J'ai beaucoup aimé
Titre : Ainsi parlait ma mère
Auteur : Rachid BENZINE
Editeur : Seuil
Année de parution : 2020
Pages : 96
Présentation de l'éditeur :
« Vous vous demandez sans doute ce que je fais dans la chambre de ma
mère. Moi, le professeur de lettres de l’Université catholique de
Louvain. Qui n’a jamais trouvé à se marier. Attendant, un livre à la
main, le réveil possible de sa génitrice. Une maman fatiguée, lassée,
ravinée par la vie et ses aléas. La Peau de chagrin, de Balzac,
c’est le titre de cet ouvrage. Une édition ancienne, usée jusqu’à en
effacer l’encre par endroits. Ma mère ne sait pas lire. Elle aurait pu
porter son intérêt sur des centaines de milliers d’autres ouvrages.
Alors pourquoi celui-là ? Je ne sais pas. Je n’ai jamais su. Elle ne le
sait pas elle-même. Mais c’est bien celui-ci dont elle me demande la
lecture à chaque moment de la journée où elle se sent disponible, où
elle a besoin d’être apaisée, où elle a envie tout simplement de
profiter un peu de la vie. Et de son fils. »
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Rachid Benzine est enseignant, islamologue et chercheur associé au Fonds
Ricœur, auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec
Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d'être juif ou musulman (Seuil). Sa pièce Lettres à Nour a été mise en scène avec succès dans plusieurs pays. Ainsi parlait ma mère, son premier roman, est la révélation d'un écrivain.
Avis :
Le narrateur est au chevet de sa mère âgée et en fin de vie. Cela fait des années que, célibataire, il a fait le choix de ne plus se partager qu’entre son métier de professeur de lettres et la vieille femme grabataire. Conscient que leurs jours de cohabitation sont désormais comptés, il se remémore quelques faits marquants qui, trait par trait, dessinent l’émouvant portrait de cette Marocaine arrivée en Belgique dans les années cinquante, qui mena une vie modeste, digne et courageuse, avec pour seul espoir l’avenir de ses cinq enfants.
Procédant par petites touches toutes en pudeur et délicatesse, Rachid Benzine réussit à nous faire fondre de tendresse pour cette femme étonnante de naturel, de fraîcheur et de spontanéité. Entre tristesse et cocasserie, lucidité et poésie, c’est toute une palette d’émotions qui s’empare du lecteur, touché par cette page de vie qui s’achève. Comme dans la chanson La Mamma de Charles Aznavour, la peine se fait presque légère, tant elle s’imprègne de souvenirs doux-amers et se parsème de fulgurances d’amour et de bonheur.
Sans être autobiographique, le récit fait vraisemblablement écho à l’expérience personnelle de l’auteur et brasse de nombreux thèmes : les humiliantes difficultés de l’immigration et du métissage culturel et social, la cruelle et ingrate tendance des enfants à trouver naturel le sacrifice des parents pour leur propre avenir, leur mélange de honte et de culpabilité lorsque, transfuges de classe sociale, ils se retrouvent tiraillés entre deux mondes, et bien sûr, l’accompagnement d’un proche vieillissant devenu dépendant et la prise de conscience parfois tardive de l’importance de l’amour qui nous lie à lui.
L’on quitte avec regret ce très court premier roman d’un auteur déjà connu pour ses essais, et qui, avec justesse et simplicité, nous livre ici une touchante histoire d’amour maternel et filial, dans toutes ses nuances et ses ambivalences. (4/5)
Procédant par petites touches toutes en pudeur et délicatesse, Rachid Benzine réussit à nous faire fondre de tendresse pour cette femme étonnante de naturel, de fraîcheur et de spontanéité. Entre tristesse et cocasserie, lucidité et poésie, c’est toute une palette d’émotions qui s’empare du lecteur, touché par cette page de vie qui s’achève. Comme dans la chanson La Mamma de Charles Aznavour, la peine se fait presque légère, tant elle s’imprègne de souvenirs doux-amers et se parsème de fulgurances d’amour et de bonheur.
Sans être autobiographique, le récit fait vraisemblablement écho à l’expérience personnelle de l’auteur et brasse de nombreux thèmes : les humiliantes difficultés de l’immigration et du métissage culturel et social, la cruelle et ingrate tendance des enfants à trouver naturel le sacrifice des parents pour leur propre avenir, leur mélange de honte et de culpabilité lorsque, transfuges de classe sociale, ils se retrouvent tiraillés entre deux mondes, et bien sûr, l’accompagnement d’un proche vieillissant devenu dépendant et la prise de conscience parfois tardive de l’importance de l’amour qui nous lie à lui.
L’on quitte avec regret ce très court premier roman d’un auteur déjà connu pour ses essais, et qui, avec justesse et simplicité, nous livre ici une touchante histoire d’amour maternel et filial, dans toutes ses nuances et ses ambivalences. (4/5)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire