jeudi 22 octobre 2020

[Bordes, Gilbert] Le testament d'Adrien

 


 

 

J'ai aimé

 

Titre : Le testament d'Adrien

Auteur : Gilbert Bordes

Parution : 2020 (Presses de la Cité)

Pages : 300

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Après un long exil forcé, Pablo retrouve le ciel bleu et les paysages de son enfance, entre garrigue et montagnes provençales. Rares sont ceux qui voient son retour d’un bon oeil. N’est-il pas le fils adoptif d’Adrien, surnommé « le Fada », cet homme à la vie pleine d’ombres et de drames, qui avait pour le village de trop ambitieux desseins ? Convoqué pour l’ouverture du testament d’Adrien, Pablo hérite d’une jolie fortune. Et des dernières volontés du défunt, lequel a enterré avec lui un terrible secret.
Pourquoi, depuis l’arrivée de Pablo, les grandes orgues résonnent-elles dans la vieille chapelle désaffectée ? Pourquoi Gaëlle, qu’il n’a jamais cessé d’aimer, le fuit-elle ?
Pablo saura-t-il dissiper les rancoeurs au sein du village et reconquérir le coeur brisé de Gaëlle ?

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Gilbert Bordes a été instituteur puis journaliste avant de se consacrer à l’écriture. Membre de l’école de Brive, il a obtenu le prix RTL Grand Public avec La Nuit des hulottes et le prix des Maisons de la Presse avec Le Porteur de destin. La Maison des Houches, premier roman paru aux éditions Belfond en 2010, a été un succès. 

Retrouvez ICI mon interview de Gilbert Bordes en avril 2019.

 

 

Avis :

Au décès d’Adrien, notable fortuné d’un village tranquille de Haute-Provence, le retour de son héritier au pays après vingt d’absence suscite méfiance et questions : restera-t-il ? Désormais riche à son tour, reprendra-t-il les projets de développement touristique du vieil homme, que l’opposition villageoise avait réussi à suspendre ? Et quelles sont ses intentions à l’égard de Gaëlle, son ancien amour qu’on l’avait empêché d’épouser ? Rumeurs et vieilles rancoeurs ne tardent pas à échauffer les esprits, surtout lorsque l’orgue d’une vieille chapelle abandonnée se met à jouer dans la nuit…

Secrets et vieilles brouilles dans un coin de campagne contemporain… Nous voici plongés dans un nouveau roman de terroir de Gilbert Bordes, qui fait plus que jamais la part belle à ses deux passions : la nature et la musique. C’est d’ailleurs un peu lui que l’on retrouve dans ses personnages, en particulier ce jeune garçon solitaire qui rêve de musique et fabrique sa guitare avec des câbles de frein de vélo, et surtout, qui ne s’épanouit qu’en explorant sa montagne et en approchant la faune sauvage. Au travers de cet enfant sourd toute la nostalgie de l’écrivain pour une époque enfuie, où les ruisseaux étaient pleins de vie et la jeunesse pas encore prisonnière des écrans bleus. Aux plaisirs naturalistes répondent les joies musicales, avec en point d’orgue l’hydraule de la vieille chapelle, cet étonnant instrument que l’auteur nous ressuscite du fond des âges antiques.

Tandis qu’à la main gauche résonnent en permanence les thèmes de la nature et de la musique, la main droite égrène peu à peu les surprises d’une histoire suffisamment riche en mystères et rebondissements pour piquer la curiosité du lecteur et lui faire tourner les pages sans en relever le nez. Le texte coule avec facilité et jamais l’ennui n’affleure. Dommage peut-être que le dénouement résolve tout d’une façon très idyllique, sans laisser perdurer quelques doutes au moins sur l’issue d’un ou deux points… Mais c’est aussi ce qui fait le charme des romans de Gilbert Bordes : la méchanceté ne l’y emporte jamais. (3/5)

 

Citation :

Il contemple les montagnes bleutées à la lumière éblouissante de cette journée torride. La vie ne peut s’accrocher à ces pentes qu’avec de grosses griffes. Il ne pleut presque jamais, mais quand les orages apparaissent, le déluge noie tout. Il faut avoir le bois dur de l’aubépine et du buis pour résister. Des hommes acharnés ont pu domestiquer les minuscules champs escarpés où la terre est maigre et les prairies à peine suffisantes pour quelques chèvres qui se contentent des branches basses des épineux. C’est le domaine des vipères et des frelons, le renard malfaisant pille les poulaillers, les sangliers dévastent les potagers. Autrefois les vautours nettoyaient la campagne de cette Provence hostile que l’on oublie au profit de l’autre, riante, celle de Pagnol et de ses souvenirs d’enfance…

 

 

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