J'ai beaucoup aimé
Titre : La danse des ombres
(Dance of the Happy Shades)
Auteur : Alice MUNRO
Traductrice : Colette TONGE
Parution : en anglais (Canada) en 1968,
en français en 1979
Editeur : Québec Amérique
Pages : 180
Présentation de l'éditeur :
La Danse des ombres est le tout premier
recueil de nouvelles de l’écrivaine canadienne Alice Munro, nobélisée en
2013. À la lecture de cette œuvre publiée en 1968, on reconnaît les
grands thèmes qui habitaient déjà la pensée de l’auteure tels que la
relation parent-enfant, le renoncement, les trahisons, la maladie et la
vieillesse.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Alice Munro, née Alice Ann Laidlaw le 10 juillet 1931 à Wingham, est une écrivaine canadienne de langue anglaise. Couronnée par de nombreux prix au cours de sa carrière, Alice Munro est l’auteur de quatorze recueils de nouvelles et d’un unique roman, traduits et vendus dans le monde entier. Elle est considérée comme l’une des nouvellistes les plus influentes de son époque, non seulement au Canada, mais également partout dans le monde anglophone. En 2013, elle devient la première Canadienne à recevoir le prix Nobel de littérature.Avis :
Cette quinzaine de nouvelles se déroulent dans la campagne de l’Ontario, au Canada, dans les années quarante. Centrés sur des personnages féminins, très souvent une narratrice qui se remémore ses souvenirs d’enfance et de jeunesse, les récits ont un net parfum autobiographique. Les protagonistes en sont des gens ordinaires, pris dans un quotidien plutôt morne où il ne se passe guère d’évènements notables. Plus qu’à l’action, l’auteur s’attache à l’étude psychologique de ses personnages, à leurs rêves et désillusions, à leurs mesquineries et regrets. Dans ces vies insignifiantes, les cruautés du destin paraissent d’autant plus dures qu’elles demeurent invisibles et discrètes, ne provoquant que des ravages intimes et souterrains.
Chaque nouvelle est extrêmement bien construite et réussit en quelques traits d’une parfaite précision à restituer l’univers et la complexité de personnages plus vrais que nature. Toutes ne m’ont pas passionnée, mais leur ensemble m’a laissé une impression douce-amère de tristesse nostalgique, celle qui vous étreint en feuilletant un vieil album photo empli de personnes inconnues et disparues. La vie y apparaît fragile et fugace, si ce n’est dérisoire, dans un monde indifférent qui ne garde aucune trace des états d’âme et des émotions qui ont pourtant empli toute l’existence de ces êtres oubliés. La leçon à en tirer semble en être la nécessité de parvenir à être soi pour vivre pleinement, et pour cela de refuser d’abdiquer et de se soumettre à une pression sociale et familiale, débilitante et absurde, pour les femmes de cette époque.
Avec ce premier recueil paru quarante-cinq ans avant son obtention du Prix Nobel de Littérature, Alice Munro montre d’emblée un indéniable talent : celui de savoir déceler la subtilité derrière la plus apparente simplicité. (4/5)
Chaque nouvelle est extrêmement bien construite et réussit en quelques traits d’une parfaite précision à restituer l’univers et la complexité de personnages plus vrais que nature. Toutes ne m’ont pas passionnée, mais leur ensemble m’a laissé une impression douce-amère de tristesse nostalgique, celle qui vous étreint en feuilletant un vieil album photo empli de personnes inconnues et disparues. La vie y apparaît fragile et fugace, si ce n’est dérisoire, dans un monde indifférent qui ne garde aucune trace des états d’âme et des émotions qui ont pourtant empli toute l’existence de ces êtres oubliés. La leçon à en tirer semble en être la nécessité de parvenir à être soi pour vivre pleinement, et pour cela de refuser d’abdiquer et de se soumettre à une pression sociale et familiale, débilitante et absurde, pour les femmes de cette époque.
Avec ce premier recueil paru quarante-cinq ans avant son obtention du Prix Nobel de Littérature, Alice Munro montre d’emblée un indéniable talent : celui de savoir déceler la subtilité derrière la plus apparente simplicité. (4/5)
Citations :
Par endroits, la rue se trouve dans l’ombre des érables, dont les racines ont soulevé et craquelé le trottoir et se sont étalées, comme des crocodiles, dans les cours nues.Les arbres retenaient le froid de l’hiver : au-dessous, il restait de la neige, de la vraie neige, épaisse de un ou deux pieds. Autour des troncs, il y avait un cercle, un curieux espace noir, comme le rond d’air chaud que fait l’haleine en sortant de la bouche.
L’autre femme de l’Armée du Salut, qui était plus âgée et avait une figure jaune et huileuse et une voix presque masculine, disait : Au jardin du ciel les enfants poussent comme les fleurs. Dieu avait besoin d’une autre fleur et il a pris votre enfant. Ma sœur, vous devriez le remerciez et être contente.
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