jeudi 30 septembre 2021

[Boileau-Narcejac] Celle qui n'était plus (Les diaboliques)

 






J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Celle qui n'était plus (Les diaboliques)

Auteur : BOILEAU-NARCEJAC

Editeur : Folio

Année de parution originale : 1952

Pages : 192

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

"De l'autre côté du couloir, des pieds glissent sur le parquet de la chambre. Le lustre s'allume. Le bas de la porte du bureau s'éclaire. Elle est derrière, juste derrière, et pourtant, il ne peut y avoir quelqu'un derrière. À travers l'obstacle, ils s'écoutent, le vivant et le mort. Mais de quel côté est le vivant, de quel côté est le mort ?"

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Sous ce double nom se cachent deux auteurs, Pierre Boileau (1906-1989) et Thomas Narcejac (1908-1998). Tous deux épris de littérature policière et auteurs de romans d'aventures, ils se rencontrent et s'associent en 1948. Inséparables, leurs rôles sont néanmoins nettement définis : Pierre Boileau bâtit l'intrigue, Thomas Narcejac rédige, étoffe, met au propre le texte définitif. La plupart de leurs romans ont été portés à l'écran notamment par Clouzot et Hitchcock. Le cycle des Sans Atout consacre un genre policier pour les enfants : une intrigue sophistiquée, débrouillée rondement par l'intelligence aiguë d'un jeune garçon.

 

Avis :

Un mari, une épouse, une maîtresse. Et un plan machiavélique où la manipulation réserve bien des surprises, au lecteur comme aux personnages…

Ce sont ses adaptations cinématographiques, en 1955 sous le titre « Les diaboliques » et en 1996 dans un remake américain, qui ont fait la célébrité de ce roman policier. Si les films ont bien conservé l’atmosphère angoissante et le crescendo de la peur associée au remord et à la culpabilité, les scénaristes ont pris de grandes libertés avec l’histoire originale, que l’on découvre ici avec curiosité.

Le point de départ est classique : dans le trio, l’un est de trop et les deux autres vont s’employer à l’éliminer. La méthode est tordue, mais paraît imparable. Sauf que l’un des meurtriers, ayant clairement agi sous l’ascendant de l’autre, perd les pédales quand la situation prend un tour inattendu et de plus en plus inexplicable. Si le lecteur, harponné par le mystère, pourra penser disposer d’un tour d’avance sur ce personnage en devinant sa fondamentale erreur de raisonnement, il n’en sera pas moins bluffé par les renversements successifs de situation et les dangereuses implications futures que l’épilogue laisse augurer.

Au-delà de l’intrigue et de ses rebondissements inattendus, c’est la construction psychologique des personnages qui donne tout son sel à ce roman noir. Englué dans sa vie sage et terne, plus naïf que méchant, ce couple anodin n’aurait sans doute jamais franchi la ligne jaune si une rencontre malveillante n’était venue le bousculer. Projetés du côté obscur par les circonstances, l’homme et la femme se retrouvent bien vite dépassés par les événements, à la fois bourreaux et victimes. Au final, pour quelques vrais démons, combien de pauvres diables, que leur faiblesse et leur lâcheté rendront complices ou acteurs du pire, question de situations ?

Un très bon cru donc que ce polar psychologique et d’atmosphère, à la facture classique et au charme à peine désuet. (4/5)

 

 

Citations :

Quand on se marie, on croit épouser une femme, et on épouse une famille, toutes les histoires d’une famille. On épouse la captivité de Germain, les confidences de Germain, les bacilles de Germain. La vie est menteuse. Elle semble pleine de merveilles, quand on est petit, et puis…

Quand l’avait-il vue détendue, souriante, confiante ? Elle vivait à longue échéance, à des semaines, des mois de distance. L’avenir était son refuge, comme, pour la plupart des autres, le passé.

 

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