J'ai beaucoup aimé
Titre : Au milieu de l'été,
un invincible hiver
Auteur : Virginie TROUSSIER
Editeur : Paulsen
Année de parution : 2021
Pages : 128
Présentation de l'éditeur :
Le récit poignant de la tragédie du Frêney ou la lutte pour la survie de
deux géants de l'alpinisme : l'Italien Walter Bonatti et le Français
Pierre Mazeaud.
Le 11 juillet 1961, le calme estival est perturbé par une tempête que
personne n’a vu venir. La France entière est touchée. Les pins se
couchent dans les Landes tandis que les bateaux font naufrage en
Bretagne. Dans le massif du Mont-Blanc, sept alpinistes, persuadés qu’il
s’agit là d’un orage passager bivouaquent à quelques mètres du sommet
du Pilier du Frêney, en attendant une accalmie qui ne viendra pas. Parmi eux : Pierre Mazeaud
et Walter Bonatti. Mais la tempête ne se calmera pas, la foudre tombera
et seuls trois des compagnons s'en sortiront. Ils seront récupérés dans
un état de fatigue extrême. C'est le récit de cette lutte pour la vie
que raconte Virginie Troussier à partir du témoignage des survivants.
Un mot sur l'auteur :
Ecrivain et journaliste née en 1985, Virginie Troussier collabore à Montagnes Magazine, Alpes Magazine, Voile Magazine. Elle est l'auteur de trois romans et d'un essai sur le ski alpin à travers la figure de Bode Miller.
Avis :
A l’été 1961, profitant d’une fenêtre météorologique, deux équipes d’alpinistes chevronnés, l’une italienne, l’autre française, se lancent ensemble dans l’ascension du pilier central du Frêney, dernière paroi encore vierge du Mont Blanc. L’orage qui les frappe près du sommet les contraint à interrompre leur progression, puis, la tempête s’installant durablement, à entamer une retraite dans les conditions les plus extrêmes. L’expédition n’est plus désormais qu’une lutte sans merci pour la survie...
Il y a soixante ans, ce que la presse appela « la grande tragédie du Pilier Central du Frêney » fit grand bruit. Les hommes qui s’engagèrent dans cette première, manquée à quelques dizaines de mètres près, étaient tous expérimentés, pour certains même, comme Walter Bonatti et Pierre Mazeaud, des légendes de l’alpinisme. Personne n’avait vu venir cette tempête dantesque qui, en plein mois de juillet, balaya le pays, tuant à Paris et sur la Côte Atlantique. Coupée du monde, la cordée commença par patienter, attendant l’accalmie qui ne vint jamais. Il fallut bientôt se résoudre à affronter une dangereuse et épuisante descente sur un parcours méconnaissable, couvert de neige et de glace, dans des conditions devenues polaires : un calvaire de cinq jours et cinq nuits dont ne réchappèrent, in extremis, que trois des sept hommes.
Originaire des Alpes et passionnée de montagne, Virginie Troussier nous livre un récit dense et haletant, reconstruisant fidèlement les faits, jour après jour, mais nous donnant aussi à ressentir au plus près ce qu’ont vécu, physiquement et mentalement, ces naufragés du Mont Blanc. Au-delà du drame, son texte se fait aussi une ode vibrante à l’amitié et à ce si ardent désir de vivre, qu’à condition d’une certaine hauteur d’âme, il peut vous faire quitter confort et sécurité pour tutoyer quelques sommets.
