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Titre : L'ami (The Friend)
Auteur : Sigrid NUNEZ
Traductrice : Mathilde BACH
Parution : 2018 en américain (Riverhead Books)
2019 en français (Stock)
Pages : 288
Présentation de l'éditeur :
« - Je vais te dire pourquoi j’ai tenu à te parler.
À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
- C’est au sujet du chien.
- Du chien ?
- Oui, je voulais savoir si tu serais d’accord pour le prendre. »
Quand l’Épouse Numéro Trois de son meilleur ami récemment décédé lui fait cette demande, la narratrice a toutes les raisons de refuser. Elle préfère les chats, son appartement new-yorkais est minuscule et surtout, son bail le lui interdit. Pourtant, elle accepte. La cohabitation avec Apollon, grand danois vieillissant de la taille d’un poney, et cette écrivaine, professeure à l’université, s’annonce riche en surprises.
Magnifique exploration de l’amitié, du deuil, de la littérature et du lien qui nous unit aux animaux, L’Ami est un texte unique en son genre.
À ces mots, pour une raison mystérieuse, mon coeur se met à battre dans ma poitrine.
- C’est au sujet du chien.
- Du chien ?
- Oui, je voulais savoir si tu serais d’accord pour le prendre. »
Quand l’Épouse Numéro Trois de son meilleur ami récemment décédé lui fait cette demande, la narratrice a toutes les raisons de refuser. Elle préfère les chats, son appartement new-yorkais est minuscule et surtout, son bail le lui interdit. Pourtant, elle accepte. La cohabitation avec Apollon, grand danois vieillissant de la taille d’un poney, et cette écrivaine, professeure à l’université, s’annonce riche en surprises.
Magnifique exploration de l’amitié, du deuil, de la littérature et du lien qui nous unit aux animaux, L’Ami est un texte unique en son genre.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1951 à New York, Sigrid Nunez est l’auteure de sept romans et
d’une biographie, Sempre Susan : Souvenirs sur Sontag (13e note
éditions, 2012). Son dernier roman, L’Ami, lauréat du National Book
Award en 2018, est en cours de traduction dans vingt pays.
Avis :
Au décès par suicide de son ami et mentor, la narratrice, écrivain et professeur de littérature dans une université américaine, hérite d’Apollon, encombrant Danois de la taille d’un poney.
L’histoire du chien n’est qu’un prétexte à une réflexion autofictive sur le deuil et le suicide, sur l’amitié, sur la littérature et le métier d’écrivain. Véritable animal thérapeutique, Apollon sera celui qui favorisera l’introspection de l’auteur et lui permettra de surmonter sa douleur.
Le récit est érudit, riche en références littéraires sur l’acte d’écriture et le suicide chez les écrivains, que tout concourt dans ce livre à présenter comme les prêtres maudits d’un sacerdoce solitaire et épuisant, la plupart du temps sans contrepartie probante. D’où le désarroi de Sigrid Nunez, face à ce que la littérature devient de nos jours, et aux motivations, plus mercantiles et narcissiques qu’intellectuelles, de ses étudiants.
Mélancolique au possible, assez longtemps obscur jusqu’à ce que la nature du propos finisse par devenir plus limpide, ce long monologue a bien failli me perdre avant le quart. Heureusement, les sourires déclenchés par Apollon et la profondeur de l’écriture m’ont aidée à persévérer tout au long d’une lecture achevée la gorge serrée et les larmes aux yeux.
Ce cheminement sans aucun doute salvateur pour l’auteur s’est avéré pour moi une lecture sombre et déprimante, que j’ai achevée avec soulagement malgré son érudition et ses grandes qualités intellectuelles. (2/5)
Mon grand-père s'est tiré une balle. J'étais encore très jeune quand c'est arrivé, je n'ai aucun souvenir de lui. Mais sa mort à laissé une empreinte très forte sur mon enfance. Mes parents n'en parlaient jamais, pourtant c'était là, constamment, tel un nuage flottant au-dessus de notre maison, une araignée dans un coin, un squelette dans le placard.
Mon ami le plus compatissant m’appelle pour prendre des nouvelles. Je lui raconte que j’essaie la musique et les massages pour soigner la dépression d’Apollon, il me demande si j’ai envisagé une thérapie. Je lui fais part de mon scepticisme vis-à-vis des psys animaliers, et il répond : Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
Les animaux, en revanche, vivent et meurent sans quitter cet état, c’est pourquoi le spectacle de l’innocence outragée sous la forme de la cruauté infligée à un simple canard peut paraître l’acte le plus barbare au monde. Je connais des gens outrés par ce genre de sentiment, ils y voient du cynisme, de la misanthropie, de la perversion. Mais je crois que le jour où nous ne serons plus capables de l’éprouver sera un jour terrible pour chaque être vivant, et que notre basculement dans la violence et la barbarie n’en sera que plus rapide.
L’histoire du chien n’est qu’un prétexte à une réflexion autofictive sur le deuil et le suicide, sur l’amitié, sur la littérature et le métier d’écrivain. Véritable animal thérapeutique, Apollon sera celui qui favorisera l’introspection de l’auteur et lui permettra de surmonter sa douleur.
Le récit est érudit, riche en références littéraires sur l’acte d’écriture et le suicide chez les écrivains, que tout concourt dans ce livre à présenter comme les prêtres maudits d’un sacerdoce solitaire et épuisant, la plupart du temps sans contrepartie probante. D’où le désarroi de Sigrid Nunez, face à ce que la littérature devient de nos jours, et aux motivations, plus mercantiles et narcissiques qu’intellectuelles, de ses étudiants.
Mélancolique au possible, assez longtemps obscur jusqu’à ce que la nature du propos finisse par devenir plus limpide, ce long monologue a bien failli me perdre avant le quart. Heureusement, les sourires déclenchés par Apollon et la profondeur de l’écriture m’ont aidée à persévérer tout au long d’une lecture achevée la gorge serrée et les larmes aux yeux.
Ce cheminement sans aucun doute salvateur pour l’auteur s’est avéré pour moi une lecture sombre et déprimante, que j’ai achevée avec soulagement malgré son érudition et ses grandes qualités intellectuelles. (2/5)
Citations :
Dans un livre que je lis en ce moment, l'auteur oppose les gens de mots aux gens de poings. Comme si les mots ne pouvaient pas être des poings eux aussi. Comme s'ils n'étaient pas si souvent des poings.Mon grand-père s'est tiré une balle. J'étais encore très jeune quand c'est arrivé, je n'ai aucun souvenir de lui. Mais sa mort à laissé une empreinte très forte sur mon enfance. Mes parents n'en parlaient jamais, pourtant c'était là, constamment, tel un nuage flottant au-dessus de notre maison, une araignée dans un coin, un squelette dans le placard.
Mon ami le plus compatissant m’appelle pour prendre des nouvelles. Je lui raconte que j’essaie la musique et les massages pour soigner la dépression d’Apollon, il me demande si j’ai envisagé une thérapie. Je lui fais part de mon scepticisme vis-à-vis des psys animaliers, et il répond : Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
Les animaux, en revanche, vivent et meurent sans quitter cet état, c’est pourquoi le spectacle de l’innocence outragée sous la forme de la cruauté infligée à un simple canard peut paraître l’acte le plus barbare au monde. Je connais des gens outrés par ce genre de sentiment, ils y voient du cynisme, de la misanthropie, de la perversion. Mais je crois que le jour où nous ne serons plus capables de l’éprouver sera un jour terrible pour chaque être vivant, et que notre basculement dans la violence et la barbarie n’en sera que plus rapide.
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