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Titre : Il fait bleu sous les tombes
Auteur : Caroline VALENTINY
Editeur : Albin Michel
Année de parution : 2020
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
"Enfant, lorsqu’il était en vie, il se couchait dans l'herbe, le
soir, pour observer le ciel. Aujourd’hui, depuis son carré d’herbe
étanche à la lumière, il a beau plisser les yeux, il ne peut plus rien
voir."
Jusqu’il y a peu, Alexis était vivant. A présent, il ne sait plus. Il perçoit encore la vie alentour, le bruissement des feuilles, le pas des visiteurs, et celui, sautillant, de sa petite sœur qui vient le visiter en cachette.
Il se sent plutôt bien, mais que fait-il là ? Il ne sait plus. Ses proches n’y comprennent rien non plus. Quel est le mystère d’Alexis ? Qu’a-t-il voulu cacher à en mourir ?
Caroline Valentiny explore le clair-obscur de l’existence dans un premier roman d’une subtilité et d’une douceur impressionnantes.
Jusqu’il y a peu, Alexis était vivant. A présent, il ne sait plus. Il perçoit encore la vie alentour, le bruissement des feuilles, le pas des visiteurs, et celui, sautillant, de sa petite sœur qui vient le visiter en cachette.
Il se sent plutôt bien, mais que fait-il là ? Il ne sait plus. Ses proches n’y comprennent rien non plus. Quel est le mystère d’Alexis ? Qu’a-t-il voulu cacher à en mourir ?
Caroline Valentiny explore le clair-obscur de l’existence dans un premier roman d’une subtilité et d’une douceur impressionnantes.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Caroline Valentiny est psychologue au sein de l’Université catholique de Louvain en Belgique. Il fait bleu sous les tombes est son premier roman.
Avis :
Alexis avait vingt ans et était étudiant. Il avait toute la vie devant lui, et pourtant il s’est suicidé. Tandis que sa petite sœur de cinq ans vient lui rendre visite en cachette au cimetière, sur cette tombe où sa présence s’attarde, sa mère rongée par la culpabilité ne parvient pas à se détacher de ses questionnements obsessionnels et sans réponse.
Il est terrible de constater comment l’on peut parfois passer à côté des ressentis intimes de ses proches et ne pas s’apercevoir qu’ils vont mal. Avec tout son amour de mère et malgré sa quête désespérée d’explications, Madeleine ne saisira pas ce que l’auteur nous donnera discrètement à comprendre. Car le récit, pétri d’une pudeur infinie, ne procède que par suggestions, développant avec délicatesse le cheminement psychologique de ses personnages. Le résultat est incroyablement léger étant donnée la morbidité du sujet, le lecteur baignant dans une sorte de tristesse un peu détachée, poétique même, que jamais une larme ne vient brouiller.
Les personnages sonnent toujours juste et s’avèrent étonnamment crédibles. Jamais le texte ne juge ni ne commente, l’auteur ne s’attachant qu’à donner à comprendre un processus que les parties prenantes ne peuvent et ne pourront appréhender. Le lecteur y acquiert presque le regard d’un thérapeute, seul capable du recul nécessaire pour percevoir et assembler les indices, réduit à un rôle de témoin compréhensif et bienveillant, même si totalement impuissant.
Et puis après tant de pages passées à se frôler sans véritablement se comprendre malgré quelques intuitions fugitives et un amour tâtonnant mais omniprésent, chacun va devoir poursuivre sa route au final bien solitaire, trouvant comme il peut la résilience au bout du douloureux et très personnel travail de deuil.
Ce premier roman s’avère un bien joli texte, tout en pudeur et poésie pour un sujet pourtant on ne peut plus macabre. Il aura néanmoins eu sur moi un effet probablement un petit peu trop distanciant, conférant à mon regard un côté presque clinique qui, s’il a contribué à alléger cette lecture, en a aussi peut-être imperceptiblement gâché l’émotion. (3/5)
Il est terrible de constater comment l’on peut parfois passer à côté des ressentis intimes de ses proches et ne pas s’apercevoir qu’ils vont mal. Avec tout son amour de mère et malgré sa quête désespérée d’explications, Madeleine ne saisira pas ce que l’auteur nous donnera discrètement à comprendre. Car le récit, pétri d’une pudeur infinie, ne procède que par suggestions, développant avec délicatesse le cheminement psychologique de ses personnages. Le résultat est incroyablement léger étant donnée la morbidité du sujet, le lecteur baignant dans une sorte de tristesse un peu détachée, poétique même, que jamais une larme ne vient brouiller.
Les personnages sonnent toujours juste et s’avèrent étonnamment crédibles. Jamais le texte ne juge ni ne commente, l’auteur ne s’attachant qu’à donner à comprendre un processus que les parties prenantes ne peuvent et ne pourront appréhender. Le lecteur y acquiert presque le regard d’un thérapeute, seul capable du recul nécessaire pour percevoir et assembler les indices, réduit à un rôle de témoin compréhensif et bienveillant, même si totalement impuissant.
Et puis après tant de pages passées à se frôler sans véritablement se comprendre malgré quelques intuitions fugitives et un amour tâtonnant mais omniprésent, chacun va devoir poursuivre sa route au final bien solitaire, trouvant comme il peut la résilience au bout du douloureux et très personnel travail de deuil.
Ce premier roman s’avère un bien joli texte, tout en pudeur et poésie pour un sujet pourtant on ne peut plus macabre. Il aura néanmoins eu sur moi un effet probablement un petit peu trop distanciant, conférant à mon regard un côté presque clinique qui, s’il a contribué à alléger cette lecture, en a aussi peut-être imperceptiblement gâché l’émotion. (3/5)
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