J'ai beaucoup aimé
Titre : Les stripteaseuses ont toujours
besoin de conseils juridiques
(The Whistleblower)
Auteur : Iain LEVISON
Traduction : Emmanuelle et Philippe
ARONSON
Parution : en anglais (Etats-Unis) et
en français en 2024 (Liana Lévi)
Pages : 272
Présentation de l'éditeur :
Mille dollars de l’heure. Un tarif qui ne se refuse pas quand on est
avocat commis d’office obligé de passer ses journées, dimanches compris,
à plancher sur les dossiers attristants de petits malfaiteurs sans
envergure. Puis à négocier des peines avec un procureur plus puissant
que soi mais tellement moins compétent. Alors Justin Sykes, lassé par ce
quotidien déprimant, accepte pour ce tarif de se mettre un soir par
semaine au service des filles d’un gentlemen’s club et de passer la nuit
dans le motel d’en face. Sans trop chercher à comprendre. Parce que,
c’est bien connu, les stripteaseuses ont toujours besoin de conseils
juridiques.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Iain Levison, né en Écosse en 1963, a grandi aux États-Unis. Avec son premier livre, Un petit boulot,
il rencontre un succès immédiat en France. Critiques drôles et
cinglantes de la société américaine, trois de ses romans ont été adaptés
au cinéma.
Avis:
« Ça fait onze ans que j’essaie de sauver le monde, et le monde continue de courir à sa perte. » Las et désabusé, l’avocat commis d’office Justin Sykes n’en poursuit pas moins, en Sisyphe dévoué, sa désespérante défense de la veuve et de l’orphelin, lorsqu’on lui propose mille dollars de l’heure pour donner des conseils juridiques aux stripteaseuses du Kittie Gentleman’s Club, une boîte minable de la banlieue de Philadelphie. L’affaire a beau paraître louche, notre homme et narrateur, si lucide dans son humour noir quant aux travers de la justice américaine, se laisse naïvement embarquer dans cet inattendu et lucratif à-côté.
Bien sûr, ses ennuis ne font que commencer. Et tandis qu’il continue à se démener avec sa pile de dossiers, riant jaune des injustes absurdités de la machine judiciaire américaine quand les peines souvent se négocient, sans procès, entre avocat et procureur, un procureur élu et tenu de faire campagne, par conséquent largement plus politique que compétent, la balance de la justice penchant toujours de toute façon du côté du pouvoir et de l’argent pourvu qu’elle respecte cette « seule et unique règle incontournable : l’injustice ne peut être flagrante », Sykes se retrouve confronté au monde de la grande criminalité, de ses accointances jusqu’au coeur de l’appareil judiciaire et au risque de se retrouver lui-même l’une de ces causes perdues dont il se fait habituellement le défenseur. Heureusement, le personnage a de la ressource et de la chance, et, entre frisson et sourire chez le lecteur, saura jongler en maître avec les pièces dont il dispose dans ce consternant jeu de dupes.
Entré dans l’écriture avec le récit ironique des petits boulots de ses débuts, Iain Levison n’a depuis cessé, usant de la dynamique du polar et d’un humour noir fabuleusement caustique, de dénoncer dans ses romans les réalités politiques et sociales aux Etats-Unis. Après la précarité et la relégation de toute une partie de la population américaine, après les dysfonctionnements de l’armée et du système politique, c’est cette fois l’échec de la justice qui fait ici l’objet d’une charge férocement satirique.
Bien sûr, ses ennuis ne font que commencer. Et tandis qu’il continue à se démener avec sa pile de dossiers, riant jaune des injustes absurdités de la machine judiciaire américaine quand les peines souvent se négocient, sans procès, entre avocat et procureur, un procureur élu et tenu de faire campagne, par conséquent largement plus politique que compétent, la balance de la justice penchant toujours de toute façon du côté du pouvoir et de l’argent pourvu qu’elle respecte cette « seule et unique règle incontournable : l’injustice ne peut être flagrante », Sykes se retrouve confronté au monde de la grande criminalité, de ses accointances jusqu’au coeur de l’appareil judiciaire et au risque de se retrouver lui-même l’une de ces causes perdues dont il se fait habituellement le défenseur. Heureusement, le personnage a de la ressource et de la chance, et, entre frisson et sourire chez le lecteur, saura jongler en maître avec les pièces dont il dispose dans ce consternant jeu de dupes.
Entré dans l’écriture avec le récit ironique des petits boulots de ses débuts, Iain Levison n’a depuis cessé, usant de la dynamique du polar et d’un humour noir fabuleusement caustique, de dénoncer dans ses romans les réalités politiques et sociales aux Etats-Unis. Après la précarité et la relégation de toute une partie de la population américaine, après les dysfonctionnements de l’armée et du système politique, c’est cette fois l’échec de la justice qui fait ici l’objet d’une charge férocement satirique.
Comme toujours chez cet auteur, c’est original, fantaisiste et facétieux, mais surtout, dans cette distanciation moqueuse qui ne se prend pas au sérieux, cela envoie mine de rien du bois pour un portrait sans concession d’une Amérique en pleine faillite démocratique. (4/5)
Citations :
Les pauvres sont beaux aussi ; ça dure moins longtemps, c’est tout.
Quand on décrit ses propres méfaits, si on raconte suffisamment de fois l’histoire, on finit par en devenir un innocent témoin.
Quand on décrit ses propres méfaits, si on raconte suffisamment de fois l’histoire, on finit par en devenir un innocent témoin.
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