Coup de coeur 💓
Titre : Seule restait la forêt
(North Woods)
Auteur : Daniel MASON
Traduction : Claire-Marie CLEVY
Parution : en anglais (Etats-Unis) en 2023
en français en 2024
(Buchet Chastel)
Pages : 512
Présentation de l'éditeur :
C’est dans la forêt que tout commence. Pourchassés par les membres de
leur colonie puritaine, deux amoureux en fuite se réfugient dans les
bois du Nord et posent la première pierre de leur foyer. Au cours des
quatre cents ans qui suivront, cette cabane deviendra une maison,
abritera des vies entières, des solitudes et des familles, des gloires,
des doutes, des échecs et parfois des fantômes.
Sous la plume de Daniel Mason, un soldat promis à tous les honneurs leur tourne le dos pour se consacrer à la culture des pommes, un chasseur d’esclave fait face à la justice des hommes, un peintre naturaliste vit une histoire d’amour interdite et un journaliste comprend que la terre garde jalousement ses secrets.
Alors que les propriétaires se succèdent, aucun ne possède vraiment la maison, qui leur survit entre ruine et réparations. Seul triomphe le récit, qui traverse le temps, la nature et la littérature pour narrer l’histoire de tout un pays par le biais d’un arpent de forêt.
Sous la plume de Daniel Mason, un soldat promis à tous les honneurs leur tourne le dos pour se consacrer à la culture des pommes, un chasseur d’esclave fait face à la justice des hommes, un peintre naturaliste vit une histoire d’amour interdite et un journaliste comprend que la terre garde jalousement ses secrets.
Alors que les propriétaires se succèdent, aucun ne possède vraiment la maison, qui leur survit entre ruine et réparations. Seul triomphe le récit, qui traverse le temps, la nature et la littérature pour narrer l’histoire de tout un pays par le biais d’un arpent de forêt.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Avis :
Avec le temps, va, tout s'en va : les hommes, leurs œuvres et jusqu’à leur souvenir. Mais s’il doit un jour arriver que de leur passage rien ne reste, la vie n’en continue pas moins dans une nature alors rendue à sa tranquillité d’éden. Courant sur quatre siècles aux Etats-Unis, de la colonisation puritaine aux mégafeux contemporains, l’histoire luxuriante que nous conte l’écrivain américain Daniel Mason, depuis la pose du premier rondin jusqu’à l’anéantissement de la dernière pierre d’une maison bâtie en pleine forêt, sonne comme un poétique avertissement en ces temps d’inquiétude écologique.
C’est un coin de forêt dans le Massachusetts. Des nuées d’oiseaux en obscurcissent les cieux, tandis que dans ses vallées, seul le lion des montagnes vient inquiéter élans et wapitis. Tels Adam et Eve, un couple d’amoureux fuyant l’opprobre puritaine de sa communauté vient y construire sa cabane. Commence en ces lieux reculés quatre cents ans d’une présence humaine plus ou moins continue, à mesure que, se déroulant comme dans un autre monde, l’histoire du pays – des guerres indiennes à l’esclavage et à la guerre de Sécession, puis de l’essor économique au déclin écologique – fait s’échouer ici, pareils à son écume, un certain nombre de destins. Un ancien soldat s’y reconvertit pomologue, ses deux filles y épuisent leur rivalité, un peintre vient y cacher son amour pour un poète, une mère son fils schizophrène… Au gré des cycles de ses occupations et abandons, de ses extensions et dégradations, la cabane devient demeure, refuge de chasse, puis délabrement abandonné à ses fantômes.
Mêlant les formats en une composition originale et variée incluant lettres, réminiscences, ballades poétiques et chansons, dossier médical, articles d’investigation ou encore discours scientifique, les douze chapitres prennent chacun le ton de leur époque et de leur narrateur pour une évocation pleine de vie que marquent le passage du temps, l’imprégnation des lieux par les âmes devenant éternelles présences fantomatiques, et surtout la luxuriance d’une nature omniprésente, certes peu à peu mise à mal par les répercussions de plus en plus invasives des lointaines activités humaines, mais au final d’une vitalité triomphante, survivant sans mal à l’auto-destruction de notre espèce.
D’un profond naturalisme teinté de fantastique, cette traversée du temps ancrée autour d’une maison et de ses habitants successifs s’impose comme une fresque foisonnante et flamboyante, habitée par une nature quasi merveilleuse, une sorte d’éden dont on peut poétiquement comprendre que l’espèce humaine est en train de se bannir toute seule. Coup de coeur. (5/5)
C’est un coin de forêt dans le Massachusetts. Des nuées d’oiseaux en obscurcissent les cieux, tandis que dans ses vallées, seul le lion des montagnes vient inquiéter élans et wapitis. Tels Adam et Eve, un couple d’amoureux fuyant l’opprobre puritaine de sa communauté vient y construire sa cabane. Commence en ces lieux reculés quatre cents ans d’une présence humaine plus ou moins continue, à mesure que, se déroulant comme dans un autre monde, l’histoire du pays – des guerres indiennes à l’esclavage et à la guerre de Sécession, puis de l’essor économique au déclin écologique – fait s’échouer ici, pareils à son écume, un certain nombre de destins. Un ancien soldat s’y reconvertit pomologue, ses deux filles y épuisent leur rivalité, un peintre vient y cacher son amour pour un poète, une mère son fils schizophrène… Au gré des cycles de ses occupations et abandons, de ses extensions et dégradations, la cabane devient demeure, refuge de chasse, puis délabrement abandonné à ses fantômes.
Mêlant les formats en une composition originale et variée incluant lettres, réminiscences, ballades poétiques et chansons, dossier médical, articles d’investigation ou encore discours scientifique, les douze chapitres prennent chacun le ton de leur époque et de leur narrateur pour une évocation pleine de vie que marquent le passage du temps, l’imprégnation des lieux par les âmes devenant éternelles présences fantomatiques, et surtout la luxuriance d’une nature omniprésente, certes peu à peu mise à mal par les répercussions de plus en plus invasives des lointaines activités humaines, mais au final d’une vitalité triomphante, survivant sans mal à l’auto-destruction de notre espèce.
D’un profond naturalisme teinté de fantastique, cette traversée du temps ancrée autour d’une maison et de ses habitants successifs s’impose comme une fresque foisonnante et flamboyante, habitée par une nature quasi merveilleuse, une sorte d’éden dont on peut poétiquement comprendre que l’espèce humaine est en train de se bannir toute seule. Coup de coeur. (5/5)
Citations :
Imaginez quatre structures différentes sous quatre toits séparés, le tout agglutiné ensemble : papa et maman ours avec deux petits au milieu. Puis imaginez que quelqu’un ait asséné un coup de batte de base-ball sur le crâne de papa, parce qu’un arbre était tombé, et un large quart de la maison s’effondrait sur lui-même, bon pour être condamné.
Parfois, quand cela devient trop pour elle, elle bat en retraite dans les forêts du passé. Elle a fini par les considérer comme ses archives personnelles, elle-même étant l’archiviste, et elle a découvert que la seule façon de voir dans le monde autre chose qu’une histoire de perte est d’y voir une histoire de changement.
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