos. Coup de coeur. (5/5)

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