J'ai beaucoup aimé
Titre : Sahara
Auteur : Cizia ZYKE
Editeur : Hachette
Parution : 1986
Pages : 246
Présentation de l'éditeur :
Oro, c'était l'Amérique latine, vue du Costa Rica, avec tous ses délires
et ses passions louches. C'était une aventure de Cizia Zykë avec l'or,
les malfrats et un certain magnum à canon chromé qui, depuis, est entré
dans le légende des best-sellers...
Avec Sahara, le décor change : nous sommes en Afrique, et Zykë s'est mis en tête d'y bâtir un curieux empire en vendant des camions pourris à des hommes qui ne le sont pas moins. Sahara, c'est le Paris-Dakar avant l'heure, c'est le rallye des infâmes, des trafiquants, des douaniers corrompus, des chefs d'états véreux...
Zykë joue sa vie sur un désert, véritable roulette de sable, où la chance est un allié moins sûr que le muscle et l'audace. L'ironie, l'insolence, les femmes sont au rendez-vous.
Avec Sahara, le décor change : nous sommes en Afrique, et Zykë s'est mis en tête d'y bâtir un curieux empire en vendant des camions pourris à des hommes qui ne le sont pas moins. Sahara, c'est le Paris-Dakar avant l'heure, c'est le rallye des infâmes, des trafiquants, des douaniers corrompus, des chefs d'états véreux...
Zykë joue sa vie sur un désert, véritable roulette de sable, où la chance est un allié moins sûr que le muscle et l'audace. L'ironie, l'insolence, les femmes sont au rendez-vous.
Avis :
Après le succès d’Oro, Cizia Zykë a continué ses récits autobiographiques avec Sahara, toujours co-écrit avec Thierry Poncet, qui résume le livre ainsi : « Zykë y raconte comment il a découvert par hasard le commerce très lucratif de véhicules d’occasion entre l’Europe et l’Afrique noire dans les années soixante-dix et comment il a développé ledit commerce jusqu’à faire traverser le désert à des convois de camions tout en escroquant quiconque croisait son chemin. »
Nous voici donc entraînés cette fois dans une sorte de Paris-Dakar en solitaire, sans paillettes ni assistance, avec pour équipage quelques types plus ou moins en perdition, en mal de papiers ou ayant maille à partir avec la justice, sans permis poids-lourd, pour qui le convoyage de camions quasi en ruine sera une expérience infernale mais revancharde sur le destin. On y traverse une Afrique colorée et corrompue, vibrante de chaleur et de poussière, où le passage d’un convoi de ce type est une manne de petits boulots pour une foule de toute sorte : fonctionnaires, marchands, mécanos, « graisseurs » (comprenez main d’oeuvre à tout faire, notamment désensabler), prostituées… Bien sûr, le convoi a contourné la douane et tout le trajet n’est qu’une suite de palabres, négociations, corruptions et « bouffages de têtes », pour pouvoir poursuivre la route, mais aussi pour écouler la marchandise déjà pas bien fraîche au départ, et donc carrément disloquée à l’arrivée.
La route du désert est éprouvante et dangereuse, les conditions extrêmes, l’équipe soumise à un train d’enfer. Les obstacles et les épreuves se multiplient, ainsi que de drôles de rencontres : pirates et voleurs, escrocs en tout genre, touristes naïfs, populations mourant de faim que Zykë ravitaille au passage…
Sexe et drogue à gogo, escroqueries, bagarres jalonnent le voyage de ces durs à cuire sans scrupule qui ont vite fait de nettoyer impitoyablement qui ne leur revient pas, mais qui, sous leurs dehors de brutes épaisses, cachent un sens profond de la fraternité. Ce sera pour Zykë le dernier trajet de ce genre, car il sera arrêté au Mali en 1975 pour divers chefs d’accusation et devra quitter l‘Afrique en catastrophe.
On retrouve le style et le ton caractéristiques de Zykë, que Thierry Poncet résume parfaitement : « Le langage de Zykë ne souffre aucun relâchement. Jamais de pause. Pas de faiblesse ni de temps morts. Sont bannies toutes les suavités du « bien-écrire », toutes les formules coulantes qui embellissent le propos, toutes les miséricordes que me seraient les subordonnées, les comparaisons imagées et es formules poétiques. Non. C’est brut. Violent. Chaque phrase s’assène, coup à la tête du lecteur, sec, net et impitoyable entre ses deux points. »
C’est aussi macho, cru et provocateur, cynique et souvent méchant, politiquement tout à fait incorrect, mais ça se lit dans un seul souffle de sidération et d’authentique dépaysement. (4/5)
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