samedi 27 mai 2023

[Orsenna, Erik - Saint-Aubin, Isabelle (de)] Petit précis de mondialisation 4 : Géopolitique du moustique

 




J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Petit précis de mondialisation 4 :
           Géopolitique du moustique

Auteur : Erik ORSENNA -
               Dr Isabelle de SAINT-AUBIN

Parution :  2017 (Fayard)

Pages : 288

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :

Cette histoire du moustique dans la mondialisation racontée avec humour et précision par Erik Orsenna nous fait découvrir : l’effroi, causé par tous les maladies provoquées par ce minuscule insecte, l’humilité dont doit faire preuve l’homme dans sa recherche de résultat (car la vie n’est qu’une longue suite de remises en cause), et une forme d'émerveillement qui vise à mieux vivre en humain grâce au moustique. 
« Les moustiques viennent de la nuit des temps (250 millions d'années), mais ils ne s'attardent pas (durée de vie moyenne : 30 jours). Nombreux (3 564 espèces), volontiers dangereux (plus de 700 000 morts humaines chaque année), ils sont répandus sur les cinq continents (Groenland inclus). Quand ils vrombissent à nos oreilles, c’est une histoire qu'ils nous racontent : leur point de vue sur la mondialisation. Une histoire de frontières abolies, de mutations permanentes, de luttes pour survivre, de santé planétaire, mais aussi celle des pouvoirs humains (vertigineux) qu’offrent les manipulations génétiques. Allons-nous devenir des apprentis sorciers ? Toutefois, ne nous y trompons pas, c'est d'abord l'histoire d'un couple à trois : le moustique, le parasite et sa proie (nous, les vertébrés). Après le coton, l'eau et le papier, je vous emmène faire un nouveau voyage pour tenter de mieux comprendre notre terre. Guyane, Cambodge, Pékin, Sénégal, Brésil, sans oublier la mythique forêt Zika (Ouganda) : Je vous promets des surprises et des fièvres ! »
« Pour un tel périple dans le savoir, il me fallait une alliée. Personne ne pouvait mieux jouer ce rôle que le docteur Isabelle de Saint Aubin, élevée sur la rive du fleuve Ogooué, au coeur d'un des plus piquants royaumes du moustique. » 

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur : 

Né en 1947, Erik Orsenna est écrivain et membre de l'Académie française. Après des études de philosophie, de sciences politiques et d'économie, il devient enseignant-chercheur, puis docteur d'Etat en finance internationale et en économie du développement à l'Université de Paris I et à l'École normale supérieure. En 1981, il travaille au ministère de la Coopération, aux côtés de Jean-Pierre Cot. Conseiller culturel à l'Élysée de 1983 à 1984, il seconde Roland Dumas sur les questions africaines au ministère des Affaires étrangères au début des années 1990. Parallèlement maître des requêtes au Conseil d'État en décembre 1985, il est nommé conseiller d'État en 2000. Erik Orsenna fait partie du Haut Conseil de la Francophonie. Auteur de nombreux ouvrages, essais et romans, il reçoit le Prix Goncourt en 1988 (L'Exposition coloniale, Seuil). Inclassable explorateur et conteur invétéré, il a raconté la mondialisation à travers le coton, l'eau, le papier, le moustique, les villes et les cochons, Il est ambassadeur de l'Institut Pasteur. Auteur de nombreux succès, dont, récemment, Beaumarchais, un aventurier de la liberté  (Stock, 2019) et Cochons, voyage aux pays du Vivant, 2020.

 

 

Avis :

Il n’y a que l’Antarctique et l’Islande qui leur échappent encore. Partout ailleurs, ils sont des nuées, éphémères mais sans cesse renouvelées – sept générations en un an – et donc dotées d’une capacité d’adaptation qui les rend quasi invincibles. Et ils tuent. Dengue, chikungunya, zika, fièvre jaune, paludisme... : responsables de plus de 800 000 décès humains par an, les moustiques sont notre premier ennemi sur cette planète. Pourtant, les éradiquer pourrait avoir des conséquences plus terribles encore...

Après ses trois autres « précis de mondialisation » sur le coton, l’eau et le papier, Erik Orsenna, alors ambassadeur de l’Institut Pasteur – il occupe le siège du scientifique à l’Académie française –, s’intéresse en 2017 à la « géopolitique du moustique ». Pour tout comprendre de ces petits mais costauds envahisseurs, il s’est rendu dans les pays où ils sévissent le plus, a rencontré d’éminents spécialistes de l’Institut Pasteur, à Paris, Dakar, Cayenne et Phnom Penh, et, avec une précision teintée d’humour, mêle ses réflexions, elles aussi souvent piquantes, à cet ouvrage de vulgarisation scientifique co-écrit avec sa compagne, l’angiologue Isabelle de Saint Aubin.

