lundi 18 octobre 2021

[Halls, Stacey] Les sorcières de Pendle

 




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Titre : Les sorcières de Pendle
            (The Familiars)

Auteur : Stacey HALLS

Traductrice : Fabienne GONDRAND

Parution : en anglais (Etats-Unis) en 2019
                  en français en 2020 (Michel Lafon)
                  et 2021 (Pocket)

Pages : 448

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :    

Lancashire, 1612. A 17 ans, la jeune châtelaine Fleetwood Shuttleworth a déjà par trois fois perdu un enfant à naître. Déterminée à donner un héritier à son époux, elle redoute amèrement l’issue de sa quatrième grossesse. Lorsqu'elle croise le chemin d’Alice Gray, une jeune sage-femme qui connaît parfaitement les plantes médicinales, Fleetwood voit en elle son dernier espoir.
Mais quand s'ouvre un immense procès pour sorcellerie à Pendle, tous les regards se tournent vers Alice, accusée comme tant d'autres femmes érudites, solitaires ou gênantes. Fleetwood fera tout pour arracher, coûte que coûte, sa bienfaitrice à la potence…

 

 

Un mot sur l'auteur :

Native du Lancashire, Stacey Halls a étudié le journalisme et a écrit pour des publications telles que The Guardian, Stylist, Psychologies, The Independent, The Sun et Fabulous. En 2019, son premier roman The Familiars a rencontré le succès. Elle a aussi publié The Foundling en 2020.

 

 

Avis :

A dix-sept ans et après trois fausses couches, Fleetwood Shuttleworth, l’épouse du maître de Gawthorpe Hall, à Pendle dans le Lancashire, désespère de mener à bien sa quatrième grossesse. Elle s’attache les services d’Alice Gray, jeune sage-femme experte en plantes médicinales, bientôt accusée de sorcellerie en même temps qu’onze autres femmes de Pendle. Persuadée de mourir en couches sans l’aide d’Alice, Fleetwood n’a plus qu’une obsession : sauver la jeune femme de la pendaison, en intervenant lors du vaste procès pour sorcellerie qui s’ouvre à Lancaster en cette année 1612.

Parmi les plus célèbres d’Angleterre, ce procès pour sorcellerie est inhabituel par le nombre – onze - des sorcières exécutées en même temps. Il s’inscrit dans un contexte général de chasse aux contestataires religieux, lancée par un Jacques 1er soucieux d’imposer l’Église anglicane, et à ce point préoccupé par la sorcellerie qu’il a lui-même écrit un ouvrage incitant à pourchasser ses adeptes. Restées dans les mémoires, les sorcières de Pendle ont, depuis, largement inspiré la littérature, suscité récemment quelques pétitions pour leur réhabilitation, et font aujourd’hui le bonheur de l’activité touristique et de l’industrie du souvenir locales…

Si Stacey Halls a le mérite de nous faire découvrir ces événements du 17e siècle en Angleterre, elle s’en est toutefois si librement inspirée qu’on en reste largement sur sa faim sur le plan historique. Faute en est à la narration totalement centrée sur le personnage imaginaire de Fleetwood, dont les préoccupations sentimentales et procréatrices occultent presque tout le reste. A la fois bien trop moderne et d’un cruel manque d’épaisseur qui finit par la rendre exaspérante de naïveté, elle fait du récit une romance trop inconséquente et simpliste, qui, non contente de rejeter sa thématique historique à l'arrière-plan, crée une dérangeante sensation d’anachronisme. Reste un texte fluide et agréable, sans grande originalité de style, qui, après la lenteur de sa première moitié, s’anime des tentatives de son héroïne d’empêcher l’inéluctable, avant une conclusion sucrée à souhait.

Cette exploitation très légère et romanesque d’une thématique dans le vent séduira davantage les amateurs – à vrai dire, plutôt les amatrices ? -, de romance que de roman historique. Une déception pour ma part, qui m’aura néanmoins fait découvrir l’existence d’un intéressant fait d'histoire. (2/5)

 

 

Citation :

« Les lois sont comme des toiles d’araignée ; les petites mouches s’y prennent, les grosses passent au travers. » (Sir Francis Bacon)


 

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