samedi 13 février 2021

Interview de Blandine Bergeret, auteur de Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux

 


 

Bonjour Blandine Bergeret.
Récemment est sorti votre premier roman : Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux. Pouvez-vous décrire en quelques mots votre parcours et ce qui vous a menée à l’écriture ?


J’ai toujours aimé la lecture et l’écriture, sans pour autant prendre la plume. A l’issue d’une formation en commerce international et en langue russe, j’ai entamé un parcours professionnel en logistique. Les étapes de vie se sont enchaînées : un mari, un enfant, des changements de poste et ce n’est qu’à 35 ans passés que j’ai commencé à coucher des mots sur le papier. Plusieurs nouvelles avec, pour certaines d’entre elles, des parutions dans des revues spécialisées. Après la création d’une gazette mensuelle, lorsque j'étais responsable logistique chez Pepsico, j'ai persévéré dans l'écriture journalistique en créant mon site internet. Repérée par deux magazines spécialisés dans le domaine, j'ai collaboré à de nombreux articles et dossiers de presse durant deux ans. Puis, j'ai repris l'écriture personnelle en me lançant dans l’aventure d’un roman. J'ai participé à un appel à manuscrits organisé par l'ArtBouquine, une librairie, tenue par trois passionnés et également éditeur, avec l’immense plaisir d’être récompensée du 1er prix.


Votre livre parle de la difficulté d’une femme à sortir des schémas qu’on lui a inculqués pour enfin oser dire non et devenir elle-même. Pourquoi avoir imaginé cette femme ? Que représente-t-elle pour vous ?

Je suppose que j’ai mis dans Alice un bout de moi. Longtemps convaincue d’avoir un libre arbitre. Un sentiment illusoire bien souvent. Nous sommes pour partie ce que nous voulons être mais une autre, inconsciente, répond à des schémas structurants en lien avec notre environnement. Notre éducation. Notre culture. Nos relations. Nos croyances. Il n’est toujours simple de s’en libérer.


Pendant que votre héroïne peine à revendiquer sa liberté de femme parce qu’elle va à l’encontre de son éducation et des attentes de son entourage, d’autres personnages sont eux confrontés à la difficulté d’assumer leur homosexualité. Qu’est qui vous touche et vous émeut sur ces sujets ?

A titre personnel, je n’ai jamais été confrontée à l’homophobie, au racisme ou au sexisme mais les sujets autour de la tolérance, la bienveillance, l’accueil des différences me tiennent à cœur. Je trouve notre société, la française en particulier, engoncée dans la critique, la non-acceptation et le jugement. Certainement des sentiments évocateurs d’appréhension, de crainte ou de peur.


Qu’aimeriez-vous que vos lecteurs retiennent en particulier de votre livre ?

Je n’ai pas songé à cette question avant l’édition, si ce n’est l’envie que les lecteurs ressentent autant de plaisir à me lire que moi à écrire. Mais à la lecture des appréciations, sur le fond, je suis touchée par les ressentis éprouvés, par le fait que les lecteurs se déclarent touchés, remués ou émus. Une histoire qui les renvoie à leurs propres expériences, réflexions, contradictions ou questionnements, en s’identifiant, pour les lectrices, à Alice. Quelqu’un comme eux, comme vous et moi.
Et sur la forme, je suis ravie des retours qui évoquent mon style, une écriture ludique, pétillante et sensible.


Que représentent pour vous les livres et l’écriture ?

Un voyage intérieur. Des rêves. Une évasion. Quand je lis et particulièrement, quand j'écris, je suis ailleurs. J'enfile les souliers de mes personnages. Je plonge en eux. Je suis dans une bulle. Légère et insouciante.


Quel livre et quel auteur vous ont personnellement le plus marquée ?

J’aime les écrits contemporains, ancrés dans le réalisme, tels que Yasmina Khadra ou dernièrement, la découverte d’Impatientes de Djaïli Amadou Amal. J’apprécie les romans emplis d’émotions et de fragilité, notamment ceux de Delphine de Vigan, David Foenkinos, Claudie Gallay, Laurent Mauvignier... J’affectionne les fresques sociales et familiales d’auteurs comme Victoria Hislop, Douglas Kennedy ou Elena Ferrante. Et j’ai également un faible pour les policiers de Fred Vargas à Franck Thilliez, en passant par ceux aux accents scandinaves d’Arnaldur Indridason et Henning Mankell.


Avez-vous d’autres passions en dehors des livres ?

Les bons petits plats faits maison. Les vins de Bourgogne. L’effet relaxant du ressac de la mer. L’odeur des sous-bois et de l’herbe fraichement coupée. L’envol d’une coccinelle. Les terrasses de café. Les voyages pour le dépaysement.
Et plus particulièrement, la photographie. J’aime les détails, ceux devant lesquels personne ne s’arrête, ceux qui côtoient notre quotidien. La matière, les couleurs, les textures. Un carambolage d’instants présents.
Et le cinéma. Une passion de jeunesse avec des réalisateurs de cœur. Pétillant et coloré tel Almodovar. Les productions réalistes de Ken Loach. Les comédies de mœurs de Woody Allen.


Avez-vous d’autres projets de livres ?

Le second est quasiment terminé. Il me reste l’étape de relecture et corrections, le moins passionnant. Le troisième pointe le bout de son nez. Quant au quatrième, ce sera très certainement la suite de « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux ». Mais chaque chose en son temps.


Merci Blandine Bergeret d’avoir répondu à mes questions. 
Retrouvez ici la chronique de :
 
 


2 commentaires:

  1. Blandine sans triche, comme son écriture. Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux... Une interpellation, une écriture au féminin qui va chercher autant les lectrices que les lecteurs. A suivre...

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    1. Une écriture que l'on sent sincère en effet. Merci de votre passage.

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