J'ai beaucoup aimé
Titre : La Fortuna
Auteur : Françoise GALLO
Editeur : Liana Levi
Année de parution : 2019
Pages : 144
Présentation de l'éditeur :
1901, Porto Empedocle. Comme beaucoup de Siciliens, Giuseppa choisit,
avec son mari et ses quatre fils, de quitter son île et de tenter une
traversée périlleuse vers une nouvelle vie en Tunisie. Certains fuient
la misère, le choléra, ou la mafia. D’autres, comme elle, un destin
contraire. Le temps de ce périple, elle se souvient… Abandonnée à l’âge
de trois mois à la porte d’un couvent, elle a cru échapper au malheur en
rencontrant Francesco. Mais celui-ci est né dans une famille de
propriétaires terriens arrogants, qui s’acharnent à gâcher son
existence. Giuseppa empoigne alors les rênes de sa vie, guidée par son
nom, La Fortuna, comme par une bonne étoile. À travers cette femme
simple et déterminée, ce roman retrace l’histoire peu connue des
«Italo-Tunisiens» qui, il y a un siècle, ont quitté l’Europe pour
l’Afrique du Nord.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Françoise Gallo, née en Tunisie dans une famille sicilienne, rejoint à
huit ans la Provence. Elle écrit et réalise des fictions et des
documentaires. En 2006, elle signe un 52 minutes, Stessa Luna,
Prix SCAM «Brouillon d’un rêve littéraire», point de départ de
l’écriture de ce roman inspiré de l’histoire de sa famille, et de tant
d’autres. Elle vit entre Aix-en-Provence et Paris. La Fortuna est son premier roman.
Avis :
En 1901, comme tant d’autres Italiens à l’époque, la narratrice se résout à quitter la Sicile avec son mari et ses quatre fils, dans l’espoir de trouver une vie meilleure en Tunisie. Lors de la pénible traversée à bord d’un fragile esquif de passeur, elle se remémore son parcours de « femme de tête » : abandonnée bébé sur les marches d’un couvent, élevée dans la pauvreté par les sœurs, Giuseppa a fini par épouser le dernier fils d’une famille propriétaire d’un domaine agricole, devenant la servante corvéable à merci de sa belle-mère et de ses belles-sœurs, au sein d’un clan mené d’une main de tyran par l’aîné. Le fort tempérament de la jeune femme l’amènera à toujours se battre pour reprendre son destin en main, quitte à partir pour mieux rebondir, confiante en la « Fortuna ».
A travers ce portrait extraordinaire d’une femme dotée d’un courage et d’une résilience exceptionnels, l’auteur, elle-même née en Tunisie dans une famille sicilienne, nous fait découvrir la peu connue vague d’émigration qui aboutit à la création d’une importante colonie d’Italiens en Tunisie, majoritairement des Siciliens, et qui connut son apogée au début des années 1900.
Ironie du sort, le périple de Giuseppa ne peut bien sûr que s’inscrire en négatif des vagues de migrants qui tentent aujourd’hui de rallier l’île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Tunisie et la Sicile. Autre époque, autre flux, l’histoire se répète indéfiniment, le désespoir poussant les plus malheureux, mais aussi les plus audacieux, à partir tenter leur chance ailleurs.
Le récit se concentre surtout sur ce qui précède la décision de partir de Giuseppa, sa nouvelle vie en Tunisie n’étant que très brièvement abordée. Ce qui intéresse l’auteur est cette impulsion qui pousse au départ, cette capacité à refuser le désespoir et à risquer le tout pour le tout pour une nouvelle vie : une détermination d’autant plus émouvante lorsqu’elle vient d’une femme qui aurait pu, comme beaucoup d’autres, se laisser broyer par son environnement machiste. Il est impossible de ne pas frémir devant les coups du sort qui s’acharne sur Giuseppa, qui pourtant, ne baisse jamais les bras, toujours prête à forcer le destin et à revendiquer sa liberté.
Agréable à lire, parfaitement crédible dans sa représentation de la vie des Siciliennes de l’époque, ce roman historique est un hommage aux aïeux de l’auteur, mais aussi une formidable leçon de courage, involontairement féministe. (4/5)
A travers ce portrait extraordinaire d’une femme dotée d’un courage et d’une résilience exceptionnels, l’auteur, elle-même née en Tunisie dans une famille sicilienne, nous fait découvrir la peu connue vague d’émigration qui aboutit à la création d’une importante colonie d’Italiens en Tunisie, majoritairement des Siciliens, et qui connut son apogée au début des années 1900.
Ironie du sort, le périple de Giuseppa ne peut bien sûr que s’inscrire en négatif des vagues de migrants qui tentent aujourd’hui de rallier l’île de Lampedusa, à mi-chemin entre la Tunisie et la Sicile. Autre époque, autre flux, l’histoire se répète indéfiniment, le désespoir poussant les plus malheureux, mais aussi les plus audacieux, à partir tenter leur chance ailleurs.
Le récit se concentre surtout sur ce qui précède la décision de partir de Giuseppa, sa nouvelle vie en Tunisie n’étant que très brièvement abordée. Ce qui intéresse l’auteur est cette impulsion qui pousse au départ, cette capacité à refuser le désespoir et à risquer le tout pour le tout pour une nouvelle vie : une détermination d’autant plus émouvante lorsqu’elle vient d’une femme qui aurait pu, comme beaucoup d’autres, se laisser broyer par son environnement machiste. Il est impossible de ne pas frémir devant les coups du sort qui s’acharne sur Giuseppa, qui pourtant, ne baisse jamais les bras, toujours prête à forcer le destin et à revendiquer sa liberté.
Agréable à lire, parfaitement crédible dans sa représentation de la vie des Siciliennes de l’époque, ce roman historique est un hommage aux aïeux de l’auteur, mais aussi une formidable leçon de courage, involontairement féministe. (4/5)
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