lundi 16 mai 2022

[Meek, James] Vers Calais, en temps ordinaire

 

 

 

J'ai aimé

 

Titre : Vers Calais, en temps ordinaire
            (To Calais, In Ordinary Time)

Auteur : James MEEK

Traducteur : David FAUKEMBERG

Parution : en anglais en 2019    
                   en français (Métailié) en 2022

Pages : 464

 

   

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Trois périples. Une route.
Angleterre, 1348. Une gente dame, lectrice du Roman de la Rose, fuit un odieux mariage arrangé, un procureur écossais part pour Avignon et un jeune laboureur en quête de liberté intègre une compagnie d’archers qui a participé à la bataille de Crécy. Tous se retrouvent sur la route de Calais. Venant vers eux depuis l’autre rive de la Manche, la Mort noire, la peste qui va tuer la moitié de la population de l’Europe du Nord.
Pendant ce voyage, assombri par le passé violent des archers et les avertissements des prêtres sur la fin du monde prochaine, les voyageurs se confrontent à la nature de leurs amours et de leurs désirs. La demoiselle séduite par l’amour courtois va découvrir ce qu’aimer veut dire, l’archer mettra son honnêteté à l’épreuve dans un contexte cruel et injuste, le procureur recevra des confessions qui remettront en cause sa façon de penser.
Au milieu des fumées des bûchers censés éloigner la pestilence, des bagarres, des us et des coutumes oubliés, des personnages magnifiques, complexes, drôles, nuancés et profondément humains vivent leurs aventures dans un monde médiéval à la fois étrangement plausible et complètement étranger.
Impressionnant exploit de langue et d’empathie, l’auteur ne falsifie jamais l’époque en l’assimilant à la nôtre, et crée ainsi un roman extraordinaire sur l’amour, les classes sociales, la foi, la perte, le genre et le désir sur fond de l’un des plus grands cataclysmes de l’histoire de l’humanité.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur : 

James MEEK est né à Londres en 1962 puis a grandi en Ecosse, à Dundee.
Grand reporter, il a vécu en Russie, à Kiev et à Moscou de 1991 à 1999 où il était correspondant. Il vit maintenant à Londres où il collabore au Guardian, à la London Review of Books et à Granta.
Il est l’auteur des ouvrages Un Acte d’amour et Nous commençons notre descente, tous les deux lauréats de prix littéraires et traduits à travers le monde.

 

 

Avis :

Nous sommes en Angleterre en 1348. Cela fait deux ans que la bataille de Crécy a vu les archers et la piétaille d’Outre-Manche abattre la chevalerie française. Les Anglais victorieux ont ensuite fait tomber Calais, et depuis la célèbre remise des clés de la ville par ses bourgeois, alors que la peste noire s’est mise à décimer l’Europe et donc aussi la population de la cité conquise, l’Angleterre colonise ce bout de terre arrachée à la France. Forts de diverses motivations, les futurs colons proviennent de milieux disparates. Sur la route qui doit les mener à embarquer, convergent ainsi une noble dame décidée à fuir un mariage arrangé, un procureur écossais en partance pour Avignon, et un jeune serf engagé comme archer pour acheter sa liberté. Les rumeurs quant à une meurtrière pestilence au-devant de laquelle ils courraient, vont bientôt laisser la place à une terrible réalité.

Que voilà un étrange et déconcertant ouvrage. L’érudition et la prouesse linguistique – chapeau bas, au passage, pour le traducteur David Faukemberg - y parfont à la perfection l’illusion d’un véritable roman du Moyen-Age. Au travers des trois personnages principaux issus de la noblesse, de la bourgeoisie et du peuple paysan, tournures, croyances et façons de penser se font le reflet de la diversité de langues et de statuts qui se côtoient dans l’Angleterre de cette époque. Langues savantes mêlées de latin et de français, mais aussi langues vernaculaires, s’y relaient avec une aisance confondante pour mieux donner un aperçu de la variété culturelle médiévale, telle qu’on la retrouve au travers de sa littérature.

