samedi 19 novembre 2022

[Schmoll, Alain] La trahison de Nathan Kaplan

 


 

 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : La trahison de Nathan Kaplan

Auteur : Alain Schmoll

Parution : 2022 (Auto-édition)

Pages : 277

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :     

Il aurait émargé au Mossad, le mythique service secret israélien. Est-ce la raison pour laquelle on a voulu la mort de Nathan Kaplan ? La question embarrasse en France, au sein de la Direction générale de la Sécurité extérieure. Difficile de démêler le faux du vrai, car même les institutions d’élite ne sont pas à l’abri d’une défaillance. Et dans les affaires, quand l’enjeu financier est important, certains peuvent être tentés par les pires méthodes des armées de l’ombre.

Inspirées librement et partiellement d’un fait divers rocambolesque ayant entraîné la mise en cause de militaires de la DGSE, La trahison de Nathan Kaplan est une fiction à suspense. S’y croisent des femmes et des hommes, qui restent des femmes et des hommes. Il arrive alors que frustrations professionnelles et déceptions sentimentales se confondent.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :  

Dirigeant et repreneur d'entreprises, Alain Schmoll est aussi un passionné de littérature. Il crée un blog de lecture, puis se met à l'écriture de fictions. Auteur de quatre romans, il embarque vers des dénouements inattendus des personnages en quête fébrile de réussite dans la société contemporaine.

 

 

Avis :

Quand la réalité rivalise avec la fiction… Alain Schmoll s’inspire librement d’un fait divers rocambolesque, qui, en 2020, mit en cause la prestigieuse DGSE en faisant croire à une cellule clandestine de barbouzes, et signe un polar aussi crédible qu’étonnant.

De l’interpellation de deux individus, cagoulés et armés, qui planquaient devant le domicile d’un chef d’entreprise dans une chic banlieue parisienne, résultent des aveux dignes d’un roman d’espionnage : ils seraient mandatés par la Direction Générale de la Sécurité Extérieure pour éliminer l’homme, agent du Mossad projetant un attentat à Paris. Mais qu’en est-il réellement ? L’enquête n’est pas au bout des surprises que lui réserve cette affaire...

Naviguant entre 2005 et nos jours, après une série de flashes remontant le temps par quarts d’heure pour mieux saisir le lecteur de l’incongruité des faits et de la version des soi-disant barbouzes, le récit nous emmène dans les coulisses du centre d’entraînement spécialisé de la DGSE à Cercottes, là où, un peu comme les chiens jaunes confinés au pont des porte-avions se rêveraient pilotes de chasse, des préposés à la banale sécurité du site fantasment dans leur ennui sur des missions à la James Bond, pendant que d’autres, hommes d’affaires aux méthodes crapuleuses, sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. De rivalités professionnelles et sentimentales en règlements de compte allant de l’intimidation au meurtre commandité, c’est ni plus ni moins qu’une organisation criminelle aux pratiques mafieuses, construites sur la stupéfiante naïveté de ses exécutants, qui se révèle peu à peu au fil d’un suspense réussi.

Efficace, alignant implacablement les faits en laissant au lecteur le soin d’ahurissantes déductions psychologiques, la narration se déroule sans temps mort pour nous proposer une version imaginée, mais totalement crédible et exacte dans ses très grandes lignes, d’une affaire qui avait tout pour paraître abracadabrante, mais qui a pourtant bien défrayé la chronique et tenu les enquêteurs en haleine pendant deux ans. Un roman bien construit, addictif et agréable, sur un sujet surprenant ouvrant, mine de rien, bien des questions sur le plan humain et sociétal. (4/5)

 

 

Citation : 

Le nom qu’ils ont donné à leur groupe WhatsApp est révélateur. Les officiers et les agents Action donnent l’impression de former une élite, un cercle fermé sur lui-même, une aristocratie de seigneurs qui manquent probablement de considération pour les petits sous-offs, pour les sans-grade, ceux qui se qualifient eux-mêmes de « manants du CPES. Les seigneurs et les manants. Des braves types dévoués, mal payés, un peu méprisés, qui passent des journées ennuyeuses et parfois des nuits entières à regarder des écrans de surveillance sur lesquels il n’y a rien à voir, à contrôler des papiers qui sont toujours conformes, à noter des heures d’entrée et de sortie, dont tout le monde se fiche. Des jeunes gars qui manquent de maturité et qui vénèrent des agents exerçant un métier noble, auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d’accéder un jour.


 

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