J'ai aimé
Titre : L'Académie de l'air
(academiAerului)
Auteur : Daniel MARCU
Traductrice : Gabrielle DANOUX
Parution : bilingue
(roumain / français)
en 2020 (ManifArte)
Pages : 112
Présentation de l'éditeur :
L’Académie de l’air : survols et autres manifestes artistiques de l’avant-garde nouvelle.
L’âme aboie à tous les chiens invisibles cachés dans les caves secrètes dont les gens ont peur et qu’ils fuient pour se réfugier dans leurs pensées.
Quel air engloutit des êtres vivants et des cités de pierre, en les empêchant de s’admirer dans les miroirs ? Sont-ce peut-être les symphonies de l’air troublé par des yeux soniques, ou bien la malédiction de l’air qui comprend le premier et le dernier tressaillement de vie dans un hologramme porteur de virus apathiques ?
Je me réjouis cependant de t’accueillir sur la planète à l’air conspiratif, dans une ère glaciaire dont nous ne sortirons pas trop tôt — la cryogénisation du feu est la solution finale pour que nous oubliions qui nous sommes et que nous comprenions comment nous pouvons être.
Mes paroles ne ressentent pas le besoin d’admirer le crépuscule de la civilisation humaine ni la révolte de l’être germé, mais seulement de capter une énergie qui ne cesse pas en même temps que nous. Relique de l’âme qui oublie d’être enfantine et se met à hurler à la lune, comme dans l’amphithéâtre de l’Académie de l’air maintes fois chanté.
L’âme aboie à tous les chiens invisibles cachés dans les caves secrètes dont les gens ont peur et qu’ils fuient pour se réfugier dans leurs pensées.
Quel air engloutit des êtres vivants et des cités de pierre, en les empêchant de s’admirer dans les miroirs ? Sont-ce peut-être les symphonies de l’air troublé par des yeux soniques, ou bien la malédiction de l’air qui comprend le premier et le dernier tressaillement de vie dans un hologramme porteur de virus apathiques ?
Je me réjouis cependant de t’accueillir sur la planète à l’air conspiratif, dans une ère glaciaire dont nous ne sortirons pas trop tôt — la cryogénisation du feu est la solution finale pour que nous oubliions qui nous sommes et que nous comprenions comment nous pouvons être.
Mes paroles ne ressentent pas le besoin d’admirer le crépuscule de la civilisation humaine ni la révolte de l’être germé, mais seulement de capter une énergie qui ne cesse pas en même temps que nous. Relique de l’âme qui oublie d’être enfantine et se met à hurler à la lune, comme dans l’amphithéâtre de l’Académie de l’air maintes fois chanté.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
"Manif-artiste" et poète anarchiste, Daniel Marcu
vit et écrit à Roman en Roumanie, où avec Maria Marcu, PopArt artiste
peintre qui illustre ses poèmes, il tente de faire vivre encore la force
réactionnaire de la poésie.
Avis :
Tout d’abord, je remercie de tout coeur Gabrielle Danoux pour son geste de pure gentillesse qui m’a tant touchée : je me sens immensément honorée de me voir offrir un exemplaire numéroté et dédicacé de la luxueuse édition de ce recueil de poèmes de Daniel Marcu.
Ayant déjà pu apprécier les traductions de Gabrielle qui permettent aux francophones de découvrir la littérature roumaine, j’ai été plus que jamais impressionnée par son investissement dans la promotion des auteurs roumains et par la finesse de son travail : quoi de plus difficile que de traduire de la poésie ?
Ayant déjà pu apprécier les traductions de Gabrielle qui permettent aux francophones de découvrir la littérature roumaine, j’ai été plus que jamais impressionnée par son investissement dans la promotion des auteurs roumains et par la finesse de son travail : quoi de plus difficile que de traduire de la poésie ?
Bilingue et illustré par les œuvres de Maria Marcu, ce recueil porte bien son nom : les poèmes qu’ils nous présentent semblent avoir été capturés sur les ailes de l’inspiration, dans un délicat exercice de funambule qui défie les normes et l’ordinaire. Il faut s’abandonner à ce souffle qui nous apporte ces mots et se laisser envahir par les images et les émotions qu’ils suscitent. Certains poèmes m’ont paru moins accessibles, l’ensemble souvent déconcertant, ce qui semble intentionnel dans le cadre de cette poésie d’avant-garde destinée à ouvrir les horizons. Les pépites y sont nombreuses. Voici mes préférées :
« L’anarchie, c’est quand tu as vécu une mort et que tu es mort d’une vie
Laissant ton ombre courir librement
Sans qu’elle doive s’appuyer sur des clôtures de barbelé. »
« Je lègue la liberté à ceux qui n’ont jamais pleuré la liberté,
Mais sont morts des milliers de fois avant de la vivre. »
« Plus personne ne lit de poésie
Aujourd’hui,
Les mots s’enfoncent comme des godillots dans la boue
Sans pouvoir se délivrer
De l’étau gluant des volcans de glaise. »
« Reste unique. Ne cherche pas à appartenir à une foule, car tout nombre
Divisé par lui-même est égal à un, et multiplié par un il ne change jamais. »
Encore une fois merci à Gabrielle, pour son amitié qui me va droit au coeur, et pour son investissement littéraire et artistique qui, pour ma part, contribue à élargir mon champ d’investigation culturelle : je suis ravie en tout cas de cette invitation à rejoindre l’Académie de l’air !
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