jeudi 13 février 2020

[Viollier, Yves] La mère






J'ai moyennement aimé

Titre : La Mère

Auteur : Yves VIOLLIER

Editeur : Robert Laffont

Année de parution : 2007

Pages : 216






 

 

Présentation de l'éditeur :

Ils sont treize frères et sœurs. Ils sont heureux, épanouis, libres. Ils ont réussi leur vie. Tous, garçons et filles, éprouvent la même violente émotion quand on évoque devant eux le souvenir de leur mère. Elle s'appelait Reine… Née dans les années 1920, orpheline à sept ans, élevée par un père aimant et sous la protection affectueuse et vigilante des religieuses, son destin était tout tracé. Mariée à vingt ans à un jeune homme sournois et cruel, elle deviendra une mère Courage soumise à la volonté de Dieu. Son quotidien fut pénible et ses souffrances muettes, étouffées par le conformisme et la rigueur religieuse… Mais jamais elle ne laissera triompher l'adversité.
Né d'une rencontre inattendue, ce nouveau roman poignant et inspiré d'Yves Violler retrace l'itinéraire exemplaire – proche par bien des côtés d'un chemin de croix – d'une femme animée par une foi absolue, et par l'amour qu'elle porte à ses enfants.


Le mot de l'éditeur sur l'auteur :

Yves Viollier est né en Vendée. Il commence très jeune à écrire des poèmes, devient professeur de lettres, et commence à publier des romans en 1973. Ses premiers ouvrages le font remarquer par Robert Laffont, qui édite en 1988 la trilogie Jeanne la Polonaise. C'est avec ses romans vendéens, Les Pêches de vigne et Les Saisons de Vendée, qu'il fait son entrée au sein de l'Ecole de Brive. Il a obtenu, entre autres, le prix Charles Exbrayat pour Les Lilas de mer, le prix du Roman populaire pour Les Sœurs Robin, et le Grand Prix catholique de littérature pour L'Orgueil de la tribu. Il a récemment écrit L'Oratorio du Pardon avec le compositeur Bruno Coulais et reçu le prix Charette pour son roman Même les pierres ont résisté. Il vient de publier aux Presses de la Cité Y avez-vous dansé, Toinou ?, et, en avril 2017, Le Marié de la Saint-Jean.
Yves Viollier est critique littéraire à La Vie.



Avis :

Née en Vendée en 1910, Reine est contrainte par sa famille de renoncer à sa vocation religieuse et accepte d‘épouser un métayer qui lui donnera treize enfants. Entre sa progéniture, les durs labeurs de la ferme, et son mari tyrannique, violent et bon à rien, elle mènera une vie marquée par le dévouement et la pauvreté, que d’aucuns iront jusqu’à baptiser sainte.

Reine est représentative de toutes les femmes de son siècle qui passèrent directement de la tutelle parentale à celle de leur mari, nées pour procréer et servir les hommes de leur famille, sans ressources personnelles et donc incapables de partir même si leur mariage s’avérait un calvaire. L’histoire est jusque là crédible et intéressante. Yves Viollier a choisi en outre de doter son personnage d’une résignation et d’une soumission sans borne, justifiées par une motivation religieuse toute catholique, qui, à la longue, ont fini par me gêner : comment lire sans révolte qu’une femme maltraitée, battue et humiliée, puisse presque y trouver une forme d’accomplissement, si religieux soit-il ?

Fluide et d’une lecture agréable, le récit est linéaire et descriptif : accentuée par le parti-pris d’une narration a posteriori qui s’adresse à l’héroïne en la vouvoyant, une certaine distanciation s’établit avec les personnages, observés de l’extérieur sans jamais vraiment les pénétrer. Le texte en acquiert la dimension nostalgique d’un retour sur le passé et des êtres aujourd’hui disparus, mais prend en même temps l’aspect d’une photographie lisse et glacée, où l’on peine à retrouver la véritable épaisseur des sentiments humains. Je n’ai pas réussi à me glisser dans la peau des personnages, ni à ressentir pour de bon leurs émotions. Reine n’est pas parvenue à m’émouvoir, si ce n’est à m’irriter.

Rappel de la dure condition féminine dans les campagnes françaises du siècle dernier, ce roman historique et de terroir, agréable mais un peu trop superficiel, ne me laissera pas de souvenir impérissable, si ce n’est un certain malaise face à l’acceptation catholique de la souffrance ici-bas. (2/5)



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