dimanche 14 mars 2021

[Boileau-Narcejac] Les louves

 


 


Coup de coeur 💓

 

Titre : Les louves

Auteur : BOILEAU-NARCEJAC

Parution : 1955 (Denoël), 2001 (Folio Policier)

Pages : 192

 

  

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

«La porte se referma. J'étais seul avec ces trois femmes qui tenaient ma destinée entre leurs mains et pouvaient, à chaque minute, me détruire. Maintenant, il n'y avait plus rien à tenter. J'étais leur chose.»

 

Le mot de l'éditeur sur les auteurs :

Sous ce double nom se cachent deux auteurs, Pierre Boileau (1906-1989) et Thomas Narcejac (1908-1998). Tous deux épris de littérature policière et auteurs de romans d'aventures, ils se rencontrent et s'associent en 1948. Inséparables, leurs rôles sont néanmoins nettement définis : Pierre Boileau bâtit l'intrigue, Thomas Narcejac rédige, étoffe, met au propre le texte définitif. La plupart de leurs romans ont été portés à l'écran notamment par Clouzot et Hitchcock. Le cycle des Sans Atout consacre un genre policier pour les enfants : une intrigue sophistiquée, débrouillée rondement par l'intelligence aiguë d'un jeune garçon.

 

 

Avis :

Durant sa captivité en Allemagne pendant l’Occupation, Gervais, le narrateur, est devenu inséparable d’un certain Bernard, qui lui a appris tous les détails de sa vie, et qui partage avec lui sa correspondance avec Hélène, sa marraine de guerre. Lorsqu’il entraîne Gervais dans son évasion, Bernard entend rejoindre Hélène à Lyon, mais seul son compagnon parvient à destination. Sans ressources ni point de chute, Gervais entreprend de se glisser comme un coucou dans le nid qui s’offre à lui et usurpe l’identité de Bernard...

Claquemuré dans cet appartement lyonnais qui lui tient lieu de cache, Gervais se retrouve aux prises avec trois femmes, dans un huis-clos de plus en plus étouffant où l’on se demande très vite qui sont les chats et les souris. Entre ambiguïtés, sous-entendus et intentions cachées, un climat empoisonné, où la menace semble sourdre de chaque propos et du moindre sourire, s’épaissit peu à peu dans un suspense psychologique si magistral qu’il tiendra le lecteur en apnée jusqu’au point final. Opportunisme lâche et facile côté masculin, cupidité perfide côté féminin, enfermeront tout ce petit monde dans une vertigineuse partie d’échecs aux coups sournois et mortels, de plus en plus imparables.

Ce roman d’atmosphère excelle à transformer une poignée de personnages, a priori anodins, en monstres diaboliques emportés par leurs faiblesses dans un engrenage infernal. Sans effet spectaculaire, avec une précision calme et froide quasi chirurgicale, le récit se déploie de manière implacable, faisant preuve d'une férocité aussi glaçante que jubilatoire. Au terme des retournements incessants de ce jeu de dupes, demeure une interrogation : à qui attribuer la palme de la plus grande méchanceté ? Coup de coeur. (5/5)

 

 

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