dimanche 14 février 2021

[Montmartin, Yves] La mauvaise herbe

 




 

 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : La mauvaise herbe

Auteur : Yves MONTMARTIN

Parution : 2020 (Auto-Edition)

Pages : 250

 

  

 

 


 

 

Présentation de l'éditeur :  

Restée seule au milieu du jardin, la petite fille s’est relevée. Il ne lui reste plus qu’un ou deux mètres de terrain à travailler. Elle se rappelle les paroles de son père : «les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais».
Elle ne se doute pas que dans son cœur commence à germer une graine de mauvaise herbe; elle ne sait pas à ce moment précis qu’elle aussi, un jour, elle sera déracinée.

D'Alger à la banlieue lyonnaise, ce roman raconte le destin tragique d’une jeune femme algérienne, qui petite fille rêvait d’indépendance et de liberté et qui va se retrouver emprisonnée par le poids des traditions et de la religion.

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Yves Montmartin est né à Saint-Etienne en 1953, il souffre depuis son enfance de bibliophagie, maladie qu'il soigne avec de la lecture matin, midi et soir. Les bibliothèques et les librairies sont devenues ses centres de soins. L'écriture est pour lui une véritable thérapie.


 

Avis :

Amira grandit heureuse à Alger, y fait des études et y acquiert une indépendance professionnelle. Lorsqu’elle accepte de se marier, elle est loin d’imaginer combien sa vie va très vite lui échapper, sous le poids des traditions et de la religion.  

Cruel destin que celui d’Amira, qui aura vu toutes les portes ouvertes devant elle, par son éducation et par ses proches, se fermer hermétiquement l’une derrière l’autre pour l’enfermer dans la prison d’un mariage avec une famille traditionaliste. Car en même temps qu’à un époux, Amira se lie à une belle-famille et au cadre édicté par celle-ci. Les plus terribles gardiennes des règles de soumission féminine s’avèreront les autres femmes du clan - belle-mère et belle-sœur -, acharnées à réduire à leur merci cette nouvelle venue aux velléités d’indépendance d’autant plus insupportables qu’elles-mêmes n’ont jamais pu y prétendre un instant.   

S’ils auraient gagné à être mieux intégrés dans la trame romanesque plutôt que simplement exposés, de nombreux passages du récit sont explicites et instructifs sur le système éducatif algérien, sur les traditions du mariage, sur la structure familiale ou encore sur les rites des obsèques… Toutes ces informations soigneusement rassemblées font de cette lecture une immersion aussi dépaysante qu’intéressante dans la culture algérienne, et met en perspective la tragique et émouvante trajectoire d’Amira.

Ainsi se mêlent curiosité et émotions au fur et à mesure que se déroulent les fils de cette histoire, dans une croissante tension dramatique à l’issue en forme coup de poing. Impossible de ne pas s’attacher à Amira et à ses proches, alors que chacun de ces personnages prend vie avec un réalisme empreint de tendresse. Tout est crédible dans cette narration, qui amène peu à peu à comprendre comment, de nos jours, les femmes peuvent se retrouver les éternelles victimes de traditions, notamment religieuses, ceci malgré les avancées générales de la société. Une lecture aussi bouleversante qu’édifiante. (4/5)

 

Citations :

Tu  sais  Amira,  la  mort  d’un  enfant,  c’est  comme  une déflagration,  mais  le  monde  tout  autour  ne  l’entend  pas  et  ne peut voir les dégâts qu’elle a provoqués à l’intérieur de toi. Son absence  m’absorbe  complètement.  Je  ne  peux  penser  à  autre chose, où que je sois, quoi que je fasse, elle est là et pourtant elle n’est plus. C’est comme si j’étais « désenfantée ». C’est comme un courant qui m’emporte, et je ne peux pas lutter.


 

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