dimanche 8 mars 2020

[Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises





Coup de coeur 💓

 

Titre : La plus précieuse des marchandises

Auteur : Jean-Claude GRUMBERG

Editeur : Seuil

Année de parution : 2019

Pages : 128

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons...
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Jean-Claude Grumberg est l’auteur d’une vingtaine de pièces de théâtre, dont Demain une fenêtre sur rue, Rixe, Les Vacances, Amorphe d’Ottenburg, Dreyfus, Chez Pierrot, En r’venant d’Expo, L’Atelier, l’Indien sous Babylone, Zone libre, L’Enfant do, Rêver peut-être. Il est aussi l’auteur de Marie des grenouilles, pièce de théâtre pour la jeunesse créée en 2003 par Lisa Wurmser.

L’ensemble de son œuvre théâtrale est disponible aux éditions Actes Sud/Papiers qui ont également publié un recueil de ses pièces en un acte aux éditions Babel.
Il a reçu le prix du Syndicat de la critique, le prix de la SACD, et le prix Plaisir du théâtre pour Dreyfus, le prix du Syndicat de la critique, le grand prix de la Ville de Paris et le prix Ibsen et le Molière pour L’Atelier, ainsi que le Molière du meilleur auteur et le prix du théâtre de l’Académie française pour Zone libre et le Grand Prix de la SACD 1999 pour l’ensemble de son œuvre.

 

 

Avis :

Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne… Nous ne sommes pas dans un conte de Charles Perrault, mais dans une fable imagée sur la seconde guerre mondiale en France, la déportation et les camps de la mort.

Avec la distanciation, et même la poésie, que permet le conte, tout est dit en ces cent vingt et quelques pages : l’antisémitisme, la cruauté et l’innommable, la résistance de quelques héros malgré eux, les étincelles d’humanité dans un océan de désespoir et d’anéantissement, la volonté de croire et de s’accrocher comme à une bouée de sauvetage à ce que l’homme peut avoir de coeur, parfois, malgré tout.

Non sans ironie ni amertume, l’auteur touche ici à la disparition de son grand-père et de son père dans les camps d’extermination nazis et fait référence en appendice à des personnages réels, dont la mention brève et sèche ajoute à l’émotion concentrée dans la morale de l’histoire.

Ce petit bijou de livre est une fleur poussée sur un tas de ruines quelque part dans notre mémoire, un récit singulier qui s’attache à ce qui semble à la fois si incongru et si merveilleux pour les survivants : l’espoir et l’amour. La vie continue, et il convient de la préserver comme l’on protégerait du vent la flamme d’une chandelle. Coup de coeur. (5/5)

 

 

Citation :

Voilà la seule chose qui mérite d’exister dans les histoires comme dans la vie vraie. L’amour, l’amour offert aux enfants, aux siens comme à ceux des autres. L’amour qui fait que, malgré tout ce qui existe, et tout ce qui n’existe pas, l’amour qui fait que la vie continue.

La Ronde des Livres - Challenge 
Multi-Défis d'Hiver 2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire