samedi 4 mai 2019

[Sebbel, Elisa] La prisonnière de la mer






J'ai moyennement aimé

Titre : La prisonnière de la mer

Auteur : Elisa SEBBEL

Année de parution : 2019

Editeur : Mazarine

Pages : 304








 

Présentation de l'éditeur :   

1809. Les guerres napoléoniennes font rage. Alors qu’ils croyaient être rapatriés en France, 5000 prisonniers se retrouvent captifs sur l’îlot de Cabrera, dans les Baléares. Pour survivre, un maigre filet d’eau douce, des rations insuffisantes, des abris précaires qu’il leur faut bâtir eux-mêmes. 21 femmes les accompagnent, parmi lesquelles Héloïse, vivandière de 18 ans dont le mari a succombé en mer, emportant avec lui l’insouciance et la légèreté de la jeune femme.
Si la guerre avait déjà meurtri les hommes, le désespoir leur fait bientôt perdre la raison. Par chance, Henri, chirurgien de l’armée, se prend d’affection pour Héloïse. Entre privations, épidémies et tempêtes, les morts s’accumulent, l’espoir s’amenuise, et Héloïse ne songe qu’à se libérer enfin de cet enfer – jusqu’à ce nouvel arrivage de prisonniers et de Louis qui fait tout chavirer.
À force de ténacité, la jeune femme parviendra-t-elle à se sauver ? Car si l’amour est une captivité volontaire, la mer l’a déjà faite prisonnière…



Le mot de l'éditeur sur l'auteur :  

Docteur en littérature française, Elisa Sebbel enseigne dans une université espagnole et vit à Majorque. Découvert dans le cadre du Mazarine Book Day 2018, pour lequel il a reçu la « mention spéciale du jury », son premier roman, La Prisonnière de la mer, dévoile un drame oublié de notre histoire.

 

 

Avis :

La thématique de La prisonnière de la mer est a priori intéressante, car elle fait découvrir un épisode historique méconnu : de 1809 à 1814, des milliers d’hommes et une poignée de femmes, capturés par les Espagnols après la défaite des armées napoléoniennes à Baylen, en Andalousie, sont relégués sur l’île de Cabrera, dans l’archipel des Baléares. Faute de soins et de nourriture suffisante, beaucoup périssent dans ce qui peut être considéré comme l’un des premiers camps de concentration de l’histoire.

Hélas, la déception est rapidement au rendez-vous de cette lecture, quand, malgré toute sa documentation sur le sujet, l’auteur nous enferme peu à peu dans une romance insipide aux personnages sans profondeur : vivandière dans l’unité de son soldat de mari, bientôt veuve et contrainte de se mettre sous la protection d’un officier afin d’échapper à la promiscuité échauffée de l’île, la jolie narratrice se retrouve déchirée entre sa loyauté envers son gentil protecteur, et son coup de foudre pour un bel et ombrageux lieutenant. Qui plus est, de paysanne illettrée, elle va se transformer en dame appréciée pour son éducation…

J’attendais bien davantage que cette gentille bluette, d’autant plus décevante que son thème historique était intrigant. Concernant la défaite napoléonienne en Espagne, mieux vaut lire La croix, nouvelle de Stefan Zweig. (2/5)
 

 

Le coin des curieux :  

 


Ce tableau de Goya, Tres de Mayo, rappelle la répression sanglante qui suivit en 1908 le soulèvement des Madrilènes contre les troupes françaises présentes dans la capitale espagnole. C’était le début de la guerre d’Espagne, car l’insurrection ne tarda pas à gagner tout le pays lorsque Napoléon installa son frère Joseph sur le trône après l’abdication du roi d’Espagne.

Alors que se développait dans la péninsule une sanglante guerre civile – les Français ne manquant pas de partisans : les afrancesados, qui espéraient en finir avec la féodalité et l’absolutisme espagnols -, l’armée française se trouva confrontée à une guérilla, puis à l’armée britannique venue soutenir le Portugal, également occupé par les troupes de Napoléon.

Le 18 juillet 1808, l’armée impériale connut à Baylen sa première grande défaite en Europe occidentale, ce qui galvanisa ses ennemis : les soldats de Napoléon pouvaient donc être battus. Après des années d’enlisement dans ce conflit, les Français durent refluer en-deça des Pyrénées en 1813. Napoléon accepta le retour de l’ancien roi d’Espagne, Ferdinand VII. En 1814, la Catalogne était reconquise par les Espagnols. La guerre d’Espagne s’achevait, mais, pour les mêmes combattants, s'ouvrait la campagne de France, qui allait amener la chute de Napoléon. 

Après la capitulation de Baylen, 20 000 Français furent fait prisonniers. La Convention d'Andujar fut signée mais pas respectée. Des bateaux emmenèrent les généraux français à Marseille et Toulon. Les 16 000 mille hommes restants furent acheminés à Cadix et gardés sur des pontons : les restes des bâtiments rescapés de la bataille de Trafalgar et dépourvus de leurs superstructures. Dès 1809, certains furent transportés sur l'île de Cabrera dans les Baléares, d'autres aux Canaries. En 1810, les officiers partirent poursuivre leur captivité en Angleterre. Une minorité de soldats survécut jusqu'en 1814, date à laquelle ils furent enfin libérés.


5 commentaires:

  1. En-effet; un épisode historique méconnu et dommage pour la bluette insipide. Je n'accosterai pas sur cette île, je passe mon chemin.

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    1. Bonjour Mimi, merci de votre passage. Heureusement d'autres lectures récentes étaient plus à mon goût, et j'espère, vous séduiront aussi.

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Je viens finir le livre��. Et je suis du même avis. Une déception car pour moi l’histoire de Napoléon est un peu obscure (mon prof d’histoire a fait l’impasse). Le sujet m'intéressait mais la romance, le manque de profondeur des personnages argh!

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    1. C'est dommage, n'est-ce pas ?
      A bientôt pour des lectures plus conformes à nos goûts !

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