J'ai beaucoup aimé
Titre : Quand la terre était plate
Auteur : Jean-Claude GRUMBERG
Parution : 2025 (Seuil)
Pages : 176
Présentation de l'éditeur :
« Je m’aperçois à quel point il est difficile de raconter une histoire vraie, surtout quand on ne la connaît pas. »
Comment écrire quand les protagonistes d’un récit ont disparu ? Jean-Claude Grumberg rassemble son absence de souvenirs, les rares histoires racontées par Suzanne, sa mère, et les récits parcellaires arrachés à Maxime, son frère aîné. En revenant sur la vie de Suzanne, née à Paris en 1907 de parents originaires de Brody en Galicie (aujourd’hui en Ukraine), ce sont deux guerres mondiales et un siècle de soupçons, d’expulsions, d’exils et pogroms qu’il retrace, à sa manière si singulière, pointant l’absurdité sous l’horreur. C’est le portrait d’une femme qui élève seule ses deux fils lorsqu’elle comprend que leur père, Zacharie, ne reviendra pas d’« on ne sait où ».
Tout l’art de Jean-Claude Grumberg dans un récit bouleversant, aussi tendre que cruel.
Comment écrire quand les protagonistes d’un récit ont disparu ? Jean-Claude Grumberg rassemble son absence de souvenirs, les rares histoires racontées par Suzanne, sa mère, et les récits parcellaires arrachés à Maxime, son frère aîné. En revenant sur la vie de Suzanne, née à Paris en 1907 de parents originaires de Brody en Galicie (aujourd’hui en Ukraine), ce sont deux guerres mondiales et un siècle de soupçons, d’expulsions, d’exils et pogroms qu’il retrace, à sa manière si singulière, pointant l’absurdité sous l’horreur. C’est le portrait d’une femme qui élève seule ses deux fils lorsqu’elle comprend que leur père, Zacharie, ne reviendra pas d’« on ne sait où ».
Tout l’art de Jean-Claude Grumberg dans un récit bouleversant, aussi tendre que cruel.
Un mot sur l'auteur :
Jean-Claude Grumberg est l’auteur d’une vingtaine de pièces de théâtre, dont Demain
une fenêtre sur rue, Rixe, Les Vacances, Amorphe d’ottenburg, Dreyfus,
Chez Pierrot, En r’venant d’Expo, L’Atelier, l’Indien sous Babylone,
Zone libre, L’Enfant do, Rêver peut-être. Il est aussi l’auteur de Marie des grenouilles, pièce de théâtre pour la jeunesse créée en 2003 par Lisa Wurmser.
L’ensemble de son œuvre théâtrale est disponible aux éditions Actes Sud/Papiers qui ont également publié un recueil de ses pièces en un acte aux éditions Babel.
Il a reçu le prix du Syndicat de la critique, le prix de la SACD, et le prix Plaisir du théâtre pour Dreyfus, le prix du Syndicat de la critique, le grand prix de la Ville de Paris et le prix Ibsen et le Molière pour L’Atelier, ainsi que le Molière du meilleur auteur et le prix du théâtre de l’Académie française pour Zone libre et le Grand Prix de la SACD 1999 pour l’ensemble de son œuvre.
L’ensemble de son œuvre théâtrale est disponible aux éditions Actes Sud/Papiers qui ont également publié un recueil de ses pièces en un acte aux éditions Babel.
Il a reçu le prix du Syndicat de la critique, le prix de la SACD, et le prix Plaisir du théâtre pour Dreyfus, le prix du Syndicat de la critique, le grand prix de la Ville de Paris et le prix Ibsen et le Molière pour L’Atelier, ainsi que le Molière du meilleur auteur et le prix du théâtre de l’Académie française pour Zone libre et le Grand Prix de la SACD 1999 pour l’ensemble de son œuvre.
Avis :
Pièces de théâtre, scénarios, récits pour enfants et romans : Jean-Claude Grumberg a beaucoup écrit sur son vécu d’enfant juif caché pendant la seconde guerre mondiale, sur son père déporté sans retour et sur son premier métier de tailleur. Au soir de sa vie, il entreprend de raconter sa mère, Suzanne, qui, passée au travers des mailles de la déportation, s’est toujours refusée à évoquer le passé après avoir retrouvé ces deux fils à Paris après-guerre.Quelques anecdotes et de rares photographies sont le seul matériau dont l’auteur dispose quand il s’attelle à son livre. C’est bien trop peu pour former la ligne d’un récit biographique. Alors, au premier abord découragé, il a l’idée, comme il l’a déjà fait par le passé, de recourir au conte. Usant des bribes échappées à l’oubli comme des cailloux d’un Petit Poucet, il enjambe ombres et lacunes chaussé de bottes de sept lieues, pour coudre à gros traits, entrelacés des fils plus fins de son propre cheminement intérieur dans cette démarche, la trajectoire trouée d’ellipses, comme autant de chambres d’écho de l’Histoire, d’un destin malmené par son siècle.
Ainsi, se superposant à l’ombre fuyante de la disparue née à Paris en 1907 de parents originaires de Brody, en Galicie – aujourd’hui ukrainienne, cette ville autrefois la plus juive d’Europe ne compte désormais plus aucun Juif ou presque parmi ses habitants –, resurgit un XXe siècle balafré par deux guerres mondiales, par les pogroms et par l’exil forcé des populations juives de toute l’Europe. Et si les récits maternels font défaut à l’auteur en laissant à leur place un silence assourdissant, nul n’est besoin au lecteur de surmener son imagination pour combler lui aussi, guidé par les flashs narratifs de ce conte, les trous d’une histoire individuelle confrontée comme tant d’autres aux inconcevables cauchemars à répétition nés de l’antisémitisme.
Hommage émouvant et tendre à une mère disparue, ce livre est aussi un nouveau round du combat littéraire de l’auteur contre la haine des Juifs, dans l’espoir qu’on puisse enfin la ranger au placard des temps ignares, comme ceux où l’on croyait encore que la terre était plate. (4/5)
Citations :
En plus il y a des jours où le malheur frappe si fort les humains, comme une tornade qui jette à terre tout ce qui tient debout, comme un torrent qui inonde et noie… et moi, ces jours-là, je dois écrire encore, je dois ressasser, parler du bonheur interdit dont j’ai joui, oser dire : « Soyez heureux, malgré tout. Aujourd’hui vous avez le droit de l’être, pire, vous en avez le devoir. »
Si j’avais été plus brave, je ne me serais pas dirigé vers le théâtre, je serais devenu voleur. Je suis devenu voleur d’ailleurs, voleur des histoires des uns et des autres pour en faire des livres. C’est ça, écrire, des bribes de souvenirs, vrais ou inventés qu’importe, de livres lus aussi, ce sont les livres qui font écrire. Allez, il est temps pour ce soir d’aller rêver très fort. Le rêve est encore libre, mais souvent il vous condamne.
Serait-ce l’effet de l’âge de ne plus savoir comment commencer et encore moins comment finir ce qui semble bien devenir au fil des jours et des pages un dernier casse-croûte pour la route ? Je n’aimerais pas qu’il ait un goût amer. J’aimerais finir comme j’ai vécu, grâce à toi et à quelques autres, et surtout pas sans t’avoir dit combien je t’aimais.
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