J'ai beaucoup aimé
Titre : Bismillah - Nouvelles marocaines
Auteur : Brahim SIRAJ-DINE
Parution : 2023 (Le Yéti)
Pages : 160
Présentation de l'éditeur :
Pour avoir interrogé un jour ma mère sur le choix de mon
prénom, j’ai eu pour seule réponse la précision suivante : “Kalthoum a
perdu un fils qui s’appelait Brahim et tu as hérité de son prénom”.
Brahim Siraj-Dine nous livre des récits où il ne s’agit pas de retrouver ses racines, mais de laisser s’exprimer les liens indéfectibles à la culture première. Le présent y convoque le passé, le passé colore le présent. Ses nouvelles marocaines révèlent un regard tour à tour étonné, complice, cruel ou amusé, lucide ou bouleversé.
Brahim Siraj-Dine nous livre des récits où il ne s’agit pas de retrouver ses racines, mais de laisser s’exprimer les liens indéfectibles à la culture première. Le présent y convoque le passé, le passé colore le présent. Ses nouvelles marocaines révèlent un regard tour à tour étonné, complice, cruel ou amusé, lucide ou bouleversé.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Brahim Siraj-Dine est de double nationalité, marocaine et française. Né à
Casablanca en 1952, il s'installe définitivement en France au début des
années soixante-dix. Dégagé de toute responsabilité professionnelle en
2013, il se consacre pleinement à l'écriture.
Avis :
Né à Casablanca et établi en France depuis le début des années soixante-dix, Brahim Siraj-Dine, aujourd’hui septuagénaire, a passé au Maroc le premier quart de sa vie, celui si intense de l’enfance et de l’adolescence, et le reste de l’autre côté de la Méditerranée. Il rassemble ici, en autant de bribes et facettes composant au final le paysage de sa culture première en même temps que le très agréable recueil de nouvelles d’un conteur né, souvenirs et anecdotes de sa vie et de ses séjours au Maroc.Parti depuis un demi-siècle, l’auteur a beau revenir régulièrement dans le pays de sa jeunesse, force lui est de constater qu’il y est devenu ce qu’il appelle un « marocolon », en tous les cas, un Marocain d’un autre temps, surpris notamment par la disparition des marques et des objets qui lui étaient familiers et sont restés ses petites madeleines de Proust, le Maroc n’étant bien sûr pas resté figé sur son arrêt sur image à lui, au moment de son départ. Etonnement donc, nostalgie parfois, lucidité toujours, accompagnent le regard de l’écrivain sur sa part culturelle, aujourd’hui tout autant qu’hier, indissolublement marocaine.
En quelques pages chaque fois, rarement plus, la narration égrène faits et situations vécus comme marquants ou significatifs et construisant une expérience et un témoignage que l’on s’imaginerait aisément écouter jusqu’au bout de la nuit, suspendu aux lèvres de ce conteur si captivant dans son irrésistible authenticité. D’objets usuels en situations ordinaires – chez le coiffeur, dans un café, sur la plage parmi les joueurs de football, dans la rue à se faire cirer les chaussures… –, d’anecdotes en histoires plus longues, drôles ou terribles, toujours vraies – recherche de la tombe oubliée de l’écrivain Driss Chraïbi, idiot du village au formidable instinct musical, persécutions militaires et policières… –, ce sont ainsi mille détails du quotidien passé et présent, de l’enfance à la circoncision, du mariage aux obsèques, qui, comme l’on feuillèterait un album d’images vivantes auxquelles l’on tient profondément, nous invitent à une plongée hautement affective dans la culture marocaine.
Une nouvelle publication très attachante des éditions du Yéti, tant l’on se prend d’intérêt et de sympathie pour ce narrateur touchant de simplicité et de sincérité, qui sait si bien raconter les histoires et partager sereinement sa part d’âme marocaine. (4/5)
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