samedi 9 janvier 2021

[Simonnot, Maud] L'enfant céleste

 


 

 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : L'enfant céleste

Auteur : Maud SIMONNOT

Editeur : Editions de l'Observatoire

Parution : 2020 

Pages : 176


 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Sensible, rêveur, Célian ne s’épanouit pas à l’école. Sa mère Mary, à la suite d’une rupture amoureuse, décide de partir avec lui dans une île légendaire de la mer Baltique. C’est là en effet qu’à la Renaissance, Tycho Brahe – astronome dont l’étrange destinée aurait inspiré Hamlet – imagina un observatoire prodigieux depuis lequel il redessina entièrement la carte du Ciel. En parcourant les forêts et les rivages de cette île préservée où seuls le soleil et la lune semblent diviser le temps, Mary et Célian découvrent un monde sauvage au contact duquel s’effacent peu à peu leurs blessures. 
Porté par une écriture délicate, sensuelle, ce premier roman est une ode à la beauté du cosmos et de la nature. L’Enfant céleste évoque aussi la tendresse inconditionnelle d’une mère pour son fils, personnage d’une grande pureté qui donne toute sa lumière au roman.
 
  

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Maud Simonnot a passé sa jeunesse dans le Morvan et plusieurs années en Norvège qui l’ont inspirée pour ce livre. Sa biographie de Robert McAlmon, La Nuit pour adresse (Gallimard, 2017) a reçu le prix Larbaud et a été finaliste du prix Médicis essai.

 

 

Avis :

L’école est une épreuve pour Célian qui, à huit ans, ne rêve que d’étoiles et d’observation animalière. Elle-même au creux de la vague après une rupture amoureuse, sa mère Mary décide de mettre leur existence sur pause en partant tous les deux quelques semaines sur l’île suédoise de Ven. Dans cet espace isolé de nature préservée où, au 16e siècle, l’astronome danois Tycho Brahe construisit son palais d’Uraniborg pour en faire un centre de recherche et un observatoire, la mère et le fils vont panser leurs blessures et retrouver la force de poursuivre leur chemin.

Toute la magie de ce roman, à l’intrigue très succincte et aux personnages anodins, provient de la délicatesse, aérienne et poétique, avec laquelle la plume de l’auteur entrelace les différentes thématiques abordées. Le récit nous transporte dans le cadre naturel d’une île hors du temps et de la trépidation du monde, pour une jolie parenthèse au simple rythme des vagues et de la lumière. Loin de nous enfermer dans le huis-clos d’un sanctuaire, cette retraite s’avère l’occasion d’une exploration de l’espace et du temps, tandis que les ciels d’été étoilés de l’île de Ven nous ramènent dans les pas du mystérieux Tycho Brahe. L’étonnante découverte de cet homme peu ordinaire pare peu à peu le récit d’un parfum de légende. Non seulement ce personnage atypique marqua une rupture dans l’histoire des sciences et de l’astronomie, mais il aurait peut-être inspiré Shakespeare pour son personnage d’Hamlet.

Plongé dans un subtil mélange de nature, d’histoire et de poésie, le lecteur se retrouve à la fois séduit par les beautés de cette île scandinave, intrigué par les mystères laissés il y a cinq siècles par le plus célèbre de ses hôtes, et touché par la tendresse discrète qui entoure ses personnages. Ce livre aussi léger qu’un souffle est une bien jolie bulle de charme et de délicatesse, un petit moment de grâce tout de retenue et de simplicité. (4/5)

 

 

Citations : 

L’immense hall est rempli d’ombres, j’écoute le balancier de l’horloge avant d’ouvrir la porte sur la nature. Après avoir traversé pieds nus le jardin et la lande humide, je m’assois contre un sorbier en lisière de forêt pour respirer les odeurs de cette terre encore toute parfumée par la nuit et j’attends de me dissoudre en rosée.

Je pédale avec fièvre, poussée par le vent sur la pente du chemin côtier, grisée par la vitesse et l’air marin. Je comprends enfin cette notion enseignée dans un cours de philosophie : l’aventure, plus qu’une interruption du cours des événements ou un voyage vers un ailleurs inconnu et exaltant, est surtout une disposition à être dans le temps.

Le lendemain, assise sur le seuil du phare, je suis prise d’un vertige en pensant que nous nous trouvons à un point de l’île au-delà duquel plus rien n’existe, que le vide, l’eau abyssale, des tonnes et des tonnes d’eau. Sur la côte nord de Ven les lames s’enfoncent dans des cavernes creusées au pied des falaises. Le ballet inlassable des vagues contre les roches forme une multitude de bulles d’air réfléchissant la lumière, l’écume blanchit la mer tout autour de nous.

« Les personnes libres trouvent ce à quoi elles aspirent – c’est leur privilège. »

« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire