jeudi 7 mars 2019

[Oughourlian, Jean-Michel] Le travail qui guérit






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Titre : Le travail qui guérit

Auteur : Jean-Michel OUGHOURLIAN

Editeur : Plon

Parution : 2018

Pages : 106








Présentation de l'éditeur :   

Le psychiatre Jean-Michel Oughourlian s'est immergé dans les extraordinaires " usines apprenantes " de la Fondation Amipi où le travail guérit. L'entreprise est un lieu de production, c'est aussi un lieu où se fabrique l'être humain. Elles sont six, réparties entre Nantes, le Mans, Tours et Cholet. Six usines où sont fabriqués les système de câblages électriques équipant les voitures haut de gamme de PSA et Renault, entre autres. Leur particularité ? Tous leurs opérateurs (700 sur un effectif total de 830 personnes) sont des handicapés mentaux : porteurs de trisomie 21, souffrant d'autisme, de schizophrénie, de retards cognitifs importants, etc.  Pourtant, ils travaillent tous. Ils ont un salaire, des contraintes (les horaires, le rendement, la qualité), en somme une vie professionnelle (et personnelle) normale. Et un objectif : la réinsertion en milieu " classique " (usine, entrepôt, commerce...).  
Son constat ? " L'usine réussit là où la psychiatrie a échoué. A l'hôpital, beaucoup parmi ces opérateurs seraient des légumes. Là, ils progressent. "  C'est le travail qui guérit. L'entreprise est un lieu de production, c'est aussi un lieu où se fabrique l'être humain. Sa dimension n'est pas seulement financière : elle est aussi sociologique. Qu'est-ce que l'intelligence ? Comment le travail des mains peut-il agir sur les neurones et les synapses du cerveau ? Quel rôle tient le mimétisme dans la " normalisation " de ceux que l'on appelle handicapés ? S'appuyant sur des études neurologiques, ce livre est d'abord un récit. L'histoire d'Angèle, d'Antoine ou de Jérémie qui, comme Bernard Vendre, eurent un jour droit à ce verdict terrible : " Débile il est, débile il restera. " Mais débiles, ils ne le sont plus...


Un mot sur l'auteur :

Jean-Michel Oughourlian, né en 1940 à Beyrouth au Liban, est un neuropsychiatre et psychologue, ainsi qu'un écrivain et essayiste, reconnu aussi bien en France qu´aux États-Unis pour sa collaboration avec René Girard — membre de l'Académie française — et ses travaux autour de la théorie du désir mimétique.
Il est actuellement président de l'Association des médecins de l'Hôpital américain de Paris, ainsi que membre d’honneur de l’association Recherches mimétiques, qui a pour objet de structurer la recherche liée à la théorie mimétique issue des travaux de René Girard et d'organiser sa diffusion en langue française.
Humaniste catholique, ambassadeur de l'ordre souverain de Malte auprès de la République d'Arménie, Jean-Michel Oughourlian est engagé dans la lutte contre la précarité, l’exclusion et les maladies menant à la dépendance au travers de la défense de l'intégrité physique, psychologique et spirituelle des individus.
Depuis sa retraite de ses activités cliniques en France, il partage son temps entre ses fonctions diplomatiques et humanitaires en Arménie et de nombreuses conférences dans des universités notamment aux États-Unis. 
(Source : Wikipedia)

 

 

Avis :

Jean-Michel Oughourlian est un psychiatre renommé pour ses travaux de recherche sur la mimétique et pour son engagement contre l'exclusion, notamment celle résultant de maladies handicapantes. Il approuve et soutient ici l'expérience concluante de l'Association AMIPI, qui réussit à rendre à une vie normale des personnes handicapées mentales, en les intégrant dans ses "usines apprenantes". De la même façon que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en leur rendant la confiance en eux et en les plaçant en situation d'apprentissage progressif basé sur la mimétique, que ces usines parviennent à faire progresser et à rendre autonomes des personnes jusqu'alors exclues et reléguées en milieu psychiatrique. 
Au-delà du plaidoyer pour le développement de telles initiatives dans la lutte contre le handicap et l'exclusion, cet ouvrage est aussi une réflexion sur l'avenir de notre société : le développement de l'intelligence artificielle ne va-t-il pas exclure un grand nombre d'êtres humains du travail, donc des apprentissages structurants qui permettent à tout un chacun de développer son intelligence et son identité ? 
Selon l'auteur, la notion de handicap se confond avec celle de l'exclusion : tandis que l'intégration fait d'une personne dite handicapée quelqu'un d'ordinaire, toute exclusion fait d'une personne dite normale une sorte de handicapé pour la société. 
A lire et à diffuser autour de soi pour contribuer à changer le regard sur le handicap, et peut-être aussi, sur le travail. (4/5)

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