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Titre : La belle histoire des cathédrales
Auteur : Alain BILLARD
Editeur : De Boeck / Adapt-Snes
Parution : 2021
Pages : 320
Présentation de l'éditeur :
Prouesses architecturales de la démesure, les
cathédrales sont des symboles puissants de la vie spirituelle. Chargées
d’histoire, elles sont le meilleur témoignage du savoir-faire des hommes
et de la détermination de leurs commanditaires. Elles auraient toutes
un air de famille et ce n’est pas fortuit car leur architecture est
intimement liée à une même démarche de conception initiée
progressivement depuis l’antiquité.
Rédigé par un architecte passionné d’histoire et de vulgarisation, ce
panorama chronologique résume, par fiches de deux pages largement
illustrées, l’évolution architecturale de ces cathédrales jusqu’aux
projets contemporains les plus fous.
Viendront se mêler aux dates
clés de ces édifices : témoignages artistiques (peinture, littérature,
cinéma…), faits divers (effondrements, incendies, tremblements de
terre…), industrialisation (carrières de pierre, forêts, utilisation de
l’acier et du béton…) ou bien grands hommes influents (Suger, Gaudi,
Perret…).
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Architecte, Alain Billard a enseigné à l'Ensap-Bordeaux et à l'Ensa-Paris/Belleville. Ingénieur de formation et docteur en archéologie, il a exercé un rôle d'expert ou de chargé de mission auprès du ministère de la Culture. Invité dans de nombreux colloques internationaux pour traiter de l'enseignement de la construction et, par ailleurs, de la stabilité des bâtiments anciens, il est aussi l'auteur de nombreux manuels techniques coédités par les éditions Eyrolles et l'Afnor.
Avis :
C’est en 313, avec l’édit de Constantin qui accorde la liberté de culte à toutes les religions, que commence l’histoire des cathédrales, construites pour accueillir la cathèdre des évêques de chaque diocèse. Des humbles abbatiales mérovingiennes aux grandes églises cathédrales romanes puis gothiques, de leur réinvention à la Renaissance à une succession de styles nouveaux jusqu’à la fin du XIXe siècle et, enfin, à la révolution esthétique contemporaine, leur conception et leur édification n’ont cessé d’évoluer, donnant le jour à des monuments souvent impressionnants, voire même inouïs, reflets de la pensée et du savoir de leur époque.
Rythmé par des fiches en doubles pages alliant textes et photographies, le tout échelonné sur une frise chronologique courant sur sept périodes majeures, ce livre retrace deux millénaires d’évolution architecturale, qui intéresseront autant les passionnés que les néophytes. Car, si ces derniers ne profiteront sans doute pas complètement de tous les commentaires, dont la tonalité nettement technique trahit clairement la passion et l’expertise de l’architecte chez l’auteur, ils n’en trouveront pas moins grand intérêt à la très parlante observation chronologique, qui leur permettra de replacer, dans le temps et par tendances, les édifices qu’ils connaissent déjà, qu’ils ont peut-être même visités, ou qu’ils découvrent ici au travers de clichés photographiques choisis. Particulièrement significatives des prouesses techniques et de leur exploitation esthétique et artistique, ces images sont l’occasion d’un émerveillement renouvelé à chaque page, et ne manqueront pas de susciter l’envie d’aller voir et revoir ces impressionnants et émouvants chefs d’oeuvre.
La mise en page sobre et lisible, la frise chronologique en haut de chaque double page, les renvois utilement disposés pour permettre une lecture thématique, la limpidité du glossaire, ainsi que les pages d’introduction et de conclusion qui ponctuent chaque section, contribuent efficacement à la clarté de cet ouvrage didactique. Aux explications essentiellement consacrées à l’évolution des compétences et du savoir-faire des concepteurs et des bâtisseurs, répondent les magnifiques illustrations exposant leur exploitation esthétique et artistique, et quelques pistes de réflexion sur la portée politique, socio-économique et, ici, sacrée, de l’architecture.
Cet ouvrage de qualité, aussi pointu dans les connaissances partagées que facilement abordable dans sa présentation abondamment illustrée, est à même de séduire un large public. Il intéressera tout particulièrement les lecteurs, soit déjà avertis, soit simplement curieux, de l’évolution des savoirs architecturaux et de son impact sur la créativité esthétique et artistique. (4/5)
Rythmé par des fiches en doubles pages alliant textes et photographies, le tout échelonné sur une frise chronologique courant sur sept périodes majeures, ce livre retrace deux millénaires d’évolution architecturale, qui intéresseront autant les passionnés que les néophytes. Car, si ces derniers ne profiteront sans doute pas complètement de tous les commentaires, dont la tonalité nettement technique trahit clairement la passion et l’expertise de l’architecte chez l’auteur, ils n’en trouveront pas moins grand intérêt à la très parlante observation chronologique, qui leur permettra de replacer, dans le temps et par tendances, les édifices qu’ils connaissent déjà, qu’ils ont peut-être même visités, ou qu’ils découvrent ici au travers de clichés photographiques choisis. Particulièrement significatives des prouesses techniques et de leur exploitation esthétique et artistique, ces images sont l’occasion d’un émerveillement renouvelé à chaque page, et ne manqueront pas de susciter l’envie d’aller voir et revoir ces impressionnants et émouvants chefs d’oeuvre.
La mise en page sobre et lisible, la frise chronologique en haut de chaque double page, les renvois utilement disposés pour permettre une lecture thématique, la limpidité du glossaire, ainsi que les pages d’introduction et de conclusion qui ponctuent chaque section, contribuent efficacement à la clarté de cet ouvrage didactique. Aux explications essentiellement consacrées à l’évolution des compétences et du savoir-faire des concepteurs et des bâtisseurs, répondent les magnifiques illustrations exposant leur exploitation esthétique et artistique, et quelques pistes de réflexion sur la portée politique, socio-économique et, ici, sacrée, de l’architecture.
Cet ouvrage de qualité, aussi pointu dans les connaissances partagées que facilement abordable dans sa présentation abondamment illustrée, est à même de séduire un large public. Il intéressera tout particulièrement les lecteurs, soit déjà avertis, soit simplement curieux, de l’évolution des savoirs architecturaux et de son impact sur la créativité esthétique et artistique. (4/5)
Citations :
Extraits de leur milieu d’origine, les matériaux naturels ont un cycle de vie abrégé. La résistance du bois ou d’une pierre ne se calcule pas, elle s’estime car il s’agit d’un matériau mourant. Pour cette raison, le tailleur de pierre observe et sonne son bloc avant le premier coup de ciseau : il le frappe avec une massette, un marteau à long manche, pour tester sa solidité ; le son que le bloc émet le renseigne sur la densité de la pierre, sa solidité ou sa fragilité.
L’expression du sacré est certainement la quête la plus difficile à laquelle soit confrontée depuis toujours la sensibilité humaine ; il ne suffit pas de donner à un bâtiment l’image d’une salle de spectacle ni de l’installer au point le plus en vue d’une cité ou le plus fréquenté, voire le plus immédiatement accessible, ni d’en faire une œuvre d’art aux couleurs et aux formes chargées de valeurs esthétiques, ni même de l’indiquer d’une pancarte signalétique ou d’une croix pour en faire une église. Cette architecture se doit d’être porteuse de sens.
De l’Atlantique à la mer Caspienne et au-delà, de l’Egypte à la mer du Nord, l’empire romain a marqué son autorité en imposant le même dessin d’architecture à ses cirques, ses théâtres, ses thermes, ses arcs de triomphe, ses basiliques et ses forums. Toutes les civilisations ont fait et continuent de faire la même chose sur les territoires et les peuples qu’elles entendent maîtriser.
En Europe, les voyageurs disent qu’aux mêmes époques les cathédrales qu’ils visitent se ressemblent toutes. Pourquoi ? Parce que l’architecture est un lien dans la succession des étapes dans la pensée de l’homme. A un moment donné de l’histoire, elle ancre la civilisation dans une pensée globale de référence. C’est elle qui forge l’éducation, la culture, les savoir-vivre mais aussi la conception de la vie politique, économique et sociale ; elle n’est pas unique mais unificatrice.
L’expression du sacré est certainement la quête la plus difficile à laquelle soit confrontée depuis toujours la sensibilité humaine ; il ne suffit pas de donner à un bâtiment l’image d’une salle de spectacle ni de l’installer au point le plus en vue d’une cité ou le plus fréquenté, voire le plus immédiatement accessible, ni d’en faire une œuvre d’art aux couleurs et aux formes chargées de valeurs esthétiques, ni même de l’indiquer d’une pancarte signalétique ou d’une croix pour en faire une église. Cette architecture se doit d’être porteuse de sens.
De l’Atlantique à la mer Caspienne et au-delà, de l’Egypte à la mer du Nord, l’empire romain a marqué son autorité en imposant le même dessin d’architecture à ses cirques, ses théâtres, ses thermes, ses arcs de triomphe, ses basiliques et ses forums. Toutes les civilisations ont fait et continuent de faire la même chose sur les territoires et les peuples qu’elles entendent maîtriser.
En Europe, les voyageurs disent qu’aux mêmes époques les cathédrales qu’ils visitent se ressemblent toutes. Pourquoi ? Parce que l’architecture est un lien dans la succession des étapes dans la pensée de l’homme. A un moment donné de l’histoire, elle ancre la civilisation dans une pensée globale de référence. C’est elle qui forge l’éducation, la culture, les savoir-vivre mais aussi la conception de la vie politique, économique et sociale ; elle n’est pas unique mais unificatrice.
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