jeudi 2 janvier 2020

[Bronsky, Alina] Le dernier amour de Baba Dounia





Coup de coeur 💓

 

Titre : Le dernier amour de Baba Dounia
          (Baba Dunjas letzte Liebe)

Auteur : Alina BRONSKY

Traductrice : Isabelle LIBER

Parution : en allemand en 2015,
                en français en 2019 (Actes Sud)

Pages : 160

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

Après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s’écoule en compagnie d’une chaleureuse hypocondriaque, d’un moribond fantasque et d’un centenaire rêvant d’amour.
Mais qui est l’auteur de la lettre à Baba Dounia, écrite dans une langue qu’elle ne comprend pas ?
D’une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky invente la comédie humaine post-cataclysmique.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Née en 1978 à Swerdlowsk, Alina Bronsky a grandi du côté asiatique de l’Oural. Elle est à présent journaliste et vit à Francfort-sur-le-Main. Après Scherbenpark (Kiepenheuer & Witsch, 2008, inédit en français), elle a publié Cuisine tatare et descendance. Ces deux livres ont été sur la liste du Deutschen Buchpreis et traduits dans plusieurs langues.

 

 

Avis :

Quelque trente ans après la catastrophe du réacteur et l’évacuation du village de Tchernovo voisin de la centrale, une poignée d’habitants a clandestinement entrepris de réoccuper les lieux, bravant les radiations et l’isolement. Parmi eux, Baba Dounia, une veuve nonagénaire dont les enfants vivent au loin, bien décidée à finir ses jours chez elle, entre son potager et ses quelques antiques voisins. Pourtant l’arrivée de deux nouvelles personnes, un père et sa petite fille, va faire basculer le fragile équilibre de la petite communauté.

Tout le livre repose sur l’attachant portrait d’une vieille femme au bout de sa modeste vie, vaillamment passée à trimer pour joindre les deux bouts et pour assurer l’avenir de ses enfants, heureusement, et même si cela lui brise le coeur, partis loin de ce lieu dévasté qui représente pourtant tout ce qui lui reste. Désarmant mélange de courage et de fragilité, elle est de ces personnes indéfectiblement humaines et intègres, étonnées d’en être admirables quand elles ne font que suivre leur instinct. Comment aurait-elle pu imaginer que sa spontanéité et son bon coeur lui vaudraient une notoriété bien au-delà des frontières de son pays ?

S’inspirant de son vécu d’émigrée russe en Allemagne, l’auteur recrée une atmosphère authentique et colorée, où lieux et personnages prennent vie d’une manière crédible et réaliste. Sa plume ironique et mordante réussit à rendre légers les sujets les plus graves : vieillesse et décrépitude, solitude et fossé entre les générations, suites d’une catastrophe nucléaire. Le drame devient tragi-comédie, et le lecteur se retrouve invité à un délicieux moment de tendresse et de charme. Coup de coeur. (5/5)

 

 

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