jeudi 15 décembre 2022

[Faguer, Emmanuelle] Les Désobéissantes

 


 

 

J'ai aimé

 

Titre : Les Désobéissantes

Auteur : Emmanuelle FAGUER

Parution : 2023 (Harper Collins)

Pages : 400

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :     

On dit de lui qu’il a eu mille vies. Une enfance passée à l’orphelinat, une jeunesse marquée par le succès et, au faîte de sa gloire, des fiançailles avec une riche Américaine. Il était discret, virtuose, solitaire. La dernière femme de sa vie aurait pu parler. Mais en ce matin d’octobre elle gît au pied de l’escalier.
Entre les murs d’un manoir en Picardie, l’étrange duo formé par la domestique Elizabeth Storm et le pianiste Marcus Solar n’est plus. Et c’est un drôle de moment qu’a choisi l’artiste pour tirer sa révérence puisque, après vingt-six ans passés à l’abri des regards, il s’apprêtait à donner une série de concerts exceptionnels.
Qui était Marcus Solar, star déchue morte d’une overdose de morphine à soixante-dix ans et sur le point d’entrer dans la légende ? Quels mystères renfermait-il pour disparaître à la veille du grand soir, emportant avec lui une vieille femme sans passé  ?
Et qui sont ces femmes qui ouvrent et ferment la ronde tragique d’une enquête à laquelle semblent vouloir s’inviter l’amitié, la honte et les regrets  ?

 

 

Le mot de l'éditeur sur l'auteur :   

Emmanuelle Faguer  est scénariste. À vingt-huit ans, elle signe avec Les Désobéissantes son premier polar.

 

 

Avis :

A soixante-dix ans, alors que presque trois décennies se sont écoulées depuis son retrait, au sommet de sa gloire, de toute vie publique, le pianiste virtuose Marcus Solar a annoncé son grand retour pour une tournée exceptionnelle. Mais voilà qu’il est retrouvé mort, en même temps qu’Elizabeth, sa vieille et fidèle domestique, dans son manoir de Picardie : lui d’une overdose de morphine, elle au pied de l’escalier où elle semble être tombée en courant appeler les secours. L’affaire, nullement suspecte, est vite classée. C’est sans compter la curiosité de la jeune inspectrice Leïla Cherfa et du capitaine de police Ronan Weber, qui, s’intéressant à titre privé au destin hors du commun de la star disparue, mettent bientôt le doigt sur d’intrigantes zones d’ombre.

Pourquoi décide-t-on, en pleine ascension, d’interrompre une carrière d’exception ? Et pourquoi mettre fin à ses jours la veille d’un retour décidé quand personne ne l’attendait plus ? Dans cette vie peu banale, sauvée de l’orphelinat et de la maltraitance par le don d’une oreille absolue repérée par hasard, puis vouée à la passion de la musique jusqu’à un brutal et inexplicable repli sur soi-même, c’est comme si chaque velléité affective s’était retrouvée tour à tour soufflée comme une chandelle, ouvrant la voie à une profonde et incommensurable solitude.

Ainsi, l’amour s’est éteint quand Marcus, au firmament de sa gloire, a rompu mystérieusement ses fiançailles avec Rose, une riche Américaine. L’amitié s’est perdue avec la disparition inexpliquée de l’indéfectible Diane, juste avant que le pianiste n’annonce sa retraite anticipée. Le lien presque paternel, qui commençait à se nouer avec sa jeune agente Gabrielle depuis sa décision de revenir sur le devant de la scène, est mort-né en même temps que son suicide anéantissait ses projets. Enfin, le dévouement d’Elizabeth, sa discrète ombre de toujours, s’est avéré impuissant à le protéger. Est-ce bien seulement la pratique d’un art exclusif qui explique une telle succession de ruptures et d’échecs ? Ou d’autres facteurs plus obscurs s’en sont-ils mêlés pour aboutir à une tragédie peut-être bien moins innocente qu’elle ne semble ?

Ménageant ses effets avec un art consommé du suspense, l’auteur nous entraîne dans un page-turner dont les intrications savamment élaborées ne masquent toutefois pas tout à fait leur improbabilité générale et une certaine platitude d’écriture. Entre violence conjugale, homosexualité refoulée, et toute une palette d’affects contrariés aux imprévisibles effets en cascade, ce premier roman reste un très honorable moment de lecture, à dévorer sans ennui ni déplaisir. (3/5)

 

 

Citation :  

La musique n’avait pas comblé le manque des autres. Elle n’avait fait que renforcer leur absence.


 

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