jeudi 23 mai 2019

[Marny, Dominique] Quai de la Perle






J'ai aimé

Titre : Quai de la Perle

Auteur : Dominique MARNY

Année de parution : 2019

Editeur : Presses de la Cité

Pages : 384








 

Présentation de l'éditeur :   

1925. Dinard, sa vie balnéaire, ses casinos, sa végétation luxuriante et ses régates... Un cadre enchanteur et cosmopolite qu’affectionne Alice, qui, en quête de beauté et de modernité, décide de créer sa marque de papiers peints.
 
Au cœur des Années folles, Alice ne doit-elle pas croire en sa bonne étoile ? Stimulée par diverses rencontres artistiques, de durables amitiés et de tumultueuses amours, elle forgera son destin dans un monde où se profileront bientôt des menaces. Dominant la mer, la villa Margarita sera son plus sûr refuge en cas de fortes tempêtes.
A travers les engagements et les choix d’Alice se révèlent le charme, la notoriété et les fastes de Dinard, perle de la côte d’Emeraude…



Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Dominique Marny a publié de nombreux romans (dont La Conquérante, Les Pêcheurs de lune, Jeux de clés). Elle est aussi biographe et auteur de beaux livres
(notamment de L’Amour fou à Paris 1920-1940).
Elle a été commissaire de plusieurs expositions et préside le Comité Jean Cocteau
dont elle est la petite-nièce et auquel elle a consacré six ouvrages dont
Jean Cocteau, Le roman d’un funambule et Jean Cocteau, Archéologue de sa nuit.



Avis :

Merci à NetGalley et aux Presses de la Cité pour cette lecture.

Le Quai de la Perle se trouve à Dinard, « la Perle de la Côte d’Emeraude » qui, à la fin du 19e siècle, fut la première station balnéaire de France, fréquentée par l’aristocratie et l’élite artistique de toute l’Europe, en particulier par les Anglais. Après les souffrances de la Grande Guerre, la haute société renoue avec ses habitudes, et Dinard connaît un nouvel âge d’or pendant les Années Folles, jusqu’à ce que la Grande Dépression et la seconde guerre mondiale annoncent son déclin.

C’est dans la pleine effervescence des années vingt que s’ouvre l’histoire d’Alice, jeune femme pleine d’espérance en l’existence, dont la vie se partage entre le domicile parisien de ses parents et la maison de son oncle à Dinard, où elle passe toutes ses vacances. Alice va se lancer dans sa vie professionnelle – la création de papiers peints -, comme dans sa vie amoureuse – pas un long fleuve tranquille -, avec passion et détermination. Sa maison de Dinard, la Villa Margarita, deviendra son point d’ancrage lorsque souffleront les tempêtes de l’Histoire et de sa vie.

Si, lors d’une promenade en bord de mer, il vous est arrivé d’imaginer les habitants qui vivaient jadis dans ces somptueuses villas datant d’une époque révolue, alors Quai de la Perle vous attirera.

La narration se déroule sur un rythme enlevé, sans temps mort, et réussit à capter sans faillir l’attention du lecteur. A la curiosité pour le destin d’Alice vient s’ajouter l’intérêt pour une foule de détails piquants et authentiques, sur l’époque et le lieu : on y découvre ainsi le Dinard d’Entre-deux-guerres, mais aussi l’Art Déco et la fabrication du papier-peint. L’histoire elle-même est crédible, et si elle fait la part belle à la vie amoureuse de l’héroïne, elle ne verse jamais, ni dans la mièvrerie, ni dans un sentimentalisme excessif.

Pourtant, cette lecture agréable et pittoresque m’a laissé un léger goût de frustration, celui de « il manque un petit quelque chose ». Le style narratif, avant tout efficace et descriptif, parfois trop rapide peut-être, m’a semblé relativement froid et impersonnel. Je n’ai pas réussi à me laisser ni véritablement charmer, ni franchement emporter par l’émotion. Malgré leur caractère attachant, les personnages se sont contentés de se laisser observer à travers la vitre du temps, mais sans dévoiler leur âme.

Quai de la Perle est à mon avis une lecture plaisante et intéressante pour son cadre et ses détails historiques. Certes peut-être pas très marquante, elle restera pour moi un honnête moment de détente, ce qui est déjà très bien. (3/5)




Le coin des curieux :

Dès le milieu du 19e siècle, l’aristocratie, les personnalités politiques et les intellectuels de l’Europe entière se pressent dans la station balnéaire de Dinard, y logeant, qui dans de somptueuses villas privées, qui dans les nombreux hôtels luxueux qui y fleurissent. Après la Grande Guerre, cette haute société voit ses goûts et ses habitudes évoluer : on ne se contente plus de voir le bord de mer comme un simple cadre estival pour les mêmes mondanités que chez soi, désormais, dans un nouveau monde épris de modernité, de sport et de jazz, on découvre la mer et les activités de plein air.

Les installations hôtelières doivent alors s’adapter aux nouvelles attentes de leurs clients. Le premier projet qui influencera ensuite toute la station est le Gallic Hôtel, mentionné dans Quai de la Perle.


La construction de cet hôtel est confiée à l’architecte Marcel Oudin par Jean Hennessy, de la famille des producteurs de Cognac, propriétaire d’un terrain dominant la plage de l’Ecluse. L’établissement ouvre en 1927. 
Très art déco, il se distingue par le grand nombre de ses baies vitrées : sur la façade, avancées en gradins avec bacs à fleurs, sur le côté, fenêtres en « paravents »  avec vue sur mer. En 1930, lui est ajoutée une rotonde, abritant restaurant et terrasse, aujourd’hui devenue l’office de tourisme de Dinard. 
Pablo Picasso logera à deux reprises dans l’une des vastes chambres cossues, dont la plupart, - grande nouveauté -, sont équipées d’une salle de bain. Le personnel, lui, est logé au sous-sol, dans des chambres sans fenêtre. 
L’hôtel ferme en 1939. Il sert d’hôpital pendant l’occupation et ne rouvre jamais. Il a été converti en appartements.

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