J'ai beaucoup aimé
Titre : Les fureurs invisibles du coeur
(The Heart's Invisible Furies)
Auteur : John BOYNE
Traductrice : Sophie ASLANIDES
Parution : en anglais en 2017,
en français en 2018 (JC Lattès)
et en 2020 (Le Livre de Poche)
Pages : 580
Présentation de l'éditeur :
Cyril Avery n’est pas un vrai Avery et il ne le sera jamais – ou du
moins, c’est ce que lui répètent ses parents adoptifs. Mais s’il n’est
pas un vrai Avery, qui est-il ?
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Né d’une fille-mère bannie de la communauté rurale irlandaise où elle a grandi, devenu fils adoptif d’un couple dublinois aisé et excentrique par l’entremise d’une nonne rédemptoriste bossue, Cyril dérive dans la vie, avec pour seul et précaire ancrage son indéfectible amitié pour le jeune Julian Woodbead, un garçon infiniment plus fascinant et dangereux.
Balloté par le destin et les coïncidences, Cyril passera toute sa vie à chercher qui il est et d’où il vient – et pendant près de trois quarts de siècle, il va se débattre dans la quête de son identité, de sa famille, de son pays et bien plus encore.
Dans cette œuvre sublime, John Boyne fait revivre l’histoire de l’Irlande des années 1940 à nos jours à travers les yeux de son héros. Les Fureurs invisibles du cœur est un roman qui nous fait rire et pleurer, et nous rappelle le pouvoir de rédemption de l’âme humaine.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
John Boyne est né en 1971 en Irlande. Il est l’auteur de dix romans et de quelques livres pour la jeunesse dont le célèbre Le garçon en pyjama rayé (Gallimard, 2006), qui s’est vendu à plus de six millions d’exemplaires dans le monde.
Avis :
Fille-mère bannie de son village de la très catholique Irlande de 1945, Catherine Goggin abandonne le narrateur à sa naissance, dans l’espoir de lui permettre une vie meilleure : adopté par un couple riche et excentrique de Dublin, l’enfant prend le nom de Cyril Avery et grandit dans l’indifférence bienveillante de sa nouvelle famille. Son amitié pour un gamin de son âge lui révèle bientôt son attirance pour les garçons, à une époque où l’homosexualité reste inconcevable…
Au travers de Cyril, c’est tout le drame d’être gay dans un environnement homophobe qui se déroule ici. Pendant toute sa jeunesse, des années quarante à soixante-dix, Cyril est confronté à une société rétrograde où la moindre déviance à la norme sociale est sévèrement, voire violemment, réprimée : si les filles-mères peuvent être mises au ban de la société, les gays peuvent être tabassés à mort en toute impunité. Les années quatre-vingt voient apparaître l’épidémie du SIDA, d’abord considérée comme une maladie honteuse et exclusive des homosexuels. Il faudra bien du temps à Cyril pour qu’il puisse envisager d’être heureux, de sortir du mensonge et de vivre son identité librement, à l’issue d’une longue quête entre différents pays, mais aussi entre sa famille d’adoption et sa famille de sang.
Oscillant entre humour noir et amertume, entre tendresse et cynisme parfois cru, cette longue et triste histoire est imprégnée des poignants regrets du narrateur, d’être né trop tôt dans une société enfin devenue aujourd’hui plus tolérante, et d’avoir mis toute une vie à pouvoir connaître la paix et l’harmonie avec lui-même. Même si le récit multiplie les coïncidences opportunes, servant parfois mieux sa portée didactique que sa parfaite vraisemblance, il donne vie à un personnage profondément humain dans ses doutes et ses ambivalences, et nous rappelle ce que peuvent parfois avoir d’absurde, et engendrer de violences, les normes religieuses et sociales d’un lieu et d’une époque : les femmes et les homosexuels ont fait beaucoup de chemin sur la route de leur liberté, mais il reste tant à faire, dans certaines parties du monde encore plus que dans d’autres. (4/5)
Au travers de Cyril, c’est tout le drame d’être gay dans un environnement homophobe qui se déroule ici. Pendant toute sa jeunesse, des années quarante à soixante-dix, Cyril est confronté à une société rétrograde où la moindre déviance à la norme sociale est sévèrement, voire violemment, réprimée : si les filles-mères peuvent être mises au ban de la société, les gays peuvent être tabassés à mort en toute impunité. Les années quatre-vingt voient apparaître l’épidémie du SIDA, d’abord considérée comme une maladie honteuse et exclusive des homosexuels. Il faudra bien du temps à Cyril pour qu’il puisse envisager d’être heureux, de sortir du mensonge et de vivre son identité librement, à l’issue d’une longue quête entre différents pays, mais aussi entre sa famille d’adoption et sa famille de sang.
Oscillant entre humour noir et amertume, entre tendresse et cynisme parfois cru, cette longue et triste histoire est imprégnée des poignants regrets du narrateur, d’être né trop tôt dans une société enfin devenue aujourd’hui plus tolérante, et d’avoir mis toute une vie à pouvoir connaître la paix et l’harmonie avec lui-même. Même si le récit multiplie les coïncidences opportunes, servant parfois mieux sa portée didactique que sa parfaite vraisemblance, il donne vie à un personnage profondément humain dans ses doutes et ses ambivalences, et nous rappelle ce que peuvent parfois avoir d’absurde, et engendrer de violences, les normes religieuses et sociales d’un lieu et d’une époque : les femmes et les homosexuels ont fait beaucoup de chemin sur la route de leur liberté, mais il reste tant à faire, dans certaines parties du monde encore plus que dans d’autres. (4/5)
Citation :
L’autre aspect qui faisait la renommée de Max était sa présence publique toujours plus importante.
(…)
Il finit par s’attirer l’animosité d’une nation tout entière pour ses opinions antirépublicaines, mais cela ne fit qu’augmenter sa popularité dans la presse, qui relayait la moindre de ses phrases déchaînées et se frottait les mains de plaisir, attendant que le scandale éclate. Max était la preuve vivante que peu importe que les gens vous aiment ou vous haïssent ; tant qu’ils savent qui vous êtes, vous pouvez aisément gagner votre vie.
(…)
Il finit par s’attirer l’animosité d’une nation tout entière pour ses opinions antirépublicaines, mais cela ne fit qu’augmenter sa popularité dans la presse, qui relayait la moindre de ses phrases déchaînées et se frottait les mains de plaisir, attendant que le scandale éclate. Max était la preuve vivante que peu importe que les gens vous aiment ou vous haïssent ; tant qu’ils savent qui vous êtes, vous pouvez aisément gagner votre vie.
Challenge 2019/2020
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire