vendredi 27 juin 2025

[Higashino, Keigo] Le fil de l'espoir

 



 

J'ai beaucoup aimé

 

Titre : Le fil de l'espoir (Kibō no ito)

Auteur : Keigo HIGASHINO

Traduction : Sophie REFLE

Parution : en japonais en 2019
                  en français en 2025 
                  (Actes Sud)

Pages : 368

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :  

Quand Yayoi, propriétaire d’un paisible salon de thé, est retrouvée assassinée, les enquêteurs Kaga et Matsumiya plongent au cœur d’une affaire aussi complexe qu’émouvante. Leurs investigations les conduisent à Shiomi, un homme marqué par une tragédie indescriptible : quinze ans plus tôt, il a perdu ses deux enfants dans un terrible tremblement de terre. Alors qu’il tentait de se reconstruire, un lien caché et troublant avec la victime est venu ébranler toutes ses certitudes. Secrets de famille, douleurs enfouies et vérités insoupçonnées se dévoilent au fil d’un suspense vibrant où chaque révélation remet en question la précédente. Dans ce nouvel opus implacable de la série Kaga, Keigo Higashino, maître incontesté du polar japonais, livre une exploration poignante des blessures de l’âme humaine et de l’effet papillon inconcevable de nos choix.

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Né en 1958 à Osaka, Keigo Higashino est l’une des figures majeures du roman policier japonais. Son œuvre, composée d’une soixantaine de romans et d’une vingtaine de recueils de nouvelles, connaît un succès considérable. Plus d'une vingtaine de ses ouvrages ont été portés à l’écran et il a remporté de nombreux prix littéraires dont le prestigieux prix Edogawa Rampo ainsi que le prix du meilleur roman international du Festival Polar de Cognac 2010 pour La maison où je suis mort autrefoisLe Cygne et la Chauve-Souris est son onzième roman à paraître dans la collection "Actes noirs". Mondes parallèles, une histoire d’amour paraît dans la collection "Exofictions" en 2024.

 

 

Avis :

Pour sa quatrième apparition dans l’oeuvre du maître du polar japonais Keigo Higashino, le policier Kaga Kyōichirō doit déployer des talents de mentor lorsque Matsumiya, son subalterne et cousin, se retrouve déstabilisé par des révélations concernant son père en même temps qu’il enquête sur un meurtre plongeant lui aussi ses racines dans d’inattendues intrications familiales.

Après la mort de ses deux enfants dans un tremblement de terre, un couple surmonte son chagrin en donnant naissance à nouveau. Ces parents, comme ressuscités, sont alors loin de se douter de jusqu’où mènera ce fil de vie et d’espoir ardemment conçu par fécondation in vitro. Quinze ans plus tard, une femme sans histoires, propriétaire affable et estimée d’un salon de thé, est retrouvée assassinée. Alors que l’enquête piétine, le policier Matsumiya est par ailleurs secoué par ce qu’une inconnue surgie de nulle part lui révèle soudain sur sa propre famille.

« Le travail d’un policier n’est pas seulement d’établir la vérité. Il ne s’agit pas de la dévoiler dans la salle d’interrogatoire, mais de faire en sorte que les parties impliquées la fassent apparaître. Un bon policier est celui qui se tourmente en se demandant comment la rendre visible. » C’est à cette émergence, bravant les silences et les non-dits des personnages avec un doigté plein d’humanité et de psychologie, que vont s’employer l’enquêteur intimement bien placé pour faire preuve d’empathie, mais aussi l’auteur dans une narration mêlant pour le meilleur les ressorts d’un roman policier intrigant et l’intelligence d’une étude sur la puissance et la complexité des liens familiaux, connus ou cachés.

Un polar de haute tenue donc, à la mécanique policière bien huilée, mais aussi empreint d’émotion et de finesse psychologique dans son exploration des impasses de la parentalité et de la filiation. (4/5)

 

 

Citations :

— Apprendre que son vrai père est quelqu’un d’autre que la personne que l’on croyait être son père rend-il heureux ? Quelqu’un qui connaît la vérité sur cette paternité doit-elle en informer l’intéressé ? 
Kaga ne répondit pas tout de suite. 
— Toi, tu en penses quoi ? Quel effet ça a eu sur toi d’apprendre ça ? 
— En toute honnêteté, je ne sais pas vraiment. D’un côté, je me dis que ç’aurait été plus facile de continuer à ne pas le savoir, mais de l’autre, je pense que maintenant que je le sais, je voudrais aller jusqu’au bout et connaître toute la vérité. C’est compliqué. La seule chose certaine, c’est que ce n’est pas rien. Dans certains cas, ça peut changer la vie de la personne en question. 
— Oui, bien sûr. Mais où veux-tu en venir ? 
— Ce que je me demande, c’est si c’est nécessairement juste de dévoiler le secret d’un tiers. Encore plus quand il s’agit de paternité. La police a-t-elle ce droit ? Même si c’est pour révéler la vérité à propos d’un crime qui a été commis.


Le travail d’un policier n’est pas seulement d’établir la vérité. Il ne s’agit pas de la dévoiler dans la salle d’interrogatoire, mais de faire en sorte que les parties impliquées la fassent apparaître. Un bon policier est celui qui se tourmente en se demandant comment la rendre visible.


 

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