Coup de coeur 💓
Titre : Les galeries hurlantes
Auteur : Jean-Marc DHAINAUT
Année de parution : 2019
Editeur : Taurnada
Pages : 224
Présentation de l'éditeur :
Karine, dix ans, joue avec un ami imaginaire. Tout ce qu'elle sait,
c'est son âge et qu'il n'aime pas Alan Lambin, le spécialiste en
paranormal que son père, désemparé et dépassé par une
succession de phénomènes étranges, a appelé à l'aide.
Et si l'origine de tout cela se trouvait dans les anciennes galeries minières existant toujours sous ce village du Nord ? Le seul moyen d'accéder à ce dédale oublié de tous serait les sous-sols d'un hôpital abandonné et hanté par le souvenir de tous ceux qui y laissèrent leur vie, un matin d'hiver, treize ans plus tôt.
Et si l'origine de tout cela se trouvait dans les anciennes galeries minières existant toujours sous ce village du Nord ? Le seul moyen d'accéder à ce dédale oublié de tous serait les sous-sols d'un hôpital abandonné et hanté par le souvenir de tous ceux qui y laissèrent leur vie, un matin d'hiver, treize ans plus tôt.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L'envie d'écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l'écriture d'histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d'émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l'Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d'oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.
Retrouvez mon interview de Jean-Marc Dhainaut.
Retrouvez mon interview de Jean-Marc Dhainaut.
Avis :
Merci aux Editions Taurnada et à PartageLecture de m’avoir fait découvrir ce livre dans le cadre de leur partenariat.
Alan Lambin, enquêteur spécialiste du paranormal, est appelé au secours par une famille du Nord de la France, épuisée par les phénomènes étranges qui perturbent sa vie quotidienne. D’abord dubitatif, Alan découvre peu à peu l’histoire de ses hôtes, ce qui l’oriente très vite vers un ancien hôpital des houillères, construit sur des galeries minières aujourd’hui désaffectées. Pendant qu’il mène son enquête, un autre sujet ne cesse de le tarauder : restée en Bretagne, sa compagne Mina est tombée malade, atteinte d’un mal bizarre et inquiétant.
Moi aussi un peu dubitative au début, je me suis d'emblée retrouvée embarquée, sans plus de réticence, dans cette histoire angoissante construite avec une habileté retorse. Il est impossible de lâcher ce récit où le suspense ne cesse d’aller crescendo, réservant de multiples surprises pour de bon totalement inattendues, en particulier dans la dernière partie.
C’est donc avec brio que l’auteur se joue de nos peurs et de nos tremblements, s’amusant à nous leurrer pour mieux nous ficeler dans notre angoisse, relançant sans cesse le suspense quand le souffle commençait à nous revenir.
Tétanisée de peur j’ai été, bluffée je suis restée, mais j’ai aussi à plusieurs reprises ressentie une certaine émotion tandis que vivants et disparus peinaient à se séparer. La douleur des personnages rend parfois l’écriture assez poignante, en particulier lorsque ressurgissent les drames passés de cette cité minière : le lecteur se retrouve piégé dans l’obscurité des galeries souterraines, tandis qu’en surface, son angoisse se mêle à celle des femmes, semblables à ces épouses de pêcheurs guettant le retour d’un bateau manquant à l’appel.
On retrouve d’ailleurs dans ce livre deux thèmes chers à l’auteur : le Nord de la France, dont il est originaire et dont il nous fait partager sa fierté d’appartenance, mais aussi la Bretagne et ses légendes.
Ce roman fantastique est une très bonne surprise qui vous fera autant frémir qu’il vous serrera le coeur, qui vous piégera et vous baladera sans répit, tout en rendant hommage aux mineurs de fond et à leurs familles qui payèrent un si lourd tribut à leur profession. Coup de coeur. (5/5)
Alan Lambin, enquêteur spécialiste du paranormal, est appelé au secours par une famille du Nord de la France, épuisée par les phénomènes étranges qui perturbent sa vie quotidienne. D’abord dubitatif, Alan découvre peu à peu l’histoire de ses hôtes, ce qui l’oriente très vite vers un ancien hôpital des houillères, construit sur des galeries minières aujourd’hui désaffectées. Pendant qu’il mène son enquête, un autre sujet ne cesse de le tarauder : restée en Bretagne, sa compagne Mina est tombée malade, atteinte d’un mal bizarre et inquiétant.
Moi aussi un peu dubitative au début, je me suis d'emblée retrouvée embarquée, sans plus de réticence, dans cette histoire angoissante construite avec une habileté retorse. Il est impossible de lâcher ce récit où le suspense ne cesse d’aller crescendo, réservant de multiples surprises pour de bon totalement inattendues, en particulier dans la dernière partie.
C’est donc avec brio que l’auteur se joue de nos peurs et de nos tremblements, s’amusant à nous leurrer pour mieux nous ficeler dans notre angoisse, relançant sans cesse le suspense quand le souffle commençait à nous revenir.
Tétanisée de peur j’ai été, bluffée je suis restée, mais j’ai aussi à plusieurs reprises ressentie une certaine émotion tandis que vivants et disparus peinaient à se séparer. La douleur des personnages rend parfois l’écriture assez poignante, en particulier lorsque ressurgissent les drames passés de cette cité minière : le lecteur se retrouve piégé dans l’obscurité des galeries souterraines, tandis qu’en surface, son angoisse se mêle à celle des femmes, semblables à ces épouses de pêcheurs guettant le retour d’un bateau manquant à l’appel.
On retrouve d’ailleurs dans ce livre deux thèmes chers à l’auteur : le Nord de la France, dont il est originaire et dont il nous fait partager sa fierté d’appartenance, mais aussi la Bretagne et ses légendes.
