samedi 24 octobre 2020

[Giraud, Michel] Destins croisés

 


 

 

J'ai aimé

 

Titre : Destins Croisés

Auteur : Michel GIRAUD

Parution : 2018 (Atramenta)

Pages : 66

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Paul est venu à ma hauteur. Nous avons pédalé un moment, côte à côte, sans dire un mot. Pour la première fois de la matinée, je l'ai trouvé serein. Il a posé sa main sur mon épaule. "Tu sais, Mylène, je suis content d'être là, avec vous... non... avec toi. " Il s'est tu quelques secondes, puis il a ajouté : "Tu sais, Mylène, je vais quitter Anne. " Et il est tombé !

 

Le mot de l'auteur :

A 60 ans, après 35 années de travail dans le domaine de l'énergie et des technologies de l'information, Michel Giraud a décidé de quitter ses fonctions de cadre supérieur pour se consacrer à un rêve d'enfance : écrire. Destins croisés est un premier recueil de nouvelles, qui prépare la publication d'un roman très personnel.

 

 

Avis :

Ce recueil doit son titre à ses deux premières nouvelles : l’une sur l’amitié entre quatre cyclistes que la mort va enfermer à jamais dans un noeud de non-dits, l’autre sur la rencontre accidentelle de deux amoureux de bolides motorisés. La troisième histoire est assez différente et évoque les incidences inattendues de la création d’un open space de direction au sein d’une société française.

Avec son intéressante construction qui alterne les points de vue en une série de retours en arrière, l’ironie du sort qui vient empêcher au moment décisif l’inflexion de plusieurs destins, et la justesse de l’émotion exprimée par les personnages à jamais figés dans leur parcours comme par un inattendu et irréparable arrêt sur image, j’ai beaucoup aimé l’histoire des cyclistes et sa cohorte de non-dits. La deuxième nouvelle, à l’issue rapidement prévisible, aurait à mon avis gagné à jouer davantage sur la tension dramatique que favorise le pressentiment d’une terrible fatalité. Il me semble aussi que ces deux textes auraient pu prendre davantage de force et d’ampleur en se libérant des noms et de la configuration exacts de lieux réels qui, à mon sens, ôtent de leur universalité à ces histoires et gênent leur appropriation par le lecteur qui ne les connaît pas. C’est aussi ce souci de précision, de sérieux et de rigueur quasi journalistiques, ce besoin très perceptible chez l’auteur de se raccrocher à des éléments réels, qui tendent à assécher la part de création romanesque dans la troisième nouvelle : dommage que l’humour n’y apparaisse qu’à la toute dernière phrase, alors que toute l’histoire semblait propice à la morsure d’une ironie acide.

Première publication présentant certes quelques imperfections de « jeunesse », ce petit fascicule révèle quoi qu’il en soit une plume fluide et offre un agréable moment de lecture, rythmé et jamais ennuyeux, en compagnie de protagonistes crédibles plongés dans des situations réalistes. (3/5)

 

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