jeudi 5 septembre 2019

[Cox, Michael] La nuit de l'infamie. Une confession




Coup de coeur 💓

 

Titre : La nuit de l'infamie. Une confession
          (The Meaning of Night)

Auteur : Michael COX

Traductrice : Claude DEMANUELLI

Parution : 2005 en anglais (John Murray)
                2007 en français (Seuil)

Pages : 576

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

« Après avoir tué l’homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m’offrir une soupe d’huîtres… »

Ainsi débute l’extraordinaire confession d’Edward Glyver, fin lettré, bibliophile averti, grand fumeur d’opium et assassin à ses heures.
Par une nuit brumeuse d’octobre 1854, près du Strand, à Londres, il vient de tuer froidement un inconnu. Cet acte est la répétition générale du meurtre projeté de celui qu’il appelle son « ennemi ».
Edward Glyver se sent promis depuis toujours à un grand destin. Or une découverte fortuite le persuade qu’il a raison. Un grand destin l’attend, assorti d’une influence et d’une richesse immenses. Et la vie qu’il a menée jusqu’ici n’est qu’un mensonge, à commencer par le nom qu’il porte. Désormais il ne doit reculer devant rien pour recouvrer son identité véritable et l’héritage dont il a été spolié à sa naissance. Désormais, le meurtre et la duplicité, l’amour, la trahison et la vengeance vont jalonner la route qui le conduit – qui nous conduit – de Londres, la plus grande ville de l’époque, avec sa splendeur et sa misère, jusqu’à Evenwood, la plus sublime, la plus enchanteresse des demeures d’Angleterre. Mais, à chaque pas, un autre le précède et l’entraîne irrésistiblement : Phoebus Daunt, son ennemi mortel.

La Nuit de l’infamie reflète une formidable fascination pour l’ère victorienne et ses grands maîtres. Ce livre se rattache aux conventions du roman victorien à suspense, avec son intrigue à rebondissements et à sensations fortes. Il rend hommage au pouvoir de la narration et tient le lecteur en haleine de l’étonnante première ligne à la dernière révélation.

 

 

Un mot sur l'auteur :

Né en 1948 et décédé en 2009, Michael Cox est un biographe et romancier anglais.

Diplômé de l'Université de Cambridge, il est d'abord parolier et musicien, puis travaille dans l'édition. Il publie en 1983 une imposante biographie de M.R. James, écrivain érudit médiévaliste, puis plusieurs anthologies oxfordiennes de nouvelles. En 1991 et 2002, il sort A Dictionary of Writers and their Works et The Oxford Chronology of English Literature, une somme bibliographique contenant 30000 titres de 4000 auteurs de 1474 à l’année 2000.  

En 2004, il commence à perdre la vue à la suite d'un cancer. Il se hâte de finaliser l'ébauche du roman victorien sur lequel il travaillait depuis une trentaine d’années et qui est finalement publié en 2005 : La Nuit de l’infamie. La suite sort en 2008 : Le livre  des secrets. Michael Cox travaille au troisième volet lorsqu'il meurt de son cancer. 

 

 

Avis :

1854 à Londres. Le narrateur Edward Glyver, la trentaine, n’est plus que haine et esprit de vengeance à l’égard de Phoebus Daunt, homme ambitieux et sans scrupules qui, profitant d’un trouble secret de famille remontant à la génération de leurs parents, lui a tout pris : son nom, son identité, sa fortune, son amour. Désespéré et résolu à le tuer, Edward commence par assassiner un Londonien choisi au hasard, histoire de se faire la main et de tester ses nerfs. Il nous livre ensuite le contenu de ses carnets, où il relate les évènements qui ont précédé, depuis son enfance jusqu’à l’irrémédiable, en passant par sa découverte progressive de secrets imbriqués et de leurs conséquences, par sa recherche fiévreuse d’éléments de preuve, et par son impuissance face à l’habileté et à la détermination diabolique de son adversaire.

Ce long récit de près de six cents pages distille savamment le mystère au fil de ses rebondissements intriqués, piquant sans relâche la curiosité du lecteur très vite absorbé par cette histoire noire et influencée par les plus grands romans victoriens.

Michael Cox aura mis trente ans à rédiger cet ouvrage : le résultat, truffé de références littéraires et latines, aussi habilement construit qu’un emboîtement de poupées russes et porté par un style délicieusement sorti tout droit du dix-neuvième siècle, vous immerge littéralement dans ses ambiances plus vraies que nature : des beaux quartiers jusqu’aux ruelles mal famées d’un Londres brumeux aux pavés luisants de pluie, où trottent de sombres fiacres et rôdent de menaçantes ombres, dans les recoins du majestueux manoir d’Evenwood et de son parc isolé, dans les tréfonds de vieilles bibliothèques renfermant jalousement leurs secrets, et même au creux d’un lugubre mausolée où reposent des disparus qui n’en finissent plus de hanter les vivants...

Cadre historique prégnant, style classique et érudit, intrigue mystérieuse, personnages marquants et bien campés : tout est réuni pour enchanter le lecteur qui, ravi de cet excellent et long moment de lecture, n’aura de cesse de poursuivre l’expérience avec la suite : Le livre des secrets. Coup de coeur. (5/5)

 

 

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