Mais des livres à la réalité, il y a loin. De la légendaire chanson de geste aux sordides réalités coupables vécues après Crécy par la compagnie d’archers de Will, de l’amour courtois de l’allégorique Roman de la Rose qui sert de référence à la gente Bernadine à l’universelle aliénation de la femme dans toutes les couches de la société féodale, c’est finalement un voyage purement initiatique qui attend les protagonistes de cette histoire. Loin des « semblances » héroïques, religieuses ou amoureuses, chacun va apprendre le vrai prix de la vie et de la liberté, de l’amour et de la culpabilité. Et puis, alors que l’épidémie de peste paraît souvent une punition divine et déclenche des violences antisémites, elle contribue aussi à rebattre un tant soit peu les cartes sociales, quand nobles et gueux se retrouvent à égalité face à l’arbitraire de la maladie et de la mort, et lorsque campagnes abandonnées et manque de bras mettent à mal la pratique du servage.  

Finalement, ce n’est pas tant la langue, à laquelle on s’accoutume sans mal et avec un certain plaisir, qui rend si délicat l’accès à ce livre. C’est plutôt sa tournure d’esprit « médiévale », étrangement proche et étrangère à la fois, qui s’avère franchement déroutante. Comme lorsqu’il nous invite à l’une de ces représentations théâtrales de l’époque, qui rassemblaient alors toute la société, mais qui nous semblent aujourd’hui relativement hermétiques. Aussi, si la prouesse littéraire et historique impressionne, l’on risque d’y ressentir à la longue un détachement de plus en plus prononcé à l’égard de personnages par trop inaccessibles.

Il faut découvrir ce livre à nul autre pareil, conte médiéval en même temps que roman historique, exploit linguistique témoignant d’une grande érudition. Mais, à n’en pas douter, goûter ne voudra pas forcément dire aimer pour tous ses lecteurs. (3,5/5)

 

Citations :

« Alors éclairez-moi, dit-elle. Votre père souhaite vous marier à son ami. Pourtant votre Laurence est, à croire le portrait que vous dressez de lui, un excellent jeune homme de bonne famille, avec des perspectives d’avancement. S’il vous aime, pourquoi ne pas vous demander à votre père ?  
– Il fit sa requête, et icelle fut rejetée. Laurence ne possède point de fille à marier, au contraire de Sire Faisanderie. Et mon veuf de père estime avoir besoin, comme son ami, d’une nouvelle épouse.  
– Berna !  
– Il me répugne d’en parler, tant la chose est indigne. Leur intention est telle : Sire Faisanderie arrive ici, nous nous marions ce samedi puis partons avec mon père pour le Somerset, où, après la moisson, un second mariage sera célébré, unissant mon père à la fille de mon récent époux. »  
Pogge découvrit ses dents.
« Infâme, gronda-t-elle.  
– N’est-ce pas, que c’est abject ? Moi et cette autre damoiselle, la malheureuse, sommes nos propres dots.
 