Récit vivant, prenant et sans pathos, d’une aventure sportive transformée en tragédie, ce livre dont l’élégance se retrouve jusque dans le titre, joliment détourné de Camus, est aussi une vertigineuse occasion de toucher du doigt le curieux mélange de grandeur et de vulnérabilité humaines, en jeu dans la recherche du dépassement de soi et de la sensation ultime. Un bien bel hommage à ces sept hommes : Walter Bonatti, Robert Gallieni et Pierre Mazeaud pour les survivants, Andrea Oggioni, Antoine Vieille, Robert Guillaume et Pierre Kohlman pour les autres. (4/5)
Il y a soixante ans, ce que la presse appela « la grande tragédie du Pilier Central du Frêney » fit grand bruit. Les hommes qui s’engagèrent dans cette première, manquée à quelques dizaines de mètres près, étaient tous expérimentés, pour certains même, comme Walter Bonatti et Pierre Mazeaud, des légendes de l’alpinisme. Personne n’avait vu venir cette tempête dantesque qui, en plein mois de juillet, balaya le pays, tuant à Paris et sur la Côte Atlantique. Coupée du monde, la cordée commença par patienter, attendant l’accalmie qui ne vint jamais. Il fallut bientôt se résoudre à affronter une dangereuse et épuisante descente sur un parcours méconnaissable, couvert de neige et de glace, dans des conditions devenues polaires : un calvaire de cinq jours et cinq nuits dont ne réchappèrent, in extremis, que trois des sept hommes.
Originaire des Alpes et passionnée de montagne, Virginie Troussier nous livre un récit dense et haletant, reconstruisant fidèlement les faits, jour après jour, mais nous donnant aussi à ressentir au plus près ce qu’ont vécu, physiquement et mentalement, ces naufragés du Mont Blanc. Au-delà du drame, son texte se fait aussi une ode vibrante à l’amitié et à ce si ardent désir de vivre, qu’à condition d’une certaine hauteur d’âme, il peut vous faire quitter confort et sécurité pour tutoyer quelques sommets.
Récit vivant, prenant et sans pathos, d’une aventure sportive transformée en tragédie, ce livre dont l’élégance se retrouve jusque dans le titre, joliment détourné de Camus, est aussi une vertigineuse occasion de toucher du doigt le curieux mélange de grandeur et de vulnérabilité humaines, en jeu dans la recherche du dépassement de soi et de la sensation ultime. Un bien bel hommage à ces sept hommes : Walter Bonatti, Robert Gallieni et Pierre Mazeaud pour les survivants, Andrea Oggioni, Antoine Vieille, Robert Guillaume et Pierre Kohlman pour les autres. (4/5)
Citations :
Le montagnard s’accepte vulnérable, il mise tout sur une hauteur qui l’a saisi. Attiré par la peau de la Terre, l’épiderme des sommets, il s’engage pour le plaisir de se fondre dans les éléments, le ciel, le jour et la nuit, les gestes continus, la paroi striée de lignes qu’il faudra suivre comme les lignes de la vie même. Ce qu’il engage avec la montagne n’est plus seulement combat ou possession, mais étreinte, corps-à-corps et dialogue. Il visualise une ligne, un mouvement, une trajectoire, une expérience. Il sculpte le sommet à son image. Là-haut, en orbite, on prend la lumière autrement.
Nos vies d’en bas sont fermées sur leur intimité, protégées des sensations qui en dissoudraient le confort. Ces montagnards ont l’habitude de faire un pas de côté, un seul pas qui les dispose à tout sentir. Et déferlent alors, jaillis de la même source, le ravissement et l’incertitude.
Revenir ne signifie pas seulement reconnaître les siens, reprendre la place que l’on occupait avant. Être de retour, c’est autre chose : c’est être pour toujours, à la fois ici et là-bas, maintenant et hier.
Nos vies d’en bas sont fermées sur leur intimité, protégées des sensations qui en dissoudraient le confort. Ces montagnards ont l’habitude de faire un pas de côté, un seul pas qui les dispose à tout sentir. Et déferlent alors, jaillis de la même source, le ravissement et l’incertitude.
Revenir ne signifie pas seulement reconnaître les siens, reprendre la place que l’on occupait avant. Être de retour, c’est autre chose : c’est être pour toujours, à la fois ici et là-bas, maintenant et hier.
Avec ce titre je pensais que c'était une parodie de Camus. Bonne journée
RépondreSupprimerNon, le sujet n'a rien à voir avec Camus. Seulement le titre, qui convient d'ailleurs admirablement à cette histoire. Un joli clin d'oeil. Bonne journée à vous également.
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