Ce roman fantastique est une très bonne surprise qui vous fera autant frémir qu’il vous serrera le coeur, qui vous piégera et vous baladera sans répit, tout en rendant hommage aux mineurs de fond et à leurs familles qui payèrent un si lourd tribut à leur profession. Coup de coeur. (5/5)
Le coin des curieux :
Plus importante catastrophe minière en Europe et deuxième au monde après celle de Benxi en Chine en 1942, la « catastrophe de Courrières » eut lieu entre Courrières et Lens, le 10 mars 1906, et fit officiellement 1 099 morts, sans doute plus en raison des mineurs « irréguliers » non recensés.
Une des causes indirectes serait un feu de mine, déclenché les jours précédents dans une vieille galerie, peut-être par la lampe d'un mineur ou par l'échauffement spontané du gisement. Pour tenter d’étouffer l’incendie, on édifia plusieurs barrages consécutifs, d’abord de terre et de cailloux, puis en maçonnerie, ce qui a pu favoriser un phénomène de contre-explosion, soit l’explosion de fumées lorsque l’air est à nouveau rentré en contact avec l’atmosphère confinée chargée en gaz.
Un délégué des mineurs demanda une interruption sécuritaire de l’exploitation du charbon jusqu’à l’extinction du feu. Il ne fut pas écouté : au moment de l’explosion, près de 1800 mineurs se trouvaient dans les fosses, à une profondeur de presque 350 mètres.
L'explosion initiale souleva la poussière de charbon et la flamme parcourut 110 kilomètres de galeries en moins de deux minutes. Elle fut donc immédiatement suivie d’un coup de poussier beaucoup plus dévastateur et meurtrier. La chaleur de l’explosion transforma les galeries en fournaise, la déflagration balaya tout sur 110 kilomètres, rendant inutilisables plusieurs cages et projetant des débris et des chevaux jusqu’à dix mètres de haut à l’extérieur de la fosse, des gaz toxiques emplirent les galeries.
Accusée d’avoir privilégié le sauvetage des infrastructures à celui des hommes, la compagnie minière fut très critiquée dans sa gestion de la crise : on abandonna la recherche de survivants trois jours après l’explosion, pendant qu’une partie de la mine était condamnée pour étouffer l'incendie et préserver le gisement. Vingt jours après l'explosion, treize rescapés réussirent à retrouver la surface par leurs propres moyens après des kilomètres d’errance dans l’obscurité, un quatorzième fut retrouvé encore quatre jours plus tard. S’ensuivirent une crise politique et un mouvement social qui déboucha sur l'instauration du repos hebdomadaire en France.
La catastrophe a eu lieu vingt ans après la parution du roman Germinal d'Émile Zola, quatre ans après la mort de l’écrivain.
Une nécropole abrite dans une fosse commune les corps de 272 mineurs non identifiés. Lors du centième anniversaire de la catastrophe a été aménagé un « parcours des rescapés », entre la nécropole et l'ancienne fosse dont sont ressortis les 13 survivants plus de deux semaines après l’explosion : sur un kilomètre, 21 bornes relatent les événements qui suivirent en surface, et la survie des rescapés dans les galeries.
Une des causes indirectes serait un feu de mine, déclenché les jours précédents dans une vieille galerie, peut-être par la lampe d'un mineur ou par l'échauffement spontané du gisement. Pour tenter d’étouffer l’incendie, on édifia plusieurs barrages consécutifs, d’abord de terre et de cailloux, puis en maçonnerie, ce qui a pu favoriser un phénomène de contre-explosion, soit l’explosion de fumées lorsque l’air est à nouveau rentré en contact avec l’atmosphère confinée chargée en gaz.
Un délégué des mineurs demanda une interruption sécuritaire de l’exploitation du charbon jusqu’à l’extinction du feu. Il ne fut pas écouté : au moment de l’explosion, près de 1800 mineurs se trouvaient dans les fosses, à une profondeur de presque 350 mètres.
L'explosion initiale souleva la poussière de charbon et la flamme parcourut 110 kilomètres de galeries en moins de deux minutes. Elle fut donc immédiatement suivie d’un coup de poussier beaucoup plus dévastateur et meurtrier. La chaleur de l’explosion transforma les galeries en fournaise, la déflagration balaya tout sur 110 kilomètres, rendant inutilisables plusieurs cages et projetant des débris et des chevaux jusqu’à dix mètres de haut à l’extérieur de la fosse, des gaz toxiques emplirent les galeries.
Accusée d’avoir privilégié le sauvetage des infrastructures à celui des hommes, la compagnie minière fut très critiquée dans sa gestion de la crise : on abandonna la recherche de survivants trois jours après l’explosion, pendant qu’une partie de la mine était condamnée pour étouffer l'incendie et préserver le gisement. Vingt jours après l'explosion, treize rescapés réussirent à retrouver la surface par leurs propres moyens après des kilomètres d’errance dans l’obscurité, un quatorzième fut retrouvé encore quatre jours plus tard. S’ensuivirent une crise politique et un mouvement social qui déboucha sur l'instauration du repos hebdomadaire en France.
La catastrophe a eu lieu vingt ans après la parution du roman Germinal d'Émile Zola, quatre ans après la mort de l’écrivain.
Une nécropole abrite dans une fosse commune les corps de 272 mineurs non identifiés. Lors du centième anniversaire de la catastrophe a été aménagé un « parcours des rescapés », entre la nécropole et l'ancienne fosse dont sont ressortis les 13 survivants plus de deux semaines après l’explosion : sur un kilomètre, 21 bornes relatent les événements qui suivirent en surface, et la survie des rescapés dans les galeries.
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