 
L’infirmier leur a montré comment bannir la pestilence. Les corps sanglants chauds et humides avaient le plus à craindre, car les trous par où passait leur sueur étaient grandement ouverts, offrant aux gouttelettes morbides de la peste un passage vers l’intérieur du corps. Toutefois, même les plus froids et les plus secs d’entre eux couraient grand péril, s’ils n’empruntaient pas le chemin qu’il fallait. Ils ne devraient point besogner trop dur, de crainte que leurs corps s’échauffent et que leurs trous à sueur viennent à s’ouvrir en grand. Pas plus qu’ils ne devraient s’adonner à la luxure charnelle avec des femmes, ni se baigner dans une eau chaude, ni non plus rester plus d’un jour sans purger leurs entrailles. Ils devraient se passer de miel, d’ail, d’oignons, de poireaux et d’épices fortes ; manger des concombres, du fenouil, de la buglosse, des épinards et des fruits aigres, boire de l’eau coupée de verjus ou de vinaigre plutôt que du vin, et assaisonner leurs aliments avec un fort vinaigre. Il fallait fuir les tas de crottes ou d’immondices, les latrines et tous les lieux putrides et puants de cette espèce, et il serait bon que chacun emporte partout avec lui des fleurs odorantes, pour s’en obstruer les narines.  
« Quand la peste approche, même au cœur de l’été, le ciel s’assombrit en plein jour mais il n’y a d’abord point de pluie, rien que le tonnerre vers le sud. De nuit, des traits de foudre, ou des météores dans le ciel. Si un vent fort se lève du sud, où que vous soyez, trouvez refuge et assurez-vous de bien fermer huis et fenêtres côté sud. »  
Si la pestilence venait à les prendre, a dit l’infirmier, ils ne sentiraient point l’air vicié et humide pénétrer dedans eux par leurs narines, leurs bouches et leurs trous à sueur. L’air morbide s’infiltrait par le sang jusqu’au cerveau, au cœur et au foie, chacun de ces organes se démenant alors pour chasser le mal. Ceux qui se trouvaient pris éprouvaient d’abord des frissons, une roideur et des picotements de sang, et leur tête était douloureuse. Il arrivait parfois qu’ils toussent et tombent de sommeil. Des bubons indurés d’une grosseur allant du pois à l’œuf s’éveillaient sous la peau, dans l’entrecuisse si la souillure s’amoncelait dans le foie, sous les aisselles si c’était dans le cœur, et dans le cou ou sous la langue si le cerveau était frappé. Chez certains, des marques ou des points noirs apparaissaient sur la peau. Dans tous ces cas, la mort advenait sous trois jours.  
Chez d’autres, le mal empruntait un plus court chemin. Il s’attachait aux poumons, qui n’étaient plus capables, alors, de refroidir le cœur, et pour préserver celui-ci, le cerveau aspirait en lui la souillure, mais le cerveau n’était pas de taille à lutter, et le mal s’épandait brusquement dehors par les oreilles, dans un rugissement qui vous assourdissait, ou, ce qui était pire, par les yeux. Car alors, le malheureux pécheur périssait le jour même ; mais le temps qu’il vivait encore, il lui suffisait de mirer un homme et la pestilence transitait de ses yeux aux yeux de qui le voyait, et de là dans son cœur, son cerveau ou son foie.  
« Par conséquent, a dit l’infirmier, la première chose absolument requise quand la peste prend quelqu’un, c’est de lui nouer un linge autour des yeux, afin que le mal ne puisse sortir et contagionner ceux qui l’assistent, ou le prêtre chargé de purifier son âme avant qu’elle se libère. Des questions ? » 
 
 
« Bien que la meilleure arme contre la peste consiste en une vie vertueuse, je puis aussi, avec la bénédiction du Seigneur, aider tout homme qui a la volonté de s’aider lui-même. Ayant examiné en profondeur la santé de chacun de vous, et sachant quand et où vous êtes venus au monde, je suis en mesure de vous offrir ce qu’à Paris on nomme un colloque complet de traitement médical et personnel, c’est-à-dire, dans votre anglais, une leçon sur l’art des sangsues qui convient à chacun, fondé sur la connaissance de la disposition des planètes et des luminaires à l’heure de sa naissance, de la nature de ses humeurs, de la teinte et de l’humidité de sa langue et la clarté de sa pisse. Le colloque est agrémenté d’un sachet de simples séchées, savamment amalgamées afin de repousser la peste moyennant une cuillère chaque jour ; un pot de plâtres d’Emmanuel afin d’atténuer l’enflure ; et un pot de Bethzaer. Et ce n’est d’ailleurs pas tout : le colloque s’accompagne en outre d’une lame d’acier, tout spécialement conçue pour épancher le sang pestilentiel. Et si le mal devait être si puissant que ni les herbes, ni les saignées, ni le Bethzaer ne puissent vous guérir, j’ajoute une bouchée d’une mélasse destinée aux seuls rois et aux cardinaux, qui contient des violettes, des roses, du bois de santal, des perles, des oranges, des feuilles d’or, de la poudre d’argent, d’émeraude et d’os extrait du cœur d’un cerf. Toutes ces choses réunies, à Londres ou Paris, ne pourraient s’obtenir pour moins de vingt livres ; mais je suis prêt à offrir le colloque intégral à chacun de vos archers, adapté à ses besoins propres, les simples, les plâtres, le Bethzaer, la lancette à saigner, la mélasse des rois et tout le reste pour deux vingtaines de pennys d’argent. » 


