mardi 7 décembre 2021

[Augusto, Edyr] Casino Amazonie

 


 

 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Casino Amazonie (Bellhell)

Auteur : Edyr AUGUSTO

Traducteur : Diniz GALHOS

Parution : en portugais (Brésil) en 2020,
                   en français (Asphalte) en 2021

Pages : 208

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Bélem, dans le nord du Brésil. Dans ce pays où tout jeu d’argent est illégal, le docteur Clayton Marollo associe sa passion des cartes et son carnet d’adresses bien garni pour ouvrir des salles clandestines qui accueillent, nuit après nuit, hommes politiques, notables, trafiquants et vrais joueurs.
Gio, jeune homme élevé quasiment dans la rue, se fait remarquer par le tout-puissant Marollo, qui en fait son bras droit. Il se rend vite indispensable, jusqu’à l’arrivée de Paula, jeune joueuse de poker extraordinairement douée, qui fait tourner les têtes et suscite bien des convoitises dans ce milieu très fermé.
Roi, dame, valet : ces trois-là vont se convoiter, se haïr, se perdre.
Bienvenue dans les eaux troubles de Belém.

Edyr Augusto nous plonge à nouveau dans les bas-fonds de la capitale de l’Amazonie, lieu de tous les trafics, en multipliant les portraits d’une humanité-mosaïque.

  

Le mot de l'éditeur sur l'auteur : 

Natif de Belém, Edyr Augusto est journaliste, écrivain et dramaturge. Très attaché à sa région, l’État du Pará, il y ancre tous ses récits.

 

 

Avis :

Loin de se contenter de régner sur son empire médical et son réseau de cliniques à Belém, au nord du Brésil, le richissime docteur Clayton Marollo complète ses confortables revenus en ouvrant des casinos clandestins. Viennent s’y presser, dans ce pays où tout jeu d’argent est prohibé, aussi bien le gratin de la ville, notables et hommes politiques, que les malfrats en tout genre. Parmi les familiers, deux figures incontournables, Gio, que Marollo a sorti de la rue pour en faire son bras droit, et Paula, jeune joueuse professionnelle de poker, vont apprendre à leurs dépens qu’il est dangereux de se faire remarquer dans ce milieu infesté par la pègre…

Journaliste natif de Belém, c’est à la manière d’un correspondant de guerre, au travers d’un personnage reporter et romancier amené à recueillir, à ses risques et périls, les confidences de première main d’un redoutable caïd, que l’auteur déroule son récit. Il en résulte une crédibilité qui rend fiction et réalité inextricables. Autour de Marollo, Gio et Paula, se tisse bientôt un faisceau de fils narratifs, faisant apparaître une myriade de protagonistes, tous aussi peu recommandables les uns que les autres, et dessinant un tableau sans fard de la violence et de la corruption qui, loin de demeurer l’apanage de ses malfrats, gangrènent en réalité toutes les couches de la société de cette grande ville. Argent, pouvoir, plaisir : tout est motif de meurtre et rien n’y fait obstacle, puisque les forces de l’ordre elles-mêmes ont perdu le droit chemin. Ne demeurent que rapports de force et terreur, dans une escalade où le plus fort d’aujourd’hui rencontrera forcément son maître demain.

Sidéré par le tourbillon sans fin de brutalité et d’abjection dans lequel s’enfonce la narration, souffleté par l’écriture sèche, mêlée d’oralité, qui restitue sans filtre la vulgarité et la cruauté des protagonistes, le lecteur ressort d’autant plus assommé de cette immersion en enfer que tout y paraît plausible et authentique. Jamais auparavant le Brésil ne m’était apparu sous un jour aussi noir, assez comparable à ce qu’il me semblait jusqu’ici le paroxysme mexicain. (4/5)


Citation :

Tous les jours, il naît un million d’abrutis pour un petit malin. Et quand tout ce beau monde se rencontre, on peut faire des affaires, tu me suis ? (…) 
Tu sais, ce jeu ne repose que sur le talent des joueurs. En principe, c’est neuf personnes autour d’une table, deux cartes par joueur, cinq cartes sur la table, les mises de chacun, et c’est la meilleure main qui gagne. Mais il y a le bluff.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire