J'ai aimé
Titre : Un poisson sur la lune
(Halibut on the Moon)
Auteur : David VANN
Traductrice : Laura DERAJINSKI
Parution : 2019
en américain chez Grove Press,
en français chez Gallmeister
Pages : 288
Présentation de l'éditeur :
“Les gens seraient-ils en réalité tous au bord du suicide,
toute leur vie, obligés de survivre à chaque journée en jouant aux
cartes et en regardant la télé et en mangeant, tant de routines prévues
pour éviter ces instants de face à face avec un soi-même qui n’existe
pas ?” Tel est l’état d’esprit de James Vann lorsqu’il retrouve sa
famille en Californie – ses parents, son frère cadet, son ex-femme et
ses enfants. Tous s’inquiètent pour lui et veulent l’empêcher de
commettre l’irréparable. Car James voyage avec son Magnum, bien décidé à
passer à l’acte. Tour à tour, chacun essaie de le ramener à la raison,
révélant en partie ses propres angoisses et faiblesses. Mais c’est James
qui devra seul prendre la décision, guidé par des émotions terriblement
humaines face au poids du passé, à la cruauté du présent et à
l’incertitude de l’avenir.
David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.
David Vann revisite son histoire familiale et réussit une confession spectaculaire, mêlant subtilement réalité et fiction pour livrer une implacable réflexion sur ce qui nous fait tenir à la vie.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
David Vann est né en 1966 en Alaska, et y a passé une partie de
son enfance avant de s'installer en Californie avec sa mère et sa sœur.
Il a travaillé à l'écriture d'un premier roman pendant dix ans avant de
rédiger en dix-sept jours, lors d'un voyage en mer, le livre qui
deviendra Sukkwan Island.
Pendant douze ans, il cherche sans succès à se faire publier aux
États-Unis : aucun agent n'accepte de soumettre le manuscrit, jugé trop
noir, à un éditeur. Ses difficultés à faire publier son livre le
conduisent vers la mer : il gagnera sa vie en naviguant pendant
plusieurs années dans les Caraïbes et en Méditerranée.
Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times. Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à sa plume et il commence à enseigner. David Vann propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 (...). Au total, moins de 3 000 exemplaires de cette édition seront distribués sur le marché américain.
Publié en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.
David Vann est également l'auteur de Désolations, Impurs, Goat Mountain, Dernier jour sur terre, Aquarium, L'Obscure clarté de l'air. Il partage aujourd'hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.
Après avoir traversé les États-Unis en char à voile et parcouru plus de 40 000 milles sur les océans, il échoue lors de sa tentative de tour du monde en solitaire sur un trimaran qu'il a dessiné et construit lui-même. En 2005, il publie A mile down, récit de son propre naufrage dans les Caraïbes lors de son voyage de noces quelques années plus tôt. Ce livre fait partie de la liste des best-sellers du Washington Post et du Los Angeles Times. Ce premier succès lui permet de gagner partiellement sa vie grâce à sa plume et il commence à enseigner. David Vann propose alors Sukkwan Island à un concours de nouvelles qu'il remporte et, en guise de prix, voit son livre publié en 2008 (...). Au total, moins de 3 000 exemplaires de cette édition seront distribués sur le marché américain.
Publié en France en janvier 2010, Sukkwan Island remporte immédiatement un immense succès. Il remporte le prix Médicis étranger et s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires. Porté par son succès français, David Vann est aujourd'hui traduit en dix-huit langues dans plus de soixante pays. Une adaptation cinématographique par une société de production française est en cours.
David Vann est également l'auteur de Désolations, Impurs, Goat Mountain, Dernier jour sur terre, Aquarium, L'Obscure clarté de l'air. Il partage aujourd'hui son temps entre la Nouvelle-Zélande où il vit et l'Angleterre où il enseigne, tous les automnes, la littérature.
Avis :
L’auteur raconte la dépression et le suicide de son père, lorsque lui-même avait treize ans. Pas à la première personne du singulier ni du pluriel, mais, comme dans une sorte de mise à distance ou d’autopsie, en mentionnant son père par Jim, et lui-même par David. Le récit n’en est pas pour autant froid le moins du monde, au contraire : avec une immense empathie, David reconstruit ce qui a dû se dérouler dans la tête de son père lors de ses derniers jours, lorsqu’il est venu d’Alaska où il résidait, seul, pour visiter une dernière fois sa famille en Californie : ses deux ex-femmes et ses enfants, ses parents, son frère et un ami d’enfance.
David n’a que peu de clés pour expliquer le mal-être paternel, juste quelques bribes d’observation familiale qui peuvent servir de début de pistes. L’objet du livre n’est pas d’expliquer, mais de plonger dans la peau et la tête de Jim pour tenter de ressentir la même chose que lui, dans une sorte d’introspection par procuration.
On imagine sans peine l’épreuve qu’à pu représenter pour l’auteur l’écriture de ce livre. Mais sans doute fut-elle moins pesante que l’écrasante interrogation que laisse un suicidé à ses proches. Cette lecture oppressante n’est pas une partie de plaisir : c’est une immersion dans un désespoir noir, un vide sans fond, une absence de sens qui n’a qu’une inéluctable issue.
Face à son délire suicidaire accompagné de pulsions meurtrières, en cette fin d’années soixante-dix, Jim ne rencontre guère de soutien : sa famille, effrayée et perdue, se réfugie dans un certain déni et ne réalise sans doute pas complètement la gravité de la situation. Le psychiatre ne prend pas les mesures qui aurait peut-être pu protéger Jim malgré lui. On s’effraye lorsque, entouré d’armes à feu dans cette famille passionnée de chasse, pour laquelle tirer semble aussi naturel et vital que respirer, Jim est maintes fois tenté, dans ses accès de colère désespérée, d’emmener ses proches ou des inconnus dans son dernier geste : il ne saurait y avoir de plaidoyer plus évident contre la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis.
J’ai refermé ce livre sur une sensation glaçante de noir vertige et d’impuissance désolée, face à une double et incommensurable souffrance : celle de Jim qui n’a trouvé d’issue que fatale, et celle de David, son fils, marqué de manière indélébile au point de tenter de revivre le supplice paternel par le biais de l’écriture. (3/5)
David n’a que peu de clés pour expliquer le mal-être paternel, juste quelques bribes d’observation familiale qui peuvent servir de début de pistes. L’objet du livre n’est pas d’expliquer, mais de plonger dans la peau et la tête de Jim pour tenter de ressentir la même chose que lui, dans une sorte d’introspection par procuration.
On imagine sans peine l’épreuve qu’à pu représenter pour l’auteur l’écriture de ce livre. Mais sans doute fut-elle moins pesante que l’écrasante interrogation que laisse un suicidé à ses proches. Cette lecture oppressante n’est pas une partie de plaisir : c’est une immersion dans un désespoir noir, un vide sans fond, une absence de sens qui n’a qu’une inéluctable issue.
Face à son délire suicidaire accompagné de pulsions meurtrières, en cette fin d’années soixante-dix, Jim ne rencontre guère de soutien : sa famille, effrayée et perdue, se réfugie dans un certain déni et ne réalise sans doute pas complètement la gravité de la situation. Le psychiatre ne prend pas les mesures qui aurait peut-être pu protéger Jim malgré lui. On s’effraye lorsque, entouré d’armes à feu dans cette famille passionnée de chasse, pour laquelle tirer semble aussi naturel et vital que respirer, Jim est maintes fois tenté, dans ses accès de colère désespérée, d’emmener ses proches ou des inconnus dans son dernier geste : il ne saurait y avoir de plaidoyer plus évident contre la légalisation du port d’armes aux Etats-Unis.
J’ai refermé ce livre sur une sensation glaçante de noir vertige et d’impuissance désolée, face à une double et incommensurable souffrance : celle de Jim qui n’a trouvé d’issue que fatale, et celle de David, son fils, marqué de manière indélébile au point de tenter de revivre le supplice paternel par le biais de l’écriture. (3/5)
Citations :
La peur existe seulement s’il y a quelque chose à sauver.
Ils pêchaient le flétan à la palangre dans un détroit entre les îles aléoutiennes, en bordure de la mer de Béring, et la ligne s’était accrochée au fond. Mais les vagues montaient à dix mètres, violentes, et la ligne les rivait au fond marin, quelque chose d’incroyable. Dès qu’une vague s’élevait sous eux, ils étaient comme aspirés en elle, une pression incommensurable.
— Tu sais, ça ressemble un peu à ça, dit Jim. La dépression, les creux. C’est un peu comme quand notre bateau était retenu, et à mesure que tout s’élève autour de toi, la pression ne fait qu’augmenter. C’est un peu comme ça. La description n’est pas parfaite, mais c’est quelque chose que tu as déjà connu. Tu t’en souviens ?
— Je m’en souviens. Mais un sentiment à l’intérieur de soi, ce n’est pas comme ça.
— Oh, c’est bien pire. Bien plus fort. Une vague de dix mètres, à côté, ce n’est rien. Quelques dizaines de tonnes d’aluminium maintenues par une vague, c’est léger, en comparaison.
À l’instant où mon père s’est enfui, ma mère n’était pas obligée de lever le fusil et de tirer. Elle aurait pu le laisser partir. Elle lui avait même écrit une lettre quand elle avait décidé de se suicider.
— Je pense qu’elle a appuyé sur la détente sans y penser. Sans y penser du tout.
— C’était un choix.
— Et si elle ne se contentait plus que d’observer, à ce moment-là ? Qu’elle ne vivait plus franchement sa vie, mais qu’elle la regardait se dérouler ? Un élan. Tout en mouvement.
— Ne crois pas ça. C’est dangereux de croire ça.
— Mais songe à ce qui se passait dans la vie de ta mère. La fin de leur mariage, contre son gré, aucun choix là-dedans, et il venait juste de lui dire qu’il avait eu une liaison avec quelqu’un d’autre pendant seize ans, c’est ça ?
— Oui.
— Et il lui a dit que toutes ces années n’étaient qu’un mensonge, comme si elle ne les avait jamais vécues. Seize années effacées, et la totalité de leurs années de mariage avant ça. C’est peut-être trop de choses à perdre d’un seul coup.
— C’est vrai. Mais elle n’était tout de même pas obligée de le tuer.
— Je pense que si, pour la simple raison qu’il avait une grande collection d’armes à feu. C’est simple. Les armes se trouvaient là, et plus rien n’était possible dans sa vie à elle, c’est dans ces instants qu’un fusil peut combler le fossé qui s’est creusé. Le fusil permet de recoller toutes les pièces. Il a le pouvoir de faire ployer le temps et les événements, c’est la seule chose qui peut contrer cet élan. Le monde retrouve sa logique. Et plus encore, ta mère peut redevenir réelle à cet instant. Après avoir appuyé sur la détente, elle réintègre sa vie. Elle est à nouveau présente, et c’est exactement ce qu’elle avait perdu.
Comme ça avait dû être incroyable d’appuyer sur la détente et de lui tirer dans le dos, et de tout changer. Et de refuser les conséquences, refuser de rester pour ce qui allait se produire ensuite, porter le pistolet à sa tempe. Si vite. Elle avait vécu en meurtrière l’espace de deux minutes, mais comme personne n’était au courant, elle n’avait pas vécu en meurtrière. Nous ne devenons quelque chose qu’à l’instant seulement où quelqu’un d’autre est au courant, et pas seulement une personne – il faut que ce soit un groupe. C’est alors que nous devenons ce quelque chose. Son acte n’était pas différent d’un rêve, avant que le groupe ne soit au courant.
— Elle n’est pas si horrible que ça. À t’entendre, on pourrait croire qu’elle est méchante.
— Elle l’est. Toujours à sourire, toujours à s’esclaffer parce qu’un rire paraît plus amical, mais derrière il n’y a que de la méchanceté pure et des jugements, elle sort sa fourchette et me retourne pour voir si l’autre côté est assez grillé. C’est exactement comme ça qu’elle me regarde.
Tout avait changé, à présent. L’Amérique était effectivement différente. Pas de drogue dans le coin, à l’époque. Pas de fusils, à part pour la chasse. Presque pas de criminalité. Pas seulement de la nostalgie, mais le sentiment d’une perte irrémédiable. Un coin dangereux, désormais, des ploucs de la pire espèce qui soit, au lieu de la meilleure.
C’est juste que le monde s’étire à l’infini, mais vide, comme la toundra en Alaska. Ça continue, loin et encore plus loin, et c’est comme ça à l’intérieur, une friche infranchissable, rien que du vent. De la pression tout autour mais rien au milieu. Alors ce qu’il me faut, c’est soit une façon de supprimer la pression, afin que je puisse errer sans fin dans le néant, ou alors il me faut quelque chose dans la toundra, un endroit où m’abriter et me cacher, où entrer pour m’y construire une vie. L’un des deux. Mais errer dans un néant sous pression, ce n’est pas un truc que je peux supporter. Je ne peux pas continuer comme ça, année après année.
Ils pêchaient le flétan à la palangre dans un détroit entre les îles aléoutiennes, en bordure de la mer de Béring, et la ligne s’était accrochée au fond. Mais les vagues montaient à dix mètres, violentes, et la ligne les rivait au fond marin, quelque chose d’incroyable. Dès qu’une vague s’élevait sous eux, ils étaient comme aspirés en elle, une pression incommensurable.
— Tu sais, ça ressemble un peu à ça, dit Jim. La dépression, les creux. C’est un peu comme quand notre bateau était retenu, et à mesure que tout s’élève autour de toi, la pression ne fait qu’augmenter. C’est un peu comme ça. La description n’est pas parfaite, mais c’est quelque chose que tu as déjà connu. Tu t’en souviens ?
— Je m’en souviens. Mais un sentiment à l’intérieur de soi, ce n’est pas comme ça.
— Oh, c’est bien pire. Bien plus fort. Une vague de dix mètres, à côté, ce n’est rien. Quelques dizaines de tonnes d’aluminium maintenues par une vague, c’est léger, en comparaison.
À l’instant où mon père s’est enfui, ma mère n’était pas obligée de lever le fusil et de tirer. Elle aurait pu le laisser partir. Elle lui avait même écrit une lettre quand elle avait décidé de se suicider.
— Je pense qu’elle a appuyé sur la détente sans y penser. Sans y penser du tout.
— C’était un choix.
— Et si elle ne se contentait plus que d’observer, à ce moment-là ? Qu’elle ne vivait plus franchement sa vie, mais qu’elle la regardait se dérouler ? Un élan. Tout en mouvement.
— Ne crois pas ça. C’est dangereux de croire ça.
— Mais songe à ce qui se passait dans la vie de ta mère. La fin de leur mariage, contre son gré, aucun choix là-dedans, et il venait juste de lui dire qu’il avait eu une liaison avec quelqu’un d’autre pendant seize ans, c’est ça ?
— Oui.
— Et il lui a dit que toutes ces années n’étaient qu’un mensonge, comme si elle ne les avait jamais vécues. Seize années effacées, et la totalité de leurs années de mariage avant ça. C’est peut-être trop de choses à perdre d’un seul coup.
— C’est vrai. Mais elle n’était tout de même pas obligée de le tuer.
— Je pense que si, pour la simple raison qu’il avait une grande collection d’armes à feu. C’est simple. Les armes se trouvaient là, et plus rien n’était possible dans sa vie à elle, c’est dans ces instants qu’un fusil peut combler le fossé qui s’est creusé. Le fusil permet de recoller toutes les pièces. Il a le pouvoir de faire ployer le temps et les événements, c’est la seule chose qui peut contrer cet élan. Le monde retrouve sa logique. Et plus encore, ta mère peut redevenir réelle à cet instant. Après avoir appuyé sur la détente, elle réintègre sa vie. Elle est à nouveau présente, et c’est exactement ce qu’elle avait perdu.
Comme ça avait dû être incroyable d’appuyer sur la détente et de lui tirer dans le dos, et de tout changer. Et de refuser les conséquences, refuser de rester pour ce qui allait se produire ensuite, porter le pistolet à sa tempe. Si vite. Elle avait vécu en meurtrière l’espace de deux minutes, mais comme personne n’était au courant, elle n’avait pas vécu en meurtrière. Nous ne devenons quelque chose qu’à l’instant seulement où quelqu’un d’autre est au courant, et pas seulement une personne – il faut que ce soit un groupe. C’est alors que nous devenons ce quelque chose. Son acte n’était pas différent d’un rêve, avant que le groupe ne soit au courant.
— Elle n’est pas si horrible que ça. À t’entendre, on pourrait croire qu’elle est méchante.
— Elle l’est. Toujours à sourire, toujours à s’esclaffer parce qu’un rire paraît plus amical, mais derrière il n’y a que de la méchanceté pure et des jugements, elle sort sa fourchette et me retourne pour voir si l’autre côté est assez grillé. C’est exactement comme ça qu’elle me regarde.
Tout avait changé, à présent. L’Amérique était effectivement différente. Pas de drogue dans le coin, à l’époque. Pas de fusils, à part pour la chasse. Presque pas de criminalité. Pas seulement de la nostalgie, mais le sentiment d’une perte irrémédiable. Un coin dangereux, désormais, des ploucs de la pire espèce qui soit, au lieu de la meilleure.
C’est juste que le monde s’étire à l’infini, mais vide, comme la toundra en Alaska. Ça continue, loin et encore plus loin, et c’est comme ça à l’intérieur, une friche infranchissable, rien que du vent. De la pression tout autour mais rien au milieu. Alors ce qu’il me faut, c’est soit une façon de supprimer la pression, afin que je puisse errer sans fin dans le néant, ou alors il me faut quelque chose dans la toundra, un endroit où m’abriter et me cacher, où entrer pour m’y construire une vie. L’un des deux. Mais errer dans un néant sous pression, ce n’est pas un truc que je peux supporter. Je ne peux pas continuer comme ça, année après année.
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