Le texte est intéressant, voire souvent fascinant, et a de quoi faire frémir. Car le constat est sans appel. Ce ne sont pas seulement le moustique et ses multiples espèces qui, toujours plus résistants, apprennent à conjurer toutes nos tentatives pour les vaincre. Les parasites, virus et bactéries, dont ils sont aujourd’hui les vecteurs les plus efficaces – loin devant les tiques, chauves-souris et autres hôtes déjà bien inquiétants dans ce livre – et que nous n’avons pas encore tous rencontrés – la covid-19 n’a surgi au grand jour qu’après la rédaction de cet ouvrage –, sont eux aussi tellement intelligents et opportunistes dans leur stratégies de survie qu’ils rendent inutile, et même dangereuse, toute velléité de destruction de leurs porteurs actuels. Sans parler des multiples espèces indispensables que la disparition du moustique condamnerait à périr d’inanition, tous ces organismes tueurs auraient vite fait de trouver une solution de rechange, peut-être plus terrible encore pour nous, pauvres Goliaths pourtant prompts à jouer les apprentis sorciers, autrefois à coups de produits chimiques, aujourd’hui, à l’aide de la génétique.

Documenté et instructif, ce mémento sur le moustique se lit comme un roman, parfois drôle, souvent étonnant, riche de pistes de réflexion dont on regrette seulement que ce format ne se prête à leur développement. Citons en deux, à méditer au son crispant de cet insecte si détesté : « Voilà le secret pour survivre : l’adaptation ! (…) de là, venait peut-être la fragilité et la noblesse de l’espèce humaine. Elle voulait changer la vie. Et la vie se vengeait. Il est vrai que, si notre espèce voulait tant « changer la vie », c’était à son seul bénéfice. » « Quand la dynamique de l’espèce l’emporte sur la revendication de l’individu, il y a gros à parier que la vitalité générale y gagne. » (4/5)

 

 

Citations :

Si l’on excepte les bactéries et les virus, notre Terre abrite six cent vingt mille espèces de champignons, trois cent cinquante mille espèces de plantes et huit millions d’espèces animales. Parmi lesquelles les vertébrés, dont nous sommes, ne comptent que pour… huit mille.


Nous avons déjà répertorié plus de trois millions d’espèces d’insectes ! Et, chaque année, nous en découvrons plus de dix mille nouvelles ! Où arrêterons-nous ? À cinq, six millions ? Tiens, voilà un exemple, un exemple de chez nous, où la prolifération est bien moins grande que sous les Tropiques. La forêt de la Massane, dans les Pyrénées-Orientales. Sur trois cents hectares – qu’est-ce que trois cents hectares ? rien du tout, un confetti –, on a compté trois mille cinq cents espèces d’insectes !


Voilà le secret pour survivre : l’adaptation !                 
Je quittai mon professeur en me disant que, de là, venait peut-être la fragilité et la noblesse de l’espèce humaine. Elle voulait changer la vie. Et la vie se vengeait. Il est vrai que, si notre espèce voulait tant « changer la vie », c’était à son seul bénéfice.


Quand la dynamique de l’espèce l’emporte sur la revendication de l’individu, il y a gros à parier que la vitalité générale y gagne.


Les tiques, mouches, moucherons, puces, punaises nous font ainsi cadeau de très graves affections, parfois meurtrières (quatre cent mille trépas chaque année).(…)
Mais le moustique est, de loin, le vecteur le plus dangereux. Il porte le chikungunya, la dengue, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre jaune, le Zika, l’encéphalite japonaise, la fièvre du Nil occidental, la filariose lymphatique et, bien sûr, le paludisme. À lui seul, celui-ci tue plus de quatre cent mille fois par an, la plupart de ses victimes étant des enfants de moins de cinq ans. La dengue, quant à elle, menace plus du tiers de la population mondiale : 2,5 milliards de personnes, réparties dans plus de cent pays.
Bref, le moustique est bien l’ennemi public numéro un.


Savez-vous que les galeries de tous les métros du monde abritent des colonies de grillons ? (…)
À Paris, la nuit, durant l’interruption des transports, les oreilles les plus sensibles peuvent s’enchanter de leur stridulation si caractéristique. Les yeux fermés, on pourrait se croire en Provence. Seuls les musiciens avertis savent distinguer l’appel à l’amour du grillon de celui de la cigale.
Hélas, le silence regagne du terrain. Chassés par les normes d’hygiène de leurs premières demeures favorites, les fournils des boulangers, les grillons avaient donc trouvé refuge dans nos réseaux de transport souterrains. Ils y trouvaient gîte, chaleur et couvert avec une prédilection pour… les mégots.
Or, la plupart n’ont pas survécu à l’interdiction formelle de fumer dans l’espace du métropolitain. Si l’on peut se permettre, l’interdiction d’en griller une fut fatale aux grillons.


