Coup de coeur 💓
Titre : La bête
Auteur : Catherine HERMARY-VIEILLE
Editeur : Albin Michel
Parution : 2014
Pages : 160
Présentation de l'éditeur :
Au XVIIIe siècle, dans le petit village de La Besseyre-Sainte-Marie, en
Gévaudan, on a moins peur des loups, que l’on sait traquer depuis
longtemps, que du Diable. Seul le père Chastel sait le tenir à distance
avec ses potions et ses amulettes. On respecte, on craint cet homme qui
détient tant de « secrets ». Mais lorsque la région devient la proie
d’un animal aussi sanguinaire qu’insaisissable, comme vomi par l’enfer,
le sorcier reste impuissant. La perte de ses pouvoirs serait-elle liée
au retour de son fils Antoine, cet étrange garçon solitaire et sauvage,
échappé des geôles du dey d’Alger ? À la frontière du mythe et de
l’Histoire, Catherine Hermary-Vieille
revisite la légende de la Bête du Gévaudan en explorant notre part
secrète de violence et de bestialité. Un roman fascinant qui sonde les
plus obscures pulsions humaines.
Avis :
Catherine Hermary-Vieille revisite le mythe de la bête du Gévaudan et nous en propose une version personnelle tout à fait crédible.
Dans la campagne profonde de la Lozère du XVIIIème siècle, les hommes mènent une vie rude et précaire, imprégnée de superstitions. Lorsque nombre de femmes et de jeunes enfants sont retrouvés massacrés par ce qu'on suppose un terrible animal sauvage, mais qui reste insaisissable malgré la mobilisation générale, la terreur s'empare des esprits. Cette sauvagerie est pourtant bien d'origine humaine : derrière la bête meurtrière, se cache son dresseur, que de terribles épreuves ont transformé, au point d'en faire un tueur en série qui s'enfonce de jour en jour un peu plus dans la folie et l'auto-destruction. De l'homme ou de l'animal, on ne sait bientôt plus qui est la Bête.
Ce court roman empli de violence se lit d'une traite. Intéressant par l'idée qu'il propose de l'origine de l'animal qui a tant terrifié le Gévaudan, il est fascinant par sa description du processus menant un homme à la folie meurtrière. Captivante et terrifiante, celle lecture sanglante s'achève sur un dénouement caché au public de l'époque, laissant donc toute la place à la perpétuation du mystère et à la construction du mythe. Contrairement à tant d'histoires fantaisistes écrites ou portées à l'écran à propos de la bête du Gévaudan, celle de Catherine Hermary-Vieille est la première qui me semble plausible. Coup de coeur. (5/5)
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