mercredi 26 août 2020

[Blottière, Alain] Azur noir






J'ai moyennement aimé

 

Titre : Azur noir

Auteur : Alain BLOTTIERE

Editeur : Gallimard

Année de parution : 2019

Pages : 160

 

 

 

 

 

 

 

Présentation de l'éditeur :   

«Il vit Rimbaud retirer sa veste et la tenir à l'épaule, prendre la rue de Strasbourg puis s'engager dans le boulevard de Magenta vers le nord. Cette fois, il lui semblait certainement que Paris déjà lui appartenait et qu'il n'allait plus jamais en repartir. Verlaine avait été empêché, devait-il penser, et l'attendait chez lui. Il lui avait donné son adresse, rue Nicolet, à Montmartre, tout près de la gare.»
Léo vient d'emménager avec sa mère à Montmartre, à l'endroit même où Verlaine et Rimbaud se sont rencontrés et aimés cent cinquante ans plus tôt. Durant un été caniculaire de «fin du monde», alors qu'il croit devenir aveugle, le garçon voit renaître le Paris des deux poètes et en fait son ultime refuge.

 

 

Un mot sur l'auteur :

Né en 1954, Alain Blottière est l'auteur de romans, de récits de voyage et d'essais. Rimbaldien, il a rédigé la préface et les notes des Oeuvres Complètes du poète, publiées chez Robert Laffont en 1980.

 

Avis :

Lors d’un été caniculaire aux allures de fin du monde, un garçon de dix-sept ans, Léo, découvre qu’à l’adresse-même où il vient d’emménager, à Paris, vécurent Verlaine et, pendant un temps, son amant Rimbaud. Tandis que d’étranges troubles le persuadent qu’il est en train de perdre la vue, le jeune homme, de plus en plus obsédé par les anciens occupants des lieux, se retrouve l’objet de véritables visions, où il assiste à des tranches de vie des deux poètes.

Lui-même passionné par Rimbaud puisqu’il a déjà écrit plusieurs fois à son sujet, notamment en préfaçant une édition des Oeuvres Complètes du poète, l’auteur parvient à ressusciter la personnalité de l’artiste et l’ambiance des lieux qu’il a fréquentés, dans une série de flashes saisissants de vie et de vérité. La partie contemporaine du récit m’a toutefois moins convaincue : construit autour de la cécité hystérique de Léo qui, tel le devin aveugle Tirésias, veut « voir mieux, au-delà du temps, au-delà de l’espace » les lieux où se développa la passion entre Rimbaud et Verlaine, ce versant du roman m’a paru trop artificiel et trop envahi par la sexualité d’un adolescent fasciné par celle des deux célèbres poètes. 

J’ai par ailleurs toujours quelques réserves à voir un auteur, si brillant soit-il,  se réclamer d’un prédécesseur de renom. N’est-il pas somme toute assez avantageux d’exalter les qualités rimbaldiennes de ses propres vers, certes ceux de Léo ? Si le style de l’auteur est globalement maîtrisé et élégant, il ne m’a pas semblé exempt de toute imperfection, comme ces phrases empilant les subordonnées relatives jusqu’à si perdre, et compromettant la fluidité de lecture.


Trop classique peut-être dans mes attentes, je referme donc ce livre sur un sentiment général de déception : certes impressionnée par la profondeur et la finesse de la compréhension rimbaldienne de l’auteur, intéressée par le portrait crédible qu’il nous livre du poète, je me suis sentie peu concernée par la partie contemporaine du récit et parfois perturbée par le style pourtant brillant de l’auteur. (2/5)

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