(…) le nombre des bactéries dépasse l’entendement : un gramme de terre agricole peut en contenir un milliard, de dix mille espèces différentes.
Sur la Terre, elles seraient cent cinquante milliards de milliards de fois plus nombreuses que les êtres humains. Une autre caractéristique : elles s’adaptent avec facilité à tout nouvel environnement.
 
 
Qu’est-ce qu’une maladie émergente ? Une maladie qui commence à concerner les pays riches.


Et lorsqu’on tenta de dresser un bilan de cette « révolution », le résultat d’un million sept cent mille morts put être avancé. Un Cambodgien sur trois.          
Quarante ans plus tard, c’est-à-dire aujourd’hui, la secte islamiste Boko Aram ravage le nord du Nigeria et du Cameroun, ainsi que les abords du lac Tchad. Sa logique de mort ressemble trait pour trait à celle des Khmers : revenir à l’ « ancien temps », en l’occurrence celui du Prophète, éradiquer toutes les connaissances accumulées depuis et qui ont perverti les âmes, torturer et tuer pour éliminer les ennemis de la foi et terroriser les autres, offrir les femmes aux combattants… En 1994, huit cent mille Tutsis furent exterminés au Rwanda.          
Auparavant, des êtres de notre espèce, par ailleurs souvent cultivés, amateurs de Schubert et lecteurs de Goethe, avaient organisé la Shoah. Six millions de morts.
Avec toujours le même objectif : purifier.          
Comment expliquer que régulièrement, ici, puis là, et plus tard ailleurs, une folie meurtrière s’empare de notre espèce et la pousse à sortir de son humanité ?         
Quelle est cette maladie qui transforme un certain M. Kaing Guek Eav, honorable professeur de mathématiques, en Douch-le-bourreau ?       
À la fin de sa vie, sentant monter les tensions qui conduiraient à la Grande Guerre, Pasteur répétait qu’il avait pu guérir la rage qui vient des chiens, pas celle tapie dans le cœur des humains.
Rappelons-nous les statistiques : l’homme est, juste après le moustique, l’animal le plus meurtrier pour l’homme.


Les requins tuent dix personnes chaque année. Les loups, dix aussi ; les lions, cent, comme les éléphants ; cinq cents pour les hippopotames ; mille pour les crocodiles ; deux mille pour les ténias ; dix mille pour les escargots d’eau, les punaises, les mouches tsé-tsé ; vingt-cinq mille pour les chiens ; cinquante mille pour les serpents…
Mais, bravo les moustiques ! Sept cent cinquante mille morts humaines à votre tableau de chasse ! Nous, humains, méritons aussi quelques applaudissements : quatre cent soixante-quinze mille personnes tuées par la main de l’homme chaque année.


 Eh oui ! Personne n’y croit, mais nous en recevons vingt-deux mille chaque année.
– Qui sont ces gens ?
– Des mordus.
– La rage ? Mais depuis Pasteur et son premier petit patient Joseph Meister, depuis juillet 1885, je la croyais vaincue ! »
Retour brutal aux temps les plus anciens.
« Et, pardon, mais ces sacs qu’ils manient avec tant de précautions… ?
– Oh, ce sont les têtes des chiens qui les ont attaqués. Ça nous aide pour le diagnostic. Mais il faut d’abord attraper l’animal. Et si le voyage dure longtemps… vous imaginez les mouches. Et l’odeur ! »
Didier continue : « Huit cents morts, chaque année ! Huit cents qui n’auraient pas dû mourir… Et si vous saviez ce que signifie mourir de la rage…
– Parmi tous les souhaits, je n’ai pas celui-là.
– Allez sur YouTube. C’est sans doute la mort parmi toutes la plus horrible, on étouffe, on vomit, l’angoisse vous déchire… »
J’étais venu en Asie du Sud-Est pour les moustiques et c’étaient les chiens qui m’accueillaient. 


« Préparez-vous ! Le spectacle peut effrayer. »          
C’est donc un peu tendus que nous nous glissons dans un coin du jardin.          
« Et surtout restez sur le chemin, ne vous approchez pas du bois ! Danger ! »          
Il a sorti son portable. Il nous montre une photo de lui en quasi-cosmonaute :          « Je m’équipe avec soin, croyez-moi. Je ne tiens pas à attraper une saloperie. La technique est simple. Une fois sous leurs perchoirs, nous tendons une toile cirée… »          
« Imbécilement, je lui demande ce qu’il attend.          
« Eh bien… Vous n’avez pas deviné ? Les virus éventuels se retrouvent dans leurs déjections. Alors… quel beau métier que le nôtre ! Bac plus dix ou plus douze pour qu’un jour vous ayez l’honneur de vous faire pisser et chier dessus par des chauves-souris, si possible infectées. Certaines dépassent le mètre cinquante d’envergure. Mais celles que je vais vous présenter ne vont pas vous décevoir, déjà de beaux oiseaux, ou de jolis rats, comme vous voulez, des Pteropus : d’un bout de l’aile à l’autre, une bonne soixantaine de centimètres. N’ayez pas trop peur quand même, pas de vampires parmi elles, rien que des frugivores, aucune ne va vous sucer le sang.          
– Et quelles sortes de virus portent-elles ?          
– Oh, parmi les plus méchants, le SRAS, par exemple, ou de très désagréables coronavirus. Ce n’est pas une raison pour les détester. Elles mènent leur vie. Comme les moustiques. »


On dirait d’abord des fanions sombres, flottant dans le vent. Et puis l’œil s’habitue, il les distingue mieux, il voit des pattes qui s’accrochent aux branches, il voit des têtes pointées vers le sol. Julien frappe plusieurs fois dans ses mains. Peine perdue. Les chauves-souris restent accrochées à leurs perchoirs. Deux ou trois seulement s’envolent, juste pour changer d’arbre.
« Il faudrait attendre le soir. Toute la journée, elles dorment. Soudain, elles décident de s’en aller, toutes ensemble. Et le ciel devient noir. Même moi, j’ai peur.


C’est ainsi que l’Orstom (Office de recherche scientifique et technique d’outre-mer, ancêtre de l’Institut de recherche et de développement) et l’Institut Pasteur installèrent une base en pleine forêt, à dix kilomètres de Kédougou, sur la route de Dakar. Pour cette raison, on appelle PK10 cet endroit devenu mythique. C’est là que sont collectés, depuis 1972, tous les moustiques possibles, en même temps que tout ce qu’ils transportent avec eux. Grâce à ceux que l’on nomme les « captureurs ». Hommage leur soit rendu ! Les pièges fonctionnant mal, on fait appel à des hommes et à des volontaires qui s’exposent à toutes les heures du jour et de la nuit, dans tous les lieux de la forêt.
Une fois le moustique posé sur son bras nu ou sur sa jambe, le courageux l’emprisonne prestement dans un tube. Parfois le geste n’est pas assez vif pour éviter la piqûre. Les « captureurs » sont donc vaccinés, et préventivement traités quand le vaccin n’existe pas, ce qui est le cas pour le paludisme. Avouons que ces précautions ne suffisent pas toujours…


L’Institut Pasteur s’est ainsi constitué, depuis cinquante-cinq ans, l’une des plus formidables collections au monde de vecteurs et de leurs passagers clandestins : parasites, bactéries et virus : pas moins de deux cents espèces. Virus d’aujourd’hui et virus de demain puisque nombre d’entre eux, comme on le sait, se réveillent un beau jour et se mettent à nuire. Il y a fort à parier qu’ils soient déjà répertoriés dans les archives pasteuriennes. C’est pourquoi les chercheurs qui travaillent à PK10 l’appellent la « Silicon Valley des virus ».


(…) tous les Ougandais, sans exception, ont souffert un jour ou l’autre du paludisme. Figurez-vous qu’une maison, une seule maison, peut contenir jusqu’à dix mille moustiques. 


La réponse ne s’est pas fait attendre. Immédiate et unanime, médecins et entomologistes. Contrôler ? Oui, mille fois oui, de toutes nos forces ! Éradiquer ? Jamais ! Ce ne sera jamais vraiment possible, jamais définitivement possible. Et heureusement ! Aucun risque n’est pire que celui de détruire un écosystème. Et chacun de développer son argument. Nous allons créer des monstres ! Et nos manipulateurs, je ne crois pas à leurs promesses : quoi qu’ils disent, si un problème se présente, jamais nous ne pourrons revenir en arrière ! Et les virus, s’ils perdent leurs maisons favorites pour se développer et leurs moyens habituels de transport, vous pensez qu’ils vont rester là et disparaître sans réagir ? Vous pensez vraiment, depuis le temps qu’ils existent, qu’ils ne vont pas trouver d’autres domiciles, d’autres vecteurs ? Et s’ils se révélaient pires pour nous, bien pires ?


Le théorème ne trompe jamais : lorsque dans une profession s’élève le taux de femmes, c’est que s’est abaissé le niveau des revenus.


Pour avoir navigué durant l’été en Alaska, je peux vous dire que la concentration de moustiques y est insupportable. C’est donc là que l’armée américaine, durant le début des années 1950, a testé l’efficacité de plus de dix mille combinaisons de toutes les molécules possibles. Il faut dire que les soldats y pullulaient, à cette époque de guerre quasi chaude avec l’Union soviétique, juste de l’autre côté du détroit de Behring. Une fois de plus, les militaires allaient faire progresser la santé. Quand je pense qu’on les accuse de ne penser qu’à occire !

 

 

Du même auteur sur ce blog :

 
 

 


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire