mardi 5 janvier 2021

[Seyvos, Florence] Une bête aux aguets

 


 

 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Une bête aux aguets

Auteur : Florence SEYVOS

Parution : 2020 (Editions de l'Olivier)

Pages : 144

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Lorsqu’elle se retrouve seule, à l’abri des regards, Anna entend des voix, aperçoit des lumières derrière les rideaux, surprend des ombres dans le couloir. Elle sait qu’elle appartient à un autre monde, qui n’obéit pas aux mêmes lois que le monde ordinaire.
Cela l’effraie, et la remplit de honte.
Est-ce pour la protéger d’un danger que, depuis l’âge de douze ans, Anna doit avaler des comprimés prescrits par un certain Georg ? De quelle maladie souffre-t-elle ? Dans quel état se retrouverait-elle si elle abandonnait le traitement ?
Une bête aux aguets
est l’histoire d’une jeune fille qui découvre qu’elle est habitée par la peur : celle de se métamorphoser en une créature dont elle n’ose prononcer le nom. Mais ce phénomène qu’elle ne peut expliquer est peut-être la promesse d’un autre changement. Dans ce roman voué à l’inquiétante étrangeté, Florence Seyvos nous conduit au cœur du mystère qu’elle ne cesse d’explorer, de livre en livre, avec obstination.

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Florence Seyvos est née en 1967. En 1992, elle publie un récit, Gratia, aux Éditions de l'Olivier. Puis, en 1995, son premier roman, Les Apparitions, très remarqué par la critique. Pour ce livre, Florence Seyvos a obtenu en 1993 la bourse jeune écrivain de la fondation Hachette, ainsi que le prix Goncourt du premier roman 1995 et le prix France Télévisions 1995. Elle a publié, depuis, L'Abandon en 2002, et Le Garçon incassable en 2013 (prix Renaudot poche). Elle a également publié à l'Ecole des loisirs une dizaine de livres pour la jeunesse et coécrit avec la réalisatrice Noémie Lvovsky les scénarios de ses films, comme La vie ne me fait pas peur (prix Jean-Vigo), Les Sentiments (prix Louis-Delluc 2003) ou Camille redouble.

 

 

Avis :

Tombée gravement malade à douze ans, Anna ne doit la vie sauve qu’au mystérieux traitement administré par un ami de sa mère, un certain Georg. Guérie mais transformée, elle se retrouve aujourd’hui la proie de curieux troubles : hallucinations visuelles et auditives, mais aussi, étranges et inquiétantes pulsions lorsqu’elle s’aventure à interrompre la prise des médicaments fournis par Georg. Peu à peu, la peur envahit la jeune fille : de quelle dangereuse maladie souffre-t-elle ? Quelle espèce de créature est-elle donc en train de devenir ?

Une seule certitude surnage dans ma perplexité : ce livre déconcertant tient son lecteur d’un bout à l’autre par la curiosité et cette brève histoire servie par une écriture efficace et fluide se lit d’une traite sans déplaisir aucun. S’alignent ensuite une série de points d’interrogation sans réponse. Anna n’est-elle qu’une adolescente en souffrance, est-elle manipulée par son entourage ou encore atteinte d’une maladie mentale ? S’agit-il en définitive d’un conte fantastique ? Ambigu à souhait, le texte ne lève jamais le doute. Au final, je me suis sentie autant intriguée que frustrée par le caractère insaisissable du personnage d’Anna et par l’aspect énigmatique de cette histoire ouverte à toutes les hypothèses.

Ce livre empreint d’une trouble étrangeté offre au global une lecture plutôt envoûtante. L’on s’y retrouve plongé dans une atmosphère dérangeante, où la métamorphose d’une adolescente l’amène à la frontière de la folie et du surnaturel. La réalité en sort tellement distordue que, tout comme Anna, le lecteur n’aura au final que ses doutes auxquels se raccrocher. (4/5)

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