lundi 22 juillet 2019

[Bourdeaut, Olivier] En attendant Bojangles





Au-delà du coup de coeur 

💓💓💓

Titre : En attendant Bojangles

Auteur : Olivier BOURDEAUT

Année de parution : 2016

Editeur : Finitude

Pages : 160






 

 

Présentation de l'éditeur : 

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui mène le bal, c'est la mère, imprévisible et extravagante. Elle n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.

L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de L’Écume des jours.
Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix RTL - Lire 2016, Le Roman des étudiants 2016 France Culture - Télérama ainsi que le Prix France Télévision 2016.


Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. 
L’Education Nationale, refusant de comprendre ce qu’il voulait apprendre, lui rendit très vite sa liberté. Dès lors, grâce à l’absence lumineuse de télévision chez lui, il put lire beaucoup et rêvasser énormément.
Durant dix ans il  travailla dans l’immobilier allant de fiascos en échecs avec un enthousiasme constant.  Puis, pendant deux ans, il devint responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable d’une assistante plus diplômée que lui et responsable de chasseurs de termites, mais les insectes achevèrent de ronger sa responsabilité. Il fut aussi ouvreur de robinets dans un hôpital, factotum dans une maison d’édition de livres scolaires – un comble – et cueilleur de fleur de sel de Guérande au Croisic, entre autres.
Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible.



Avis :

Le narrateur est un jeune garçon, qui ne comprend pas tout de la vie de ses parents, mais ce qui est sûr, c’est qu’un amour profond les lie, illuminant leur existence fantaisiste et échevelée qui n’a qu’un seul mot d’ordre : s’amuser. Pourtant, derrière les rires, les larmes ne sont pas loin, et une dure réalité va bientôt s’imposer avec brutalité, lorsque l’extravagance ira un cran trop loin.

Voici un petit livre absolument délicieux.
On le commence le sourire aux lèvres, charmé par l’irrésistible humour de ce rafraîchissant tourbillon de bonheur. Puis la lecture prend une tonalité douce-amère lorsqu’on comprend le désespoir et l’incommensurable amour qui sous-tendent cette folie de plus en plus incontrôlable. Et c’est les larmes aux yeux que l’on quitte les personnages et leur drame.

En fait, la perception du lecteur est d’abord celle du fils, longtemps protégé par le courage paternel qui lui permet de vivre une enfance émerveillée sans se douter du drame qui couve. Le regard change complètement lorsqu’on découvre les carnets intimes du père et qu’on réalise à quel point rien n’aurait pu être drôle du tout.

A la fois tragique et léger, drôle et triste, tendre et cruel, ce pétillant et savoureux roman se lit comme une parenthèse enchantée qui vous fait passer du rire aux larmes et vous laisse impressionné, ému par cet extraordinaire numéro de clown triste et cette magnifique démonstration d’amour. Au-delà du coup de coeur. (6/5)


Citations :

À cette époque, je l’ai toujours vu heureux, d’ailleurs il répétait souvent :
— Je suis un imbécile heureux !
Ce à quoi ma mère lui répondait :
 — Nous vous croyons sur parole Georges, nous vous croyons sur parole !

Il racontait de belles histoires et, les rares fois où il n’y avait pas d’invités, il venait plier son grand corps sec sur mon lit pour m’endormir. D’un roulement d’œil, d’une forêt, d’un chevreuil, d’un farfadet, d’un cercueil, il chassait tout mon sommeil. Le plus souvent, je finissais hilare en sautant sur mon lit ou caché pétrifié derrière les rideaux.
— Ce sont des histoires à dormir debout, disait-il avant de quitter ma chambre.

Dans ma chambre, il y avait trois lits, un petit, un moyen, un grand, j’avais choisi de garder mes lits d’avant dans lesquels j’avais passé de bons moments, comme ça j’avais l’embarras du choix, même si Papa trouvait que mon choix ressemblait à un débarras.

Pendant les grandes danses nocturnes, il essayait d’embrasser toutes les amies de ma mère. Mon père disait qu’il sautait sur toutes les occasions. Parfois ça marchait, donc il partait sauter les occasions dans sa chambre.



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Challenge 2019/2020

2 commentaires:

  1. Je partage votre enthousiasme. Je suis beaucoup plus réservée- allez, disons-le, tout à fait déçue par Pactum salis, le dernier roman d'O. Bourdeaut. Fastidieux pour arriver à une fin intéressante et bien écrite.

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    1. Je n'ai pas encore lu d'autres livres d'O. Bourdeaut. Il est sans doute difficile de renouveler l'exploit, quand les lecteurs précédemment séduits s'attendent à un nouveau coup de coeur... Merci de votre passage.

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