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Titre : Les accords silencieux
Auteur : Marie-Diane MEISSIREL
Parution : 2022 (Les Escales), 2023 (Pocket)
Pages : 272
Présentation de l'éditeur :
New York, juin 1937. Tillie perpétue la tradition
familiale et entre chez Steinway & Sons pour travailler auprès des «
immortels ». Grande mélomane, elle n’égale cependant pas les pianistes
de légende qu’elle côtoie, comme Rachmaninov et Horowitz. Pour vivre sa
passion, elle ne peut que se mettre à leur service.
Hong Kong, septembre 2014. Pour la première fois depuis un examen raté, Xià s’autorise de nouveau à s’asseoir devant un piano et interprète pour Tillie les airs que la vieille dame ne peut plus jouer, retrouvant ainsi le plaisir de laisser ses doigts danser sur le clavier. Si soixante-dix ans séparent les deux femmes, elles sont malgré tout unies par une histoire commune insoupçonnée et par leur amour
pour la musique…
Hong Kong, septembre 2014. Pour la première fois depuis un examen raté, Xià s’autorise de nouveau à s’asseoir devant un piano et interprète pour Tillie les airs que la vieille dame ne peut plus jouer, retrouvant ainsi le plaisir de laisser ses doigts danser sur le clavier. Si soixante-dix ans séparent les deux femmes, elles sont malgré tout unies par une histoire commune insoupçonnée et par leur amour
pour la musique…
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Née en 1978 à Paris, Marie-Diane Meissirel est franco-américaine. Après
des études de sciences politiques et de commerce en France et à Hong
Kong, elle vit désormais à Singapour. Les Accords silencieux est son premier roman paru aux Escales.
Avis :
1937, à New York. Si Tillie n’a pas le talent de son jumeau violoncelliste, elle n’en partage pas moins la passion pour la musique qui anime sa famille. Comme son père et son grand-père avant elle, elle entre donc chez Steinway & Sons, où la voilà bientôt au service des immortels, ces pianistes d’exception parmi lesquels Rachmaninov et Horowitz. 2014, à Hong Kong. La vieille dame qu’est devenue Tillie n’a plus la force de faire chanter elle-même son Steinway. Xia, une étudiante chinoise dont un concours raté a anéanti les ambitions musicales, vient jouer pour elle et ainsi garder en vie le vieux piano et les émotions qui lui sont attachées dans le coeur de sa propriétaire. Mais les deux femmes vont découvrir, qu’au-delà de cet instrument et de l’amour de la musique qui les ont réunies, elles ont aussi en commun un sombre secret, qui, sans qu’elles en aient jamais eu conscience, a infléchi le cours de leur existence.L’idée de suivre à travers le temps le parcours d’un objet, d’une œuvre d’art ou d’un instrument de musique n’est pas neuve. D’autres s’y sont déjà essayés, comme Mizubayashi Akira avec Ame brisée, ou Marie Charvet avec L’âme du violon, tant la vulnérabilité à la barbarie, aux guerres et à l’obscurantisme – entre autres – de ces choses rares et inestimables qui, non seulement incarnent la beauté et le génie, mais se chargent aussi au fil du temps de la mémoire des vies et des âmes qu’elles ont fait vibrer, comporte, il est vrai, de potentiel éminemment tragique et romanesque. Nous voici donc à voltiger en incessants allers-retours entre lieux et époques, sur les pas cette fois d’un piano fort opportunément reconnaissable à deux papillons gravés dans son bois : des lieux et des époques dont l’auteur use et abuse toutefois jusqu’à risquer de perdre son lecteur en chemin, comme autant de pièces de puzzle dont l’assemblage finit par dévoiler les fils blancs d’un improbable imbroglio, mêlant histoires d’amour et hasards tout autant impossibles les uns que les autres.
Reste une lecture légère et romanesque, dont les rebondissements prévisibles et pas absolument passionnants font néanmoins voyager, en musique, d’un continent à l’autre et à travers les époques. Surnagent aussi quelques jolies émotions musicales, même si Mahler s’en serait probablement énervé, lui qui jugeait les mots impuissants à décrire la musique, sauf quand elle est mauvaise. (2,5/5)
Citation :
Sur la banquette en face d’elle, une fillette dans sa robe d’uniforme à col Claudine tient, serré contre son buste frêle, un étui à violon. À côté d’elle, son père pianote sur son téléphone portable. L’écolière ne sourit pas, ses yeux sont cernés par la fatigue, une profonde lassitude se lit dans son regard. Où est la joie de l’enfance sur ce visage déjà usé par la pression parentale ? s’interroge Xià. Réussir, il n’y a pas d’autre chemin en ce monde et l’apprentissage de la musique fait partie de cette marche uniformisée vers l’excellence. Parmi tous ces petits soldats armés de leurs instruments, combien seront touchés, au plus profond de leur être, par le mystère de la musique ? Xià a envie de souffler à l’oreille de l’enfant de chérir son violon comme son meilleur ami, car peut-être détient-elle entre ses mains le secret de son harmonie au monde mais elle désire tout autant la mettre en garde contre le danger de pénétrer dans cet univers intense, riche en émotions et plein de promesses de liberté.
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