dimanche 12 janvier 2020

[Appanah, Nathacha] Le ciel par-dessus le toit






 

J'ai aimé

Titre : Le ciel par-dessus le toit

Auteur : Nathacha APPANAH

Année de parution : 2019

Editeur : Gallimard

Pages : 128






 

 

Présentation de l'éditeur :

«Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c’est maison d’arrêt mais qu’est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu’entre les murs. Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là.»

Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé de tant d’éclats de noirceur nous transporte pourtant par la grâce de l’écriture de Nathacha Appanah vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames
.


Un mot sur l'auteur :

Mauricienne née en 1973, Nathacha Appanah a passé sa petite enfance à l'Ile Maurice, avant de venir s'installer en France où elle a suivi une formation dans le journalisme et l'édition. Ses romans ont été couronnés de nombreux prix littéraires.  
Le ciel par-dessus le toit a fait partie de la première sélection du prix Goncourt 2019.


Avis :

Devenue marginale et hermétique à la tendresse à cause d’un traumatisme remontant à l’enfance, Phénix est incapable de se montrer maternelle. A l’adolescence, sa fille a préféré fuir la maison. Dix ans plus tard, au même âge, son fils Loup se retrouve dans le quartier pour mineurs d’une prison.

L’écriture est jolie, l’art du conte maîtrisé et l’on ne s’ennuie pas une seconde dans cette histoire en clair-obscur, esthétiquement composée. C’est pourtant cette même recherche formelle qui a fini par s’avérer contre-productive chez moi : à force d’intentions poétiques et d’effets de style, le récit m’a semblé verser dans l’artifice, au trop grand détriment de sa crédibilité.

J’ai eu ainsi beaucoup de mal à me faire aux personnages : entre une mère objet de tous les fantasmes dont on ne percera jamais la déroutante image pour en comprendre vraiment les failles, un fils tellement fragile qu’il en paraît presque demeuré et fait bien plus office d’agneau sacrifié que de loup enragé, un médecin au comportement improbable lors d’un accouchement fantasmagorique qui occupe une place inexplicable dans le récit, seule la fille, par son absence, acquiert paradoxalement quelque réalité.

C’est finalement le très beau travail sur sa forme qui fait l’originalité de cette histoire. Sorte de clair-obscur parfois presque fantastique où dansent les ombres de personnages plus esquissés que réellement incarnés, elle confirme, s’il le fallait, une bien jolie plume, mais s’avère pour moi une relative déception après mon précédent coup de coeur pour Tropique de la violence du même auteur. (3/5)


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