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Titre : La Malbête
Auteur : Gilbert BORDES
Parution : 2024 (XO)
Pages : 352
Présentation de l'éditeur :
Tapie dans l’ombre, elle rôde, rugit,
menace. En cet été 1764, la rumeur se répand aussi vite que les cadavres
de bergères et de jeunes enfants. Dans cette rude région isolée du
Gévaudan, les habitants sont démunis devant cette bête qui ne ressemble
en rien à un loup ordinaire.
Est-ce un animal échappé de l’enfer, comme le prêchent les curés,
venu punir la population terrifiée pour ses maigres péchés ? une bête
dressée par un criminel ? La question obsède Roger Desqeyroux, malicieux
colporteur qui arpente le Gévaudan avec son âne et sa carriole.
Avec son apprenti, le jeune Mathieu, à qui il apprend à lire et à
écrire, ils traquent la Malbête. Mais le mystère s’épaissit quand le
colporteur constate que la bête du Gévaudan épargne Mathieu à chacune de
leurs rencontres…
Des chemins arides du massif central à la cour de Louis XV, Gilbert Bordes nous plonge dans l’incroyable histoire de la Malbête. En cette période prérévolutionnaire, où les idées des philosophes cheminent jusque chez les paysans écrasés d’impôts, le pouvoir doit réagir devant cette menace qui a fait plus d’une centaine de victimes et déchaîne les superstitions.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Avis :
Suivant minutieusement le fil des événements dans une reconstitution historique fidèle et documentée qui donne un sérieux et passionnant aperçu de l’affaire, de son développement et de son retentissement, Gilbert Bordes mêle aux nombreuses figures réelles une poignée de personnages fictifs, prétexte à une seconde intrigue, beaucoup plus imaginative celle-là, qui a le mérite de nous attacher à deux observateurs privilégiés : le colporteur Desqeyroux et son aide le jeune Mathieu. L’on suit donc leur propre histoire d’un œil, avec l’idée qu’elle sert en réalité de fil rouge dans la découverte de ce qui fait le véritable intérêt du roman : la restitution des faits historiques, il faut le dire impressionnants dans leur vérité nue, et la compréhension du contexte qui a transformé un fait divers en affaire d’État, avant de nous le léguer sous forme de mythe et d’éternel mystère.
Et l’entreprise est réussie, qui passionne le lecteur au long de l’incroyable feuilleton de ces trois années sanglantes, reprenant une à une, en une liste accablante tant elle paraît ne jamais devoir prendre fin, les audacieuses attaques qui en viennent à compromettre les activités agricoles et à faire gronder les ventres vides. De toutes les hypothèses explicatives, l’auteur en choisit une qui en vaut sans doute bien d’autres, même si l’on aurait peut-être aimé que le mystère persiste au-delà du dénouement, comme dans la réalité. Après cet intéressant et soigné développement historique, dommage toutefois que le motif narratif imaginé autour de Mathieu s’achève de manière aussi improbable.
Nonobstant ce bémol final, l’un des meilleurs et plus passionnants ouvrages de l’auteur, dont il convient de saluer ici la minutieuse documentation historique. (3,5/5)
Citations :
La Bête est un loup par sa manière de marcher et d’approcher ses proies, poursuit Desqeyroux. C’est aussi un loup par ses oreilles pointues qu’elle rabat vers l’arrière, sa large gueule. Mais son pelage beaucoup plus fourni, sa crête de poils sombres sur le dos l’en différencient. Ce qui m’étonne surtout, c’est que les coups de fusil ne la terrassent pas. Je l’ai tirée une fois avec des balles contenant une double dose de poudre. Elle s’est ébrouée, puis elle est partie.
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