Ils mouraient de nous tuer et de remporter la bataille, mais c’était pour eux comme un jour saint, quand on part à la chasse. Ils savaient point vraiment ce qui comptait le plus à la fin d’une chasse, estoquer le cerf ou être vu des autres en train de l’estoquer, le miroitement du soleil sur leur équipage, le geste bien tourné du bras portant l’épée, tout cela que le barde, après-coup, allait mettre en chanson ? Même un roi qui gagne ses batailles a besoin qu’on les chante, et pas seulement qu’on chante sa victoire mais la manière surtout dont il l’a remportée, de sorte que les gens, à tout jamais, s’en ressouviennent. Que trois fiers destriers sous lui furent massacrés, qu’il ferrailla à coups de hache tel un vilain, ou bien qu’il combattit sans heaume pour que tous voient de loin sa chevelure d’or.


« Tu mènes ton bœuf dans le mauvais sillon, procureur. Y a nulle pestilence en Angleterre, et je vais te conter le pourquoi. » De ses index dressés de part et d’autre de sa caboche, il figurait des cornes. « Les Juifs, il a dit. La France, l’Italie – toutes les terres qui ont la peste en sont grouillantes, et ces gens-là aspirent depuis toujours à crever les chrétiens. Mais le vieil Édouard, l’aïeul du présent roi, les a jetés dehors il y a de ça soixante hivers. Y a pas eu un seul Juif en Angleterre depuis, et tant qu’on les laissera dehors, ils pourront pas besogner leur peste sur nous.  
– Vous opinez sincèrement que toute la culpabilité de ce fléau incombe aux Juifs ? a questionné Thomas.  
– Tous ceux qui ont un brin de jugeote le savent.  
– Mais cela est sans fondement. Le pape lui-même qualifia de péché le fait de les en accuser. »  
Jour-Saint a écarquillé les yeux et poignardé du doigt la poitrine de Thomas. « Voilà le témoignage que le pape n’est rien qu’un outil aux mains du peuple cornu. Peut-être même plus qu’un outil. » Il a miré alentour de lui et baissé son timbre. « Pourquoi porte-t-il un si long chapeau, si c’est pas pour cacher ses cornes ?  
– Selon vous, le pape est un Juif ? »  
Jour-Saint a retroussé sa lèvre et il a acquiescé. « S’il veut faire la preuve du contraire, qu’il périsse lui-même du fléau. Alors, je l’estimerai comme un bon chrétien. »


La mort, comme ils l’appelaient, était arrivée à Heytesbury cinq jours auparavant, et elle avait déjà fauché quarante paroissiens, hommes, femmes et enfants, un tiers du bourg. Nul ne se rendait plus chez ses voisins, par craindre de se contagionner. Les gens suspendaient des linges à leurs fenêtres, un pour qu’on envoie le prêtre, deux pour qu’on leur laisse de quoi boire et manger, trois pour qu’on vienne emporter un corps. Le prêtre et le sonneur de clochette étaient allés et venus si souvent entre l’église et les domiciles des malades que nul ne leur prêtait plus attention. L’auberge était fermée, personne ne venait du dehors acheter les tissus qu’ils fabriquaient, les cultures étaient mûres mais nul ne voulait moissonner, et la moitié des bêtes étaient sans maître désormais.


Le prêtre s’est penché en avant pour tousser. Un petit crachat sombre a coulé de sa bouche et il s’est essuyé les lèvres du dos de la main, avant de reprendre. « Ed Sutton et les autres fouleurs, quand ils ont entendu que la mort était venue pour de bon, ils ont su qu’ils n’avaient plus longtemps à boire. Tous les soirs, ils sont restés debout jusqu’à ce que la bière qu’ils engloutissaient s’arrête à peine dans leurs tripes avant de se changer en pisse. Il y a deux jours, nous sommes allés chercher l’un d’eux dans sa maison, Gibby, mort comme un clou de porte. Je lui ai administré l’onction, on l’a couvert d’un drap et enterré. Il a été le premier à rejoindre la fosse. On avait à peine fait dix pas qu’on l’a entendu crier, disant qu’il était soit en enfer, soit à Heytesbury, et que s’il se trouvait à Heytesbury, ce bourg comptait un prêtre de trop. En le voyant debout dans la fosse, sa tête dépassant du linceul, en train de nous maudire, un grand rire nous est venu, Buisse et moi. On n’a pas su le contenir. Gibby avait tant bu que son épouse le pensait mort. »  
Il a secoué la tête et s’est essuyé les mains sur son aube. « Figurez-vous qu’hier il est mort de nouveau, pour de bon cette fois, et ce n’était pas aussi gai. »


Il est fascinant de constater combien nos spéculations sur la destruction de l’humanité se trouvent métamorphosées quand le spécimen le plus familier à être détruit est soi-même. La mort est universelle, et pourtant elle arrive à chaque individu, même en ces temps d’atroce mortalité, comme une espèce de miracle. Comment tout ce qu’il y a dans cet esprit et cette mémoire pourrait-il cesser ? Au lieu d’imaginer un univers sans humains, j’imagine un univers sans moi, et il pourrait aussi bien être silence et vide si je ne suis plus présent. Périssons tous simultanément, ou pas du tout ! En lieu et place d’une fervente préparation spirituelle au jugement divin et à l’éternité, s’impose une terreur exactement proportionnelle à ma présence corporelle – i.e., suffisamment petite pour mettre en évidence la mienne insignifiance dans le dessein universel, et suffisamment vaste pour m’anéantir.


Nous sommes tous pécheurs, dis-je. Votre notion de la pestilence comme châtiment divin ne prête guère à controverse. Mon impression, c’est qu’à cette occasion, Dieu décida d’accroître la quantité de Noé appelés à survivre pour repeupler le monde. Ce qui n’est pas sans conséquence. Il divisa ainsi, à tout jamais, l’humanité en deux espèces : les coupables et les fiers. Les premiers seront tourmentés par l’idée que eux, les survivants, sont moins méritants que ceux qui périrent. “Mes enfants étaient innocents”, diront les parents qui auront perdu des fils et des filles. “Ils ont été punis pour mes péchés. J’aurais dû mourir à leur place.” Les seconds interpréteront leur survie comme la confirmation qu’ils sont bien les favoris de Dieu. Les doutes qu’ils auront pu avoir sur leur propre conduite, quels qu’ils soient, s’envoleront ; tous leurs actes seront validés. La vertu se définira désormais comme leur propre satisfaction. Être, c’est être bon.


 

 

2 commentaires:

  1. "Un acte d'amour" m'a laissé un bon souvenir. Je voulais vous remercier de citer le traducteur David Fauquemberg. Je ne le connais pas en tant que traducteur mais en tant qu'auteur, avec un formidable roman de voyage sur l'Australie intitulé Nullarbor.

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    1. Merci de cette information. Nullarbor vient d'intégrer ma liste de livres à lire.

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