J'ai beaucoup aimé
Titre : Invisibles (Los invisibles)
Auteur : Lucia PUENZO
Traductrice : Anne PLANTAGENET
Parution : 2018 en espagnol (Argentine)
2019 en français (Stock)
Pages : 224
Présentation de l'éditeur :
Ils sont trois. Trois enfants des rues de Buenos Aires. Trois petits
voleurs, les meilleurs du quartier du Once. Pour eux, rien n’est
impossible. Ils ont accepté une mission périlleuse en Uruguay. Arrivés
sur place, ils déchantent : enfermés dans une propriété de 60 hectares,
ils doivent cambrioler neuf villas protégées par des gardiens armés et
des chiens. Pour sortir vivants de cette prison dorée, ils n’ont qu’une
option : réussir.
Dans ce roman aux allures de thriller, Lucía Puenzo expose la part d’ombre de l’Argentine et le destin bouleversant de ces enfants, devenus invisibles aux yeux de la société.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1976, Lucía Puenzo est une auteure et réalisatrice argentine. Son premier long métrage, XXY,
remporte le grand prix de la Semaine de la Critique à Cannes en 2007 et
le prix Goya du meilleur film étranger en 2008. Elle publie son premier
roman L’enfant poisson (Stock, 2010) à 23 ans. Invisibles est son sixième roman.
Avis :
La Enana, Ismael et Ajo sont trois enfants des rues de Buenos Aires, âgés de seize, treize et six ans. Ils ont été recrutés et littéralement dressés par une organisation d'agents de sécurité corrompus, pour cambrioler des maisons. Leur "patron" décide de les vendre à d'autres malfrats en Uruguay, où le jeune trio doit s'attaquer à un complexe de luxueuses villas hautement protégées : une mission à hauts risques où, à la moindre anicroche, leur vie ne pèsera pas lourd.
Le sujet ne peut qu'interpeler et l'on se prend vite d'affection pour ces gamins livrés à eux-mêmes et réduits aux pires expédients pour leur survie, proies idéales pour tous les prédateurs et exploiteurs de misère, dans des pays où la corruption et le banditisme gangrènent des pans entiers de la société, et où la vie ne vaut pas toujours bien chère.
Le récit est enlevé, empreint de suspense, et extraordinairement tendre : relaté à hauteur d'enfants, il nous fait partager leurs peurs et leurs souffrances, mais aussi leur solidarité, leur capacité à profiter du présent et à s'émerveiller d'un rien malgré la violence et la crapulerie ambiantes. L'on traverse ainsi le pire d'un pas relativement léger, emporté par l'inconscience de l'enfance, inquiet et horrifié néanmoins de comment tout cela va bien pouvoir finir.
Pourtant, la fin, tout à fait désarçonnante par sa brutalité en queue de poisson, n'est pas, n'en déplaise au lecteur, ce qui compte le plus dans cette histoire : au-delà de la dénonciation des conditions de vie et de l'exploitation de ces gosses des rues, confrontés très jeunes au crime, à la violence et à la mort, l'auteur a choisi de mettre l'accent sur l'incroyable capacité de résilience de l'enfance. La peur et la faim sont là, mais jamais le désespoir, tandis que le jeu et la magie, illustrés par la petite touche de fantastique qu'a choisi d'ajouter l'auteur, restent toujours prêts à resurgir.
A ceci près que j'ai trouvé la petite fantaisie fantastique plutôt superflue et la fin insuffisamment aboutie, j'ai été séduite par ce roman captivant et agréable à lire, qui sait si bien se glisser dans la peau de ses jeunes personnages et nous faire partager leur regard sur un monde désespérément corrompu et dangereux. (4/5)
Le sujet ne peut qu'interpeler et l'on se prend vite d'affection pour ces gamins livrés à eux-mêmes et réduits aux pires expédients pour leur survie, proies idéales pour tous les prédateurs et exploiteurs de misère, dans des pays où la corruption et le banditisme gangrènent des pans entiers de la société, et où la vie ne vaut pas toujours bien chère.
Le récit est enlevé, empreint de suspense, et extraordinairement tendre : relaté à hauteur d'enfants, il nous fait partager leurs peurs et leurs souffrances, mais aussi leur solidarité, leur capacité à profiter du présent et à s'émerveiller d'un rien malgré la violence et la crapulerie ambiantes. L'on traverse ainsi le pire d'un pas relativement léger, emporté par l'inconscience de l'enfance, inquiet et horrifié néanmoins de comment tout cela va bien pouvoir finir.
Pourtant, la fin, tout à fait désarçonnante par sa brutalité en queue de poisson, n'est pas, n'en déplaise au lecteur, ce qui compte le plus dans cette histoire : au-delà de la dénonciation des conditions de vie et de l'exploitation de ces gosses des rues, confrontés très jeunes au crime, à la violence et à la mort, l'auteur a choisi de mettre l'accent sur l'incroyable capacité de résilience de l'enfance. La peur et la faim sont là, mais jamais le désespoir, tandis que le jeu et la magie, illustrés par la petite touche de fantastique qu'a choisi d'ajouter l'auteur, restent toujours prêts à resurgir.
A ceci près que j'ai trouvé la petite fantaisie fantastique plutôt superflue et la fin insuffisamment aboutie, j'ai été séduite par ce roman captivant et agréable à lire, qui sait si bien se glisser dans la peau de ses jeunes personnages et nous faire partager leur regard sur un monde désespérément corrompu et dangereux. (